Santé
Pouvait-on éviter le désastre du confinement ?
Alors que va s’amorcer le déconfinement en France, les interrogations sur la nécessité du confinement, ou du moins sur sa rigueur, ont été relancées par Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l'Université Paris-Descartes, ancien membre du Haut conseil de la santé publique, et directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport. Au cours de plusieurs interventions (notamment sur Cnews, en lien ci-dessous), il a souligné les motifs d’espérer la fin prochaine de l’épidémie… et de regretter le confinement drastique auquel les Français ont été soumis.
Pour le professeur Toussaint, comme pour le professeur Raoult qui avait évoqué la « forme de cloche très banale dans les maladies virales » de la courbe de l’épidémie de Covid-19, sa décroissance en France et partout dans le monde annonce la disparition de l’épidémie, sans grand risque d’un « rebond ». « Le pic de l’épidémie de Covid-19 a été franchi début avril », « nous sommes à la fin de cette vague épidémique », affirme Jean-François Toussaint sur la base notamment des données de l’institut Johns Hopkins University (JHU), aux Etats-Unis. À son avis, la deuxième vague redoutée par les autorités françaises, après le déconfinement progressif qui sera initié le 11 mai, n’aura probablement pas lieu car elle n’a été observée dans aucun des pays qui nous ont devancés dans l’épidémie. Il y a bien eu ces dernières semaines des remontées du nombre de cas, notamment en Chine ou à Singapour, mais il s’agit dans ces deux exemples de citoyens revenus dans leur pays porteurs du virus (cas de la Chine) ou de travailleurs migrants (Singapour) qui n’avaient pas été testés.
Faut-il attribuer au confinement le ralentissement de l’épidémie et la diminution du nombre de morts ? Là, le professeur Toussaint jette un pavé dans la mare : « Le schéma est le même dans tous les pays, qu’ils aient confiné ou non ». Une décroissance similaire de la courbe s’observe dans des pays qui n’ont pas confiné, tels, en Europe, les Pays-Bas et la Suède, ou qui pratiquent un confinement très ciblé comme l’Allemagne. Ce seraient donc les gestes barrière, le port du masque et la distanciation qui auraient ralenti la diffusion du virus – et qui l’aurait jugulée chez nous si nous les avions mis en place dès le début, en disposant de tests et de protections. Les pays qui, comme la France, ont adopté un confinement général, ont suivi les recommandations d’« un groupe de chercheurs de l’Imperial College de Londres qui a conseillé, avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé, une réponse commune à l’expansion du virus, celle du confinement généralisé ». Il fallait à tout prix éviter la saturation des urgences dans les hôpitaux, alors que, fin mars, les prévisions desdits chercheurs étaient apocalyptiques : entre 300 000 et 500 000 morts rien qu’en France ! Or nous ne comptons « que » 25 810 morts en France et 264 000 dans le monde (bilans de ce 7 mai). Notons toutefois que certains chercheurs français, telle l’épidémiologiste Catherine Hill ou encore Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) ont réagi aux propos du Pr. Toussaint en réaffirmant la nécessité du confinement, surtout en l’absence de tests et de masques dont Catherine Hill reconnaît qu’ils sont les protections déterminantes contre l’épidémie (cf. cet article de 20 minutes : « Coronavirus : Le confinement inutile ? Pas si simple »)
Si les effets positifs du confinement sont douteux, ses effets désastreux ne font malheureusement plus aucun doute : ruine économique, retards de dépistages et de soins hors Convid-19, retards scolaires, dégâts psychologiques… Le professeur Toussaint pointe le « paradoxe de tenter de sauver des vies par des moyens qui en auront peut-être tout autant détruit ». (L’intervention de Jean-François Toussaint sur CNews, le 3 mai, se situe à 34'25'' du replay en lien ci-dessous.)
Pour le professeur Toussaint, comme pour le professeur Raoult qui avait évoqué la « forme de cloche très banale dans les maladies virales » de la courbe de l’épidémie de Covid-19, sa décroissance en France et partout dans le monde annonce la disparition de l’épidémie, sans grand risque d’un « rebond ». « Le pic de l’épidémie de Covid-19 a été franchi début avril », « nous sommes à la fin de cette vague épidémique », affirme Jean-François Toussaint sur la base notamment des données de l’institut Johns Hopkins University (JHU), aux Etats-Unis. À son avis, la deuxième vague redoutée par les autorités françaises, après le déconfinement progressif qui sera initié le 11 mai, n’aura probablement pas lieu car elle n’a été observée dans aucun des pays qui nous ont devancés dans l’épidémie. Il y a bien eu ces dernières semaines des remontées du nombre de cas, notamment en Chine ou à Singapour, mais il s’agit dans ces deux exemples de citoyens revenus dans leur pays porteurs du virus (cas de la Chine) ou de travailleurs migrants (Singapour) qui n’avaient pas été testés.
Faut-il attribuer au confinement le ralentissement de l’épidémie et la diminution du nombre de morts ? Là, le professeur Toussaint jette un pavé dans la mare : « Le schéma est le même dans tous les pays, qu’ils aient confiné ou non ». Une décroissance similaire de la courbe s’observe dans des pays qui n’ont pas confiné, tels, en Europe, les Pays-Bas et la Suède, ou qui pratiquent un confinement très ciblé comme l’Allemagne. Ce seraient donc les gestes barrière, le port du masque et la distanciation qui auraient ralenti la diffusion du virus – et qui l’aurait jugulée chez nous si nous les avions mis en place dès le début, en disposant de tests et de protections. Les pays qui, comme la France, ont adopté un confinement général, ont suivi les recommandations d’« un groupe de chercheurs de l’Imperial College de Londres qui a conseillé, avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé, une réponse commune à l’expansion du virus, celle du confinement généralisé ». Il fallait à tout prix éviter la saturation des urgences dans les hôpitaux, alors que, fin mars, les prévisions desdits chercheurs étaient apocalyptiques : entre 300 000 et 500 000 morts rien qu’en France ! Or nous ne comptons « que » 25 810 morts en France et 264 000 dans le monde (bilans de ce 7 mai). Notons toutefois que certains chercheurs français, telle l’épidémiologiste Catherine Hill ou encore Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) ont réagi aux propos du Pr. Toussaint en réaffirmant la nécessité du confinement, surtout en l’absence de tests et de masques dont Catherine Hill reconnaît qu’ils sont les protections déterminantes contre l’épidémie (cf. cet article de 20 minutes : « Coronavirus : Le confinement inutile ? Pas si simple »)
Si les effets positifs du confinement sont douteux, ses effets désastreux ne font malheureusement plus aucun doute : ruine économique, retards de dépistages et de soins hors Convid-19, retards scolaires, dégâts psychologiques… Le professeur Toussaint pointe le « paradoxe de tenter de sauver des vies par des moyens qui en auront peut-être tout autant détruit ». (L’intervention de Jean-François Toussaint sur CNews, le 3 mai, se situe à 34'25'' du replay en lien ci-dessous.)
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