Société
Un contrôle technique de plus en plus kafkaïen
En trois décennies d’existence, le contrôle technique a bien changé. Certes, les voitures aussi, qui sont devenues de plus en plus complexes, massives et électroniques. Conséquence, à l'heure des grandes migrations estivales sur la route des vacances : faire passer sa voiture au contrôle technique devient de plus en plus kafkaïen.
D’abord du fait du confinement : c’est une vague de véhicules supplémentaires qui afflue cette année pour être inspectée, du fait de la fermeture des centres de contrôle pendant plusieurs semaines il y a deux ans de cela. Le décalage de contrôle de l’époque trouve son écho actuellement, allongeant le délai pour obtenir un rendez-vous. À cela s’ajoute, du fait de la pénurie de véhicules neufs, une explosion du marché de l’occasion, dont les véhicules exigent un contrôle technique de moins de six mois. En effet, l’âge moyen des voitures en France ne cesse de progresser : il a augmenté de 15 mois depuis 2011 pour atteindre désormais 12 ans. Au total, 25 millions de véhicules doivent être contrôlés chaque année. Mais ce vieillissement du parc auto fait que de plus en plus de véhicules supposent une contre-visite. Soit environ 4 millions de voitures par an.
Mais le vrai souci réside dans la complexité croissante du contrôle technique ces trente dernières années, et ce alors que la filière manque de main d’œuvre, comme tant d’autres secteurs. Alors que l’on estime qu’un million de voitures roulent sans assurance dans le pays, sans doute autant roulent également sans contrôle technique à jour. Un choix qui n’est pas sans conséquence : rouler sans contrôle technique expose à une amende de 135 euros, et votre compagnie d’assurance ne vous indemnisera pas en cas d’accident. Au-delà de coûter 20% plus cher qu’il y a dix ans, le nombre de points de contrôle technique n’a cessé de progresser. En 1992, un contrôle n’en comptait que 52, ils sont 133 aujourd’hui regroupés autour de neuf fonctions principales (direction, équipements de freinage, habitacle, identification du véhicule, échappement, éclairage, moteur, pneumatiques, structure, visibilité…), et même 12 de plus pour les véhicules électriques. Au total, pas moins de 471 défaillances potentielles sont susceptibles de vous imposer une contre-visite. Chaque contrôle prenant de plus en plus de temps, la facture s’alourdit, du fait de la réparation des défaillances de plus en plus nombreuses ciblées et repérées. Certes, un contrôle renforcé vise avant tout à davantage de sécurité. Heureusement, 80% des voitures passant au contrôle technique ne supposent pas de contre-visites, et un peu moins de 1% présentent des défaillances critiques.
Demain, ce sera au tour des conducteurs de motos, scooters, mobylettes et autres quads de ressentir ces sensations. En effet, le contrôle technique devrait devenir obligatoire pour les deux-roues, trois-roues et quadricycles motorisés à partir du 1er octobre 2022. Il devra intervenir au cours des six mois avant le 4e anniversaire de la première mise en circulation du véhicule, et être renouvelé tous les deux ans, ainsi qu’en cas de revente. Un nouveau terrain de jeu kafkaïen, sans aucun doute.
D’abord du fait du confinement : c’est une vague de véhicules supplémentaires qui afflue cette année pour être inspectée, du fait de la fermeture des centres de contrôle pendant plusieurs semaines il y a deux ans de cela. Le décalage de contrôle de l’époque trouve son écho actuellement, allongeant le délai pour obtenir un rendez-vous. À cela s’ajoute, du fait de la pénurie de véhicules neufs, une explosion du marché de l’occasion, dont les véhicules exigent un contrôle technique de moins de six mois. En effet, l’âge moyen des voitures en France ne cesse de progresser : il a augmenté de 15 mois depuis 2011 pour atteindre désormais 12 ans. Au total, 25 millions de véhicules doivent être contrôlés chaque année. Mais ce vieillissement du parc auto fait que de plus en plus de véhicules supposent une contre-visite. Soit environ 4 millions de voitures par an.
Mais le vrai souci réside dans la complexité croissante du contrôle technique ces trente dernières années, et ce alors que la filière manque de main d’œuvre, comme tant d’autres secteurs. Alors que l’on estime qu’un million de voitures roulent sans assurance dans le pays, sans doute autant roulent également sans contrôle technique à jour. Un choix qui n’est pas sans conséquence : rouler sans contrôle technique expose à une amende de 135 euros, et votre compagnie d’assurance ne vous indemnisera pas en cas d’accident. Au-delà de coûter 20% plus cher qu’il y a dix ans, le nombre de points de contrôle technique n’a cessé de progresser. En 1992, un contrôle n’en comptait que 52, ils sont 133 aujourd’hui regroupés autour de neuf fonctions principales (direction, équipements de freinage, habitacle, identification du véhicule, échappement, éclairage, moteur, pneumatiques, structure, visibilité…), et même 12 de plus pour les véhicules électriques. Au total, pas moins de 471 défaillances potentielles sont susceptibles de vous imposer une contre-visite. Chaque contrôle prenant de plus en plus de temps, la facture s’alourdit, du fait de la réparation des défaillances de plus en plus nombreuses ciblées et repérées. Certes, un contrôle renforcé vise avant tout à davantage de sécurité. Heureusement, 80% des voitures passant au contrôle technique ne supposent pas de contre-visites, et un peu moins de 1% présentent des défaillances critiques.
Demain, ce sera au tour des conducteurs de motos, scooters, mobylettes et autres quads de ressentir ces sensations. En effet, le contrôle technique devrait devenir obligatoire pour les deux-roues, trois-roues et quadricycles motorisés à partir du 1er octobre 2022. Il devra intervenir au cours des six mois avant le 4e anniversaire de la première mise en circulation du véhicule, et être renouvelé tous les deux ans, ainsi qu’en cas de revente. Un nouveau terrain de jeu kafkaïen, sans aucun doute.
