International
Qui volerait au secours de Hongkong ?
« La fin est proche » a menacé l'agence de presse officielle « Chine nouvelle, », le 1er septembre, dans un éditorial consacré aux manifestations pro-démocratie à Hongkong. Elles se succèdent depuis le mois de juin, faisant connaître à l’ex-colonie britannique sa plus forte crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Et la tragédie semble inéluctable car la revendication du droit de vote universel est mortelle pour le communisme, même mâtiné de consumérisme : on ne voit malheureusement pas comment Pékin pourrait sortir de l’impasse autrement qu’en appliquant la recette appliquée par tous les régimes communistes pour se maintenir au pouvoir : ruse, mensonge, manipulations, intoxications, violences de toutes sortes (de l’arrestation ciblée des opposants à la répression de masse du type Tienanmen). Plus de 1.100 manifestants ont été arrêtés depuis le début de la mobilisation, dont des figures du combat prodémocratie et trois députés la semaine dernière.
Comme jadis les dirigeants des pays satellites de l’URSS, Carrie Lam, la dirigeante de l'exécutif de Hongkong aux ordres de Pékin, a le dos au mur. Elle l’a avoué devant des dirigeants économiques dans un enregistrement qui a « fuité » et qu’a obtenu l'agence Reuters : « C'est impardonnable pour un chef exécutif d'avoir causé un tel chaos à Hongkong. Si j'avais le choix, la première chose [que je ferais] serait de démissionner, en présentant mes profondes excuses » (la révolte a été déclenchée par son projet de loi visant à autoriser les extraditions judiciaires vers la Chine). Mais, bien sûr, Carrie Lam n’a pas le choix de désobéir à ses maîtres. Un autre a cependant fait ce choix au prix de son poste : Rupert Hogg, le directeur général de la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific, une des meilleures du monde (4e place mondiale au classement de référence Skytrax des compagnies commerciales). Alors que Pékin avait exigé qu’il livre la liste de ses employés participant aux manifestations pro-démocratie, il avait renvoyé un document ne comportant qu’un seul nom : le sien. Mais Ruper Hogg n’est pas chinois. Depuis son départ, à la mi-août, la chasse aux sorcières sévit au sein de la compagnie, avec des licenciements affectant des employés et des pilotes. « Certains collègues prennent chaque vol comme si c'était le dernier » a confié un navigant à l’AFP. Toutes les entreprises hongkongaises sont désormais otages de Pékin à cause du volume de leurs activités en Chine.
Jadis, c’était l’équilibre de la terreur qui empêchait les démocraties, Etats-Unis en tête, de venir au secours des peuples (Hongrois, Polonais, Tchécoslovaques) qui se révoltaient contre Moscou. Aujourd’hui, c’est davantage l’anémie des pays démocratiques obnubilés par leurs intérêts économiques qui leur fera abandonner à son sort la population de Hongkong qui refuse de tomber sous le joug totalitaire de Pékin. « Les pays démocratiques n’ont plus le temps ou l’énergie pour ceux qui veulent rejoindre leur club » explique Martin Gurri, ancien analyste à la CIA, spécialiste des révoltes populaires à l’ère d’internet et des open media, dans un entretien à Atlantico (en lien ci-dessous). Les résistants à Pékin ne peuvent compter que sur eux-mêmes, ce qu’ils font avec brio, notamment grâce à leur maîtrise remarquable des réseaux sociaux. Leur mise au pas à court ou moyen terme ne signifierait pas pour autant que leur révolte aurait été stérile : la chute du mur de Berlin a été préparé par le sang versé à Budapest (1956) et à Prague (1968). Quant à l’écrasement des manifestations qui se déroulèrent entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989, sur la Place Tienanmen, c’est un sparadrap sanglant qui colle, depuis 30 ans, aux basques des oligarques rouges qui règnent à Pékin.
Comme jadis les dirigeants des pays satellites de l’URSS, Carrie Lam, la dirigeante de l'exécutif de Hongkong aux ordres de Pékin, a le dos au mur. Elle l’a avoué devant des dirigeants économiques dans un enregistrement qui a « fuité » et qu’a obtenu l'agence Reuters : « C'est impardonnable pour un chef exécutif d'avoir causé un tel chaos à Hongkong. Si j'avais le choix, la première chose [que je ferais] serait de démissionner, en présentant mes profondes excuses » (la révolte a été déclenchée par son projet de loi visant à autoriser les extraditions judiciaires vers la Chine). Mais, bien sûr, Carrie Lam n’a pas le choix de désobéir à ses maîtres. Un autre a cependant fait ce choix au prix de son poste : Rupert Hogg, le directeur général de la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific, une des meilleures du monde (4e place mondiale au classement de référence Skytrax des compagnies commerciales). Alors que Pékin avait exigé qu’il livre la liste de ses employés participant aux manifestations pro-démocratie, il avait renvoyé un document ne comportant qu’un seul nom : le sien. Mais Ruper Hogg n’est pas chinois. Depuis son départ, à la mi-août, la chasse aux sorcières sévit au sein de la compagnie, avec des licenciements affectant des employés et des pilotes. « Certains collègues prennent chaque vol comme si c'était le dernier » a confié un navigant à l’AFP. Toutes les entreprises hongkongaises sont désormais otages de Pékin à cause du volume de leurs activités en Chine.
Jadis, c’était l’équilibre de la terreur qui empêchait les démocraties, Etats-Unis en tête, de venir au secours des peuples (Hongrois, Polonais, Tchécoslovaques) qui se révoltaient contre Moscou. Aujourd’hui, c’est davantage l’anémie des pays démocratiques obnubilés par leurs intérêts économiques qui leur fera abandonner à son sort la population de Hongkong qui refuse de tomber sous le joug totalitaire de Pékin. « Les pays démocratiques n’ont plus le temps ou l’énergie pour ceux qui veulent rejoindre leur club » explique Martin Gurri, ancien analyste à la CIA, spécialiste des révoltes populaires à l’ère d’internet et des open media, dans un entretien à Atlantico (en lien ci-dessous). Les résistants à Pékin ne peuvent compter que sur eux-mêmes, ce qu’ils font avec brio, notamment grâce à leur maîtrise remarquable des réseaux sociaux. Leur mise au pas à court ou moyen terme ne signifierait pas pour autant que leur révolte aurait été stérile : la chute du mur de Berlin a été préparé par le sang versé à Budapest (1956) et à Prague (1968). Quant à l’écrasement des manifestations qui se déroulèrent entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989, sur la Place Tienanmen, c’est un sparadrap sanglant qui colle, depuis 30 ans, aux basques des oligarques rouges qui règnent à Pékin.