Pour ou contre Didier Raoult ? Le choc frontal
Qu’est-ce qui pourrait trancher entre ces récits contradictoires de la gestion de la pandémie du covid-19 ? Il s’agit en partie d’un conflit autour de définitions (le Pr Raoult rejette la notion d’« essais thérapeutiques » en faveur d’ « études observationnelles ») et de normes procédurales, ainsi que la relation entre l’IHU Méditerranée et l’Agence nationale de sécurité du médicament. Les cours de justice seront amenées à se prononcer sur cet aspect du contentieux, mais en ce concerne la question fondamentale de l’efficacité des traitements contre le SARS-CoV2, il est intéressant de regarder les méta-analyses internationales du site http://c19early.org. On y trouve des données très détaillées comparant l’efficacité d’une grande variété de substances (médicaments connus ou nouveaux comme le Paxlovid et le Molnupiravir, anticorps monoclonaux, vitamines…) étudiées pour leur utilité contre les différentes phases du Covid-19. Pour l’HCQ – administrée contre le SARS-CoV2 dans 42 pays, la méta-analyse de 393 études montre des résultats positifs concernant son usage pendant les premiers jours de l’infection, tout en reconnaissant que l’HCQ pourrait être néfaste plus tard. L'HCQ a été utilisée au sein de protocoles de traitement précoce sur 56 721 patients, 36 études démontrant une amélioration de 62% de leur état comparé aux groupes de contrôle. Le même niveau d’efficacité en phase précoce serait atteint par l’Ivermectine (avec un score de 85% en prophylaxie), avec un niveau d’amélioration de 60% pour la Vitamine D (11 études/43 587 patients) et 64% pour la povodine iodée (bain de bouche de type Bétadine verte en France, 14 études/1536 patients).
Quoique décrié dans Le Monde comme « opaque », le site http://c19early.org montre une cohérence frappante entre les conclusions des études et les données observées sur le terrain dans divers pays, surtout en phase précoce du Covid-19. Les scientifiques de l'IHU Méditerranée sont loin d'être les seuls à avoir soigné les malades, comme le montre un tableau de 39 médecins et équipes ayant fait la même chose. On note en particulier les 150 000 téléconsultations de l’association américaine Myfreedoctor, qui a recommandé le protocole du cardialogue Peter McCullough (HCQ, ivermectine, anticorps, zinc, vitamines C/D...) ainsi que les 20 000 patients soignés par les médecins californiens George Fareed et Brian Tyson (HCQ, Ivermectine, Doxycycline ou Azithromycine, zinc, Vitamine D). La liste n’est pas exhaustive – nous avons déjà parlé ici des résultats positifs obtenus par les médecins italiens Andrea Stramezzi et Gerardo Torre avec des protocoles analogues.
On suivra la suite de la saga Didier Raoult avec grande attention, surtout pour voir si le débat français continuera à tourner seulement autour de questions d’« obéissance » à la hiérarchie et à la méthodologie définie par les grandes institutions scientifiques (hors d’essais randomisés à double aveugle, point de salut) ou prendra sérieusement en compte les données empiriques fournies par des praticiens qui ont traité le besoin de soigner leurs patients comme un impératif éthique absolu.