International
Nouveau record pour les dépenses militaires mondiales
Avec 1.822 milliards de dollars, les dépenses militaires mondiales n’ont jamais atteint un tel niveau depuis 1989, date à partir de laquelle l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) a commencé à tenir des comptes qui font aujourd’hui autorité. En hausse de 2,6% par rapport à 2017, ces dépenses représentent désormais 2,1% du PIB mondial.
Cette impressionnante facture est due d'abord au budget militaire américain, qui représente 36% du total. Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et la relance de coûteux programmes d’armement, ce budget enregistre sa première hausse depuis 2010, mais il continue de décroître en part relative. Car il faut compter avec la forte hausse des dépenses militaires chinoises sur les dernières années (+83% depuis 2009), Pékin s’étant hissée au deuxième rang avec 14% des dépenses mondiales. A eux deux, ces mastodontes représentent la moitié du budget militaire de la planète. On note aussi l’augmentation, bien que faible en valeur absolue, des dépenses des pays de l’est, craignant leur puissant voisin russe.
En troisième position (et en première par habitant) se trouve l’Arabie Saoudite, empêtrée dans une guerre au Yémen et tétanisée face à son voisin iranien. Elle est suivie de l’Inde, dont le budget a augmenté d’un tiers sur les dix dernières années.
La France en 5e position ? C’est la principale surprise de ce classement, qui place la France devant la Russie, cette dernière sortant pour la première fois du Top 5. Paris affecterait près de 57 milliards d’euros au budget de la défense tous les ans. Un chiffre bien loin des 45 milliards officiels du ministère des Armées (incluant les pensions). Cette différence s’explique notamment par le choix du SIPRI de comptabiliser le budget de la gendarmerie, qui est certes une force militaire, mais sous tutelle du ministère de l’Intérieur et chargée de missions de police.
Cette divergence montre la difficulté à harmoniser les chiffres d’Etats qui ne comptent pas les dépenses militaires de la même façon. Ainsi, selon la comptabilité de l’OTAN, le Royaume-Uni devance la France. Les missions de douanes maritimes, largement assurée par l’armée dans l’outre-mer française, doivent-elles être comptées au même titre que des dépenses en opération extérieure ? Quid de la très coûteuse recherche fondamentale, dans le domaine nucléaire par exemple, qui est souvent à usage dual, civil et militaire ? Le SIPRI retient une acception large, donnant des ordres de grandeur qui restent purement indicatifs. Ces chiffres ne montrent pas la supériorité de la force de frappe nucléaire russe comparée à celle de la France, ou encore la dépendance de l’armée saoudienne à l’appui américain.
Au final, la performance et la menace militaire ne s’évaluent pas uniquement à l’aune de chiffres budgétaires. Mais cette augmentation globale illustre bien une montée des tensions, signe supplémentaire de la fin d’une époque de « mondialisation heureuse ».
Cette impressionnante facture est due d'abord au budget militaire américain, qui représente 36% du total. Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et la relance de coûteux programmes d’armement, ce budget enregistre sa première hausse depuis 2010, mais il continue de décroître en part relative. Car il faut compter avec la forte hausse des dépenses militaires chinoises sur les dernières années (+83% depuis 2009), Pékin s’étant hissée au deuxième rang avec 14% des dépenses mondiales. A eux deux, ces mastodontes représentent la moitié du budget militaire de la planète. On note aussi l’augmentation, bien que faible en valeur absolue, des dépenses des pays de l’est, craignant leur puissant voisin russe.
En troisième position (et en première par habitant) se trouve l’Arabie Saoudite, empêtrée dans une guerre au Yémen et tétanisée face à son voisin iranien. Elle est suivie de l’Inde, dont le budget a augmenté d’un tiers sur les dix dernières années.
La France en 5e position ? C’est la principale surprise de ce classement, qui place la France devant la Russie, cette dernière sortant pour la première fois du Top 5. Paris affecterait près de 57 milliards d’euros au budget de la défense tous les ans. Un chiffre bien loin des 45 milliards officiels du ministère des Armées (incluant les pensions). Cette différence s’explique notamment par le choix du SIPRI de comptabiliser le budget de la gendarmerie, qui est certes une force militaire, mais sous tutelle du ministère de l’Intérieur et chargée de missions de police.
Cette divergence montre la difficulté à harmoniser les chiffres d’Etats qui ne comptent pas les dépenses militaires de la même façon. Ainsi, selon la comptabilité de l’OTAN, le Royaume-Uni devance la France. Les missions de douanes maritimes, largement assurée par l’armée dans l’outre-mer française, doivent-elles être comptées au même titre que des dépenses en opération extérieure ? Quid de la très coûteuse recherche fondamentale, dans le domaine nucléaire par exemple, qui est souvent à usage dual, civil et militaire ? Le SIPRI retient une acception large, donnant des ordres de grandeur qui restent purement indicatifs. Ces chiffres ne montrent pas la supériorité de la force de frappe nucléaire russe comparée à celle de la France, ou encore la dépendance de l’armée saoudienne à l’appui américain.
Au final, la performance et la menace militaire ne s’évaluent pas uniquement à l’aune de chiffres budgétaires. Mais cette augmentation globale illustre bien une montée des tensions, signe supplémentaire de la fin d’une époque de « mondialisation heureuse ».
La sélection
Les dépenses militaires mondiales décollent
La Croix