International
France/Madagascar : le différend sur les îles Éparses n’est pas indifférent !
Lors de sa visite officielle à Paris, le 29 mai, le président malgache Andry Rajoelina a demandé la restitution à Madagascar des îles Éparses. Il s’agit de Europa, Bassas da India, Juan de Nova, Les Glorieuses et Tromelin, cinq îles éparpillées au large de Madagascar. La France les a rattachées administrativement à la Grande île lorsque celle-ci est devenue colonie française en 1896, et les a conservées après l’indépendance de Madagascar en juin 1960. Elles furent alors rattachées au ministère des Dom-Tom à Paris. Depuis les années 2000, les îles Éparses sont intégrées aux « Terres australes et antarctiques françaises », un territoire d'outre-mer (TOM) dont un préfet assure la gestion. La République malgache revendique officiellement la souveraineté sur ces îles depuis 1973. Emmanuel Macron a promis qu’une solution consensuelle serait trouvée d’ici juin 2020, date du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar.
« Je demande solennellement et officiellement à M. le président de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles Éparses à Madagascar » a déclaré Andry Rajoelina à Paris. Le président malgache a donc laissé une porte ouverte à une autre solution que la « restitution ». Elle serait un fardeau trop lourd à porter pour la vacillante économie malgache, mais aussi pour la sécurité de la Grande Ile et de cette zone de l’Océan indien (« Il faut être franc, Madagascar, aujourd’hui, n’a pas les moyens de sécuriser cette zone » a reconnu Naina Andriantsitohaina, ministre des Affaires étrangères malgache, sur RFI). Une commission mixte entre Madagascar et la France devrait donc être mise en place pour trouver un accord sur les îles Éparses d'ici un an.
Ces cinq îlots et atolls sont inhabités et représentent à peine 50 km2 de surface émergée. Mais la zone d'espace maritime qui les entoure est de 640.000 km2, soit le double de la zone économique exclusive hexagonale ! Elle offre d’importantes ressources halieutiques et son sous-sol est potentiellement riche en hydrocarbures (pétrole et gaz). Les îles Éparses sont aussi stratégiques pour la protection contre la piraterie et le terrorisme islamique dans le canal du Mozambique, zone charnière du trafic maritime international. La France assure une présence militaire permanente dans quatre sur cinq de ces îles depuis les années 1980.
L’ONU considère que ces territoires -bien qu’ils aient toujours été français- doivent revenir à Madagascar (résolutions -non contraignantes- de l’Assemblée générale en 1979 puis en 1980). Mais ils font aussi l’objet de revendications des Comores (sur les îles Glorieuses) et de l’île Maurice (sur Tromelin) … En outre et surtout, si la place était laissée vacante par la France, les Américains et les Chinois ne manqueraient pas de chercher à l’occuper, quoi que l’ONU puisse en dire.
« Je demande solennellement et officiellement à M. le président de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles Éparses à Madagascar » a déclaré Andry Rajoelina à Paris. Le président malgache a donc laissé une porte ouverte à une autre solution que la « restitution ». Elle serait un fardeau trop lourd à porter pour la vacillante économie malgache, mais aussi pour la sécurité de la Grande Ile et de cette zone de l’Océan indien (« Il faut être franc, Madagascar, aujourd’hui, n’a pas les moyens de sécuriser cette zone » a reconnu Naina Andriantsitohaina, ministre des Affaires étrangères malgache, sur RFI). Une commission mixte entre Madagascar et la France devrait donc être mise en place pour trouver un accord sur les îles Éparses d'ici un an.
Ces cinq îlots et atolls sont inhabités et représentent à peine 50 km2 de surface émergée. Mais la zone d'espace maritime qui les entoure est de 640.000 km2, soit le double de la zone économique exclusive hexagonale ! Elle offre d’importantes ressources halieutiques et son sous-sol est potentiellement riche en hydrocarbures (pétrole et gaz). Les îles Éparses sont aussi stratégiques pour la protection contre la piraterie et le terrorisme islamique dans le canal du Mozambique, zone charnière du trafic maritime international. La France assure une présence militaire permanente dans quatre sur cinq de ces îles depuis les années 1980.
L’ONU considère que ces territoires -bien qu’ils aient toujours été français- doivent revenir à Madagascar (résolutions -non contraignantes- de l’Assemblée générale en 1979 puis en 1980). Mais ils font aussi l’objet de revendications des Comores (sur les îles Glorieuses) et de l’île Maurice (sur Tromelin) … En outre et surtout, si la place était laissée vacante par la France, les Américains et les Chinois ne manqueraient pas de chercher à l’occuper, quoi que l’ONU puisse en dire.