La vérité commence à s’imposer aux opinions publiques européennes : la grande majorité des migrants arrivés en Europe ne sont pas des réfugiés politiques mais des migrants économiques. Selon les données du ministère de l’Intérieur italien, ceux qui fuient la guerre et les persécutions ne constitueraient que 5% à 8% des migrants débarqués en Italie. Encore ne s’agit-il pas des plus pauvres, car ils ont payé leur voyage des milliers d’euros, explique Anna Bono, ancienne professeur d'histoire et d'institutions de l'Afrique à l'Université de Turin, dans une interview au journal italien La Verità (traduite par le journal suisse Les Observateurs). Alors que l'Afrique est le continent le plus assisté en termes d'aide humanitaire et de coopération au développement, il incombe aux gouvernements africains et aux Etats et associations qui distribuent ces subsides de veiller à ce qu’ils ne soient pas détournés par la corruption , le tribalisme ou, pire encore, le terrorisme : « Depuis au moins deux ans, des réseaux terroristes sont impliqués dans le trafic de personnes, d'où ils tirent des ressources essentiellement utilisées pour acquérir des armes » accuse Anna Bono.

Un diagnostic partagé par Renaud Girard, grand reporter au Figaro. Dans ce point de vue publié le 18 juin, il appelle à stopper « l’appel d’air européen » qui bénéficie avant tout aux réseaux mafieux qui cumulent le trafic d'armes destinées aux djihadistes, l'acheminement de la drogue vers l'Europe et le trafic des êtres humains. « Sans le vouloir, écrit-il, les ONG participent, de manière gratuite, à un immense trafic, qui a dépassé depuis longtemps en chiffre d'affaires le trafic de stupéfiants. » Avec le double effet pervers d’appauvrir humainement le continent africain et de déstabiliser profondément l’Europe.