
Formation professionnelle : pour un « big bang » à la hauteur du défi !
La réforme engagée par Muriel Pénicaud, ministre du travail, vise certes à faire enfin décoller la formation professionnelle en France, en réformant la gouvernance (avec une réduction du nombre d’intervenants), en comptabilisant le CPF en euros et plus seulement en heures, ou encore en l’adaptant aux TPE/PME. Mais le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » concocté par le ministère du Travail reste trop technocratique et jacobin, pas assez centré sur les aspirations du salarié ni respectueux de la liberté des entreprises, si diverses par leurs activités et par leurs tailles, de former leurs salariés comme elles l’entendent. Il faut donner les clés du système aux acteurs directement concernés : régions, entreprises et salariés qui savent mieux que l’Etat, les branches professionnelles et les organisations syndicales et patronales, quels sont leurs besoins et leurs capacités.
Tel est l’avis que l’Institut Thomas More qui propose un « big bang » de la formation professionnelle, décliné en 6 propositions dans d’une note synthétique présentée le 27 avril 2018 sur BFM Business. Ces propositions s’organisent autour de deux objectifs : décentraliser la gouvernance de la formation en la confiant aux régions afin de mieux répondre aux besoins des territoires et des entreprises (celles-ci ayant carte blanche pour le budget, les contenus et les prestataires) ; inciter les actifs à se prendre en charge comme acteurs de leur employabilité.