
Afrique du Sud : la valise ou le cercueil pour les fermiers blancs
En Afrique du Sud, 72% des terres appartiennent encore aux Blancs qui représentent 9% de la population. En difficulté après des élections du 8 mai dont la campagne a largement tourné autour de la réforme agraire, l’African National Congress (ANC), toujours au pouvoir avec le gouvernement du président Cyril Ramaphosa, aurait l’intention d’amender la Constitution afin de pouvoir supprimer les indemnités compensatrices lors des expropriations. Par ailleurs, le président Ramaphosa (qui a succédé en décembre 2017 à Jacob Zuma, accusé de corruption), minimise les agressions subies par les Blancs. Il subit la pression de l’Economic freedom fighters (EFF) de Julius Maléma, un parti extrémiste et raciste dont les slogans sont « une balle, un blanc » ou « tuez les Boers » (les premiers colons hollandais dont sont issus nombre d’Afrikaners).
Cette flambée d’exactions a évidemment pour but de chasser ces fermiers blancs en procédant à un « nettoyage ethnique ». La peur d’être massacrés ou expropriés sans indemnité sur fond de réforme agraire a déjà fait son office : un million d’Afrikaners ont fui le pays depuis 25 ans. Ils sont de plus en plus nombreux à aller s’installer ailleurs sur le continent africain, ou en Australie, aux Etats-Unis et même en Russie ! Comme plusieurs pays d’Afrique (Mozambique, Congo Brazza, Zambie), la Russie offre gratuitement des terres de vastes superficies à ces fermiers particulièrement travailleurs et efficaces. Leur départ massif d’Afrique du Sud serait une catastrophe économique pour le pays, à l’instar de ce qui est arrivé au Zimbabwe présidé par Mugabe.