International
L’héroïque résilience des chrétiens d’Irak
En Irak, c’est toujours l’année zéro ! La défaite militaire de Daesh, achevée au début de cette année au terme de près de cinq ans de combats, a certes écarté le plus grand péril sur l’ensemble du territoire. Mais le pays est loin d’être sûr, notamment pour les chrétiens qui restent des citoyens de rang inférieur selon la Constitution irakienne, comme en tout pays musulman régi par la Charia. Avant la guerre lancée par les Etats-Unis contre l’Irak, les chrétiens étaient près d’un million et demi, soit environ 6% de la population irakienne. Aujourd’hui, il en reste moins de 250 000.
Ceux qui sont revenus dans les régions où ils ont leurs racines depuis l’aube du christianisme, non seulement ont tout à reconstruire, mais ne savent pas de quoi demain sera fait. Ainsi parmi les quelque 125 000 chrétiens qui avaient fui la plaine de Ninive, au nord de Mossoul, investie par Daesh en août 2014, beaucoup avaient trouvé refuge autour de la ville kurde d’Erbil. Après la libération de ces territoires, fin 2016, par les forces irakiennes et leurs alliés, des dizaines de milliers de chrétiens -presque la moitié selon certaines estimations- sont revenus dans leurs villes ou villages ruinés. Les autres sont restés à Erbil ou ont émigré.
Ces chrétiens ont retrouvé des voisins à majorité sunnite qui ont collaboré ou, en tout cas, peu résisté à Daesh. Ils restent à la merci des groupes de djihadistes qui resurgissent et frappent à l’improviste. Une autre menace pour les minorités religieuses vient des milices Shabak, de confession chiite et patronnée par l’Iran, qui ont lutté contre Daesh, puis assuré la sécurité des régions frontalières entre l’Irak et le Kurdistan irakien. Elles refusent à présent de quitter la zone comme l’ordonne le gouvernement de Bagdad qui semble d’autant plus impuissant à se faire obéir qu’il est lui-même sous l’influence de Téhéran. Après avoir figuré en bonne place dans les « dégâts collatéraux » causés par l’invasion américaine de l’Irak, les chrétiens irakiens n’ont rien de bon à attendre du regain de tensions entre les Etats-Unis et l’Iran.
Néanmoins, les presque 10 000 familles chaldéennes revenues dans la plaine de Ninive font preuve d’une résilience qui étonne les organisations humanitaires qui les assistent. Déjouant tous les pronostics, des jeunes reviennent d’exil pour aider à la reconstruction avec l’intention de rester au pays. Plutôt que de leur résilience, on pourrait parler de l’esprit de résistance qui les anime, car beaucoup ont pris conscience de l’enjeu civilisationnel, culturel et spirituel, attaché à leur survie : « Nous, chrétiens d’Irak, qui avons fait face à 1400 ans de persécution, de violence et de génocide, sommes prêts à élever la voix et à témoigner face à nos oppresseurs et au monde, quelles que soient les conséquences » témoigne dans un entretien à l’association Aide à l’Eglise en détresse (AED) (en lien ci-dessous) l’archevêque catholique chaldéen d’Erbil, Mgr Bashar Matti Warda.
Ceux qui sont revenus dans les régions où ils ont leurs racines depuis l’aube du christianisme, non seulement ont tout à reconstruire, mais ne savent pas de quoi demain sera fait. Ainsi parmi les quelque 125 000 chrétiens qui avaient fui la plaine de Ninive, au nord de Mossoul, investie par Daesh en août 2014, beaucoup avaient trouvé refuge autour de la ville kurde d’Erbil. Après la libération de ces territoires, fin 2016, par les forces irakiennes et leurs alliés, des dizaines de milliers de chrétiens -presque la moitié selon certaines estimations- sont revenus dans leurs villes ou villages ruinés. Les autres sont restés à Erbil ou ont émigré.
Ces chrétiens ont retrouvé des voisins à majorité sunnite qui ont collaboré ou, en tout cas, peu résisté à Daesh. Ils restent à la merci des groupes de djihadistes qui resurgissent et frappent à l’improviste. Une autre menace pour les minorités religieuses vient des milices Shabak, de confession chiite et patronnée par l’Iran, qui ont lutté contre Daesh, puis assuré la sécurité des régions frontalières entre l’Irak et le Kurdistan irakien. Elles refusent à présent de quitter la zone comme l’ordonne le gouvernement de Bagdad qui semble d’autant plus impuissant à se faire obéir qu’il est lui-même sous l’influence de Téhéran. Après avoir figuré en bonne place dans les « dégâts collatéraux » causés par l’invasion américaine de l’Irak, les chrétiens irakiens n’ont rien de bon à attendre du regain de tensions entre les Etats-Unis et l’Iran.
Néanmoins, les presque 10 000 familles chaldéennes revenues dans la plaine de Ninive font preuve d’une résilience qui étonne les organisations humanitaires qui les assistent. Déjouant tous les pronostics, des jeunes reviennent d’exil pour aider à la reconstruction avec l’intention de rester au pays. Plutôt que de leur résilience, on pourrait parler de l’esprit de résistance qui les anime, car beaucoup ont pris conscience de l’enjeu civilisationnel, culturel et spirituel, attaché à leur survie : « Nous, chrétiens d’Irak, qui avons fait face à 1400 ans de persécution, de violence et de génocide, sommes prêts à élever la voix et à témoigner face à nos oppresseurs et au monde, quelles que soient les conséquences » témoigne dans un entretien à l’association Aide à l’Eglise en détresse (AED) (en lien ci-dessous) l’archevêque catholique chaldéen d’Erbil, Mgr Bashar Matti Warda.