Économie
Uber, Tesla... Des fortunes ou des leurres ?
Ces entreprises qui valent, potentiellement, des milliards sur le papier ne sont-elles pas des leurres ? Deux exemples actuels, tout aussi connus l’un que l’autre, le soulignent.
D’abord Tesla, la célèbre marque automobile créée par le fantasque Elon Musk. Un paradoxe entrepreneurial en soi. En effet, alors que le carnet de commande de ses bolides électriques chics s’allonge, on commence à se demander si la marque qui a littéralement donné vie et envie au marché des voitures électriques survivra assez longtemps pour voir éclore le monde qu’elle a rendu possible. Tesla ferme ses boutiques, ruineuses, à travers le monde, notamment à Paris, mais surtout affiche encore une fois des pertes faramineuses, à 702 millions de dollars. Comment, il faut dire, parvenir à passer à la production de masse quand on ne possède qu’une usine, même s’il s’est vendu 140.000 Tesla Model 3 l’an passé contre… 1.550 l’année précédente ? Pendant ce temps, tous les grands noms de l’automobile adaptent leurs gammes au nouveau modèle électrique, de Mercedes à Audi en passant par Ford et Renault. À tel point qu’enfin, l’Europe se rend compte que tous ces engins électriques sont équipés de batteries chinoises et qu’il est peut-être déjà trop tard pour créer un "Airbus de la batterie" franco-allemand…
Autre exemple de fortune de l’économie digitale accumulant les pertes : Uber, devenu un mot du langage courant, à force d’Uberisation des marchés. L’inventeur du concept de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur) est à la veille de rentrer en bourse, avec une valorisation avoisinant les 100 milliards de dollars. Mais la réalité sur sa situation financière est moins dorée : le géant du transport reconnaît avoir perdu l’an dernier plus de 3 milliards de dollars, hors gains exceptionnels. En 2017, déjà, ses pertes avaient atteint 4 milliards de dollars. Et ces pertes ne sont pas prêtes de cesser...
Alors, pourquoi une telle valorisation boursière ? Le service de mise en relation entre chauffeurs et passagers réalise 11,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en hausse de 42% par rapport à 2017. Pourtant, cette croissance censée être exponentielle, comme celle d’Amazon, pour séduire les investisseurs potentiels, ralentit déjà. Investir sur Uber est donc un pari : celui que le modèle économique d’User sera viable un jour, du fait de sa taille mais aussi de ses diversifications : la livraison de repas via Uber Eats, ou "les véhicules autonomes, les drones de livraison et les véhicules décollant et atterrissant verticalement". Vendredi 3 Mai, Axa Investment Managers mettait en doute la réalité d'une entrée en bourse d'Uber : "Ce n’est que grâce à un ensemble favorable de financements de capital-risque et à des prix excessivement bas que l’entreprise a pu attirer de nouveaux utilisateurs jusqu’ici. Ce modèle n’est pas rentable." À titre de comparaison, Facebook avait été valorisé environ 104 milliards de dollars en 2012, et Google "seulement" 23 milliards de dollars en 2004.
D’abord Tesla, la célèbre marque automobile créée par le fantasque Elon Musk. Un paradoxe entrepreneurial en soi. En effet, alors que le carnet de commande de ses bolides électriques chics s’allonge, on commence à se demander si la marque qui a littéralement donné vie et envie au marché des voitures électriques survivra assez longtemps pour voir éclore le monde qu’elle a rendu possible. Tesla ferme ses boutiques, ruineuses, à travers le monde, notamment à Paris, mais surtout affiche encore une fois des pertes faramineuses, à 702 millions de dollars. Comment, il faut dire, parvenir à passer à la production de masse quand on ne possède qu’une usine, même s’il s’est vendu 140.000 Tesla Model 3 l’an passé contre… 1.550 l’année précédente ? Pendant ce temps, tous les grands noms de l’automobile adaptent leurs gammes au nouveau modèle électrique, de Mercedes à Audi en passant par Ford et Renault. À tel point qu’enfin, l’Europe se rend compte que tous ces engins électriques sont équipés de batteries chinoises et qu’il est peut-être déjà trop tard pour créer un "Airbus de la batterie" franco-allemand…
Autre exemple de fortune de l’économie digitale accumulant les pertes : Uber, devenu un mot du langage courant, à force d’Uberisation des marchés. L’inventeur du concept de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur) est à la veille de rentrer en bourse, avec une valorisation avoisinant les 100 milliards de dollars. Mais la réalité sur sa situation financière est moins dorée : le géant du transport reconnaît avoir perdu l’an dernier plus de 3 milliards de dollars, hors gains exceptionnels. En 2017, déjà, ses pertes avaient atteint 4 milliards de dollars. Et ces pertes ne sont pas prêtes de cesser...
Alors, pourquoi une telle valorisation boursière ? Le service de mise en relation entre chauffeurs et passagers réalise 11,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en hausse de 42% par rapport à 2017. Pourtant, cette croissance censée être exponentielle, comme celle d’Amazon, pour séduire les investisseurs potentiels, ralentit déjà. Investir sur Uber est donc un pari : celui que le modèle économique d’User sera viable un jour, du fait de sa taille mais aussi de ses diversifications : la livraison de repas via Uber Eats, ou "les véhicules autonomes, les drones de livraison et les véhicules décollant et atterrissant verticalement". Vendredi 3 Mai, Axa Investment Managers mettait en doute la réalité d'une entrée en bourse d'Uber : "Ce n’est que grâce à un ensemble favorable de financements de capital-risque et à des prix excessivement bas que l’entreprise a pu attirer de nouveaux utilisateurs jusqu’ici. Ce modèle n’est pas rentable." À titre de comparaison, Facebook avait été valorisé environ 104 milliards de dollars en 2012, et Google "seulement" 23 milliards de dollars en 2004.