Politique
Non, l’affaire Benalla n’est pas banale !
« Copinage malsain » : ces deux mots prononcés par le préfet Delpuech pendant sa déposition sous serment devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le 23 juillet, disent l’essentiel de l’affaire Benalla. Comme l’avait fait quelques heures plus tôt le ministre de l’Intérieur Collomb, mais à son corps défendant et avec un couac retentissant («- Avez-vous évoqué l’affaire avec le président ? -Le moins possible ! »), le préfet de police de Paris a, clairement quant à lui, désigné l’hôte de l’Elysée comme le véritable responsable du scandale qui ébranle la République.
Affaire d’Etat ? Sans doute puisqu’elle a déjà interrompu les débats parlementaires sur la réforme de la Constitution et donnera lieu, ont annoncé les Républicains ce 24 juillet, au dépôt d’une motion de censure. En tout cas, chaque jour qui passe et quasiment chaque heure apportent des révélations qui nous en rapprochent inexorablement. Les auditions en cours devant les commissions d’enquête des deux chambres sont cruelles, dévastatrices. Le favori du président a bénéficié de toutes ses complaisances et de tous les passe-droits avec la complicité d’une petite cour empressée de complaire au souverain, jusqu’à n’infliger à son favori, quand elle y fut contrainte, qu’un simulacre de sanction. On sait qu’Emmanuel Macron avait été informé du gros « dérapage » de son garde du corps préféré dès le lendemain du 1er mai, alors qu’il se trouvait en Australie, et que tout a été fait pour dissimuler l’incident jusqu’à la publication, le 17 juillet, de l’article du Monde le révélant assorti de la diffusion de la première vidéo qui a mis le feu aux poudres.
Grade de lieutenant-colonel de réserve dans la gendarmerie, agrément « sécurité », accréditation défense, rarissime passe d’entrée à l’Assemblée nationale, brassard et radio « police », voiture de luxe équipée police et appartement de fonction pour VIP d’Etat, salaire mirobolant, et finalement, fausse sanction…tout cela a fini par fâcher d’authentiques serviteurs de l’Etat. « Si l’un de nous avait fait le 1/10e de ce qu’a fait #AlexandreBenalla on ne sera ni mis à pied ni viré de l’@Elysee mais révoqué de la police », confie un gradé sur Twitter. Quand gendarmes et policiers ont appris officiellement, début juillet, que le président avait résolu de créer sa propre sécurité en plaçant le Groupe de sécurité de la présidence de la République (unité de la police nationale française et de la Gendarmerie nationale chargée de la sécurité du palais présidentiel), sous la tutelle de la présidence, ce qui les mettait concrètement à la botte d’un Benalla, ils n’ont pas été fâchés que la presse se saisissent de « l’affaire ». Il se pourrait même qu’ils lui aient donné un coup de main….
Après la police et la presse, la justice : à elle de tirer l’affaire au clair en disant le droit, préalable au retour à l’Etat de droit. Dans Causeur, l’avocat Régis de Castelnau précise la nature des infractions reprochées à Alexandre Benalla et à ceux qui ont tenté de le protéger : usurpation de signes réservés à l'autorité publique et violences par personne chargée d'une mission de service public, port d’arme prohibé, détournement de fonds publics, violation du secret professionnel (communication d’éléments d’enquête -des images de vidéo-protection- à une personne visée par la justice), mesures pour faire échec à l’exécution de la loi… une liste vertigineuse quoique probablement encore non exhaustive ! Une belle occasion pour le parquet de Paris et les juges d’instruction de reconstruire une crédibilité et une légitimité sévèrement entamées par de précédentes affaires qui n’ont pas été sans incidence sur l’élection d’Emmanuel Macron…
Affaire d’Etat ? Sans doute puisqu’elle a déjà interrompu les débats parlementaires sur la réforme de la Constitution et donnera lieu, ont annoncé les Républicains ce 24 juillet, au dépôt d’une motion de censure. En tout cas, chaque jour qui passe et quasiment chaque heure apportent des révélations qui nous en rapprochent inexorablement. Les auditions en cours devant les commissions d’enquête des deux chambres sont cruelles, dévastatrices. Le favori du président a bénéficié de toutes ses complaisances et de tous les passe-droits avec la complicité d’une petite cour empressée de complaire au souverain, jusqu’à n’infliger à son favori, quand elle y fut contrainte, qu’un simulacre de sanction. On sait qu’Emmanuel Macron avait été informé du gros « dérapage » de son garde du corps préféré dès le lendemain du 1er mai, alors qu’il se trouvait en Australie, et que tout a été fait pour dissimuler l’incident jusqu’à la publication, le 17 juillet, de l’article du Monde le révélant assorti de la diffusion de la première vidéo qui a mis le feu aux poudres.
Grade de lieutenant-colonel de réserve dans la gendarmerie, agrément « sécurité », accréditation défense, rarissime passe d’entrée à l’Assemblée nationale, brassard et radio « police », voiture de luxe équipée police et appartement de fonction pour VIP d’Etat, salaire mirobolant, et finalement, fausse sanction…tout cela a fini par fâcher d’authentiques serviteurs de l’Etat. « Si l’un de nous avait fait le 1/10e de ce qu’a fait #AlexandreBenalla on ne sera ni mis à pied ni viré de l’@Elysee mais révoqué de la police », confie un gradé sur Twitter. Quand gendarmes et policiers ont appris officiellement, début juillet, que le président avait résolu de créer sa propre sécurité en plaçant le Groupe de sécurité de la présidence de la République (unité de la police nationale française et de la Gendarmerie nationale chargée de la sécurité du palais présidentiel), sous la tutelle de la présidence, ce qui les mettait concrètement à la botte d’un Benalla, ils n’ont pas été fâchés que la presse se saisissent de « l’affaire ». Il se pourrait même qu’ils lui aient donné un coup de main….
Après la police et la presse, la justice : à elle de tirer l’affaire au clair en disant le droit, préalable au retour à l’Etat de droit. Dans Causeur, l’avocat Régis de Castelnau précise la nature des infractions reprochées à Alexandre Benalla et à ceux qui ont tenté de le protéger : usurpation de signes réservés à l'autorité publique et violences par personne chargée d'une mission de service public, port d’arme prohibé, détournement de fonds publics, violation du secret professionnel (communication d’éléments d’enquête -des images de vidéo-protection- à une personne visée par la justice), mesures pour faire échec à l’exécution de la loi… une liste vertigineuse quoique probablement encore non exhaustive ! Une belle occasion pour le parquet de Paris et les juges d’instruction de reconstruire une crédibilité et une légitimité sévèrement entamées par de précédentes affaires qui n’ont pas été sans incidence sur l’élection d’Emmanuel Macron…