Société
L’hypocrisie avait du bon !
On connaît la célèbre sentence de La Rochefoucauld : « L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. » Mais cela s’entendait en un siècle - le « Grand Siècle » - où les mots « vice » et « vertu » avaient un sens obvie pour tout un chacun. Nous n’en sommes plus là, les notions de bien et de mal étant devenues relatives, évolutives, soumises aux fluctuations de l’opinion, laquelle est largement façonnée par les médias à grand renfort de sondages. Tandis que le brouillard relativiste estompe les transcendantaux - le beau, le bien, le vrai -, des « valeurs » telles que la sincérité, l’authenticité, la transparence, sont érigées en absolu. L’individu devenant la mesure de toute chose, on louera celui qui dit « sa vérité », mais on suspectera celui qui prétend chercher « la vérité ». Par contrecoup, l’hypocrisie est frappée d’indignité sociale.
Pourtant, « l'hypocrisie est la condition de toute vie en société », plaide Olivier Babeau, professeur d'université et président de l'Institut Sapiens, qui vient de publier un réjouissant « Eloge de l’hypocrisie » (éd. du Cerf). Il n’est pas question ici de réhabiliter la tartufferie ou « hypocrisie maligne», mais cette forme bénigne que sont les bonnes manières, la politesse, la bienséance. Il s’agit donc d’un principe essentiel de civilisation, aujourd'hui menacé par « le puritanisme égalitariste et la dictature de la transparence ». Olivier Babeau s’en explique dans cet entretien avec Eugénie Bastié du Figaro.
Pourtant, « l'hypocrisie est la condition de toute vie en société », plaide Olivier Babeau, professeur d'université et président de l'Institut Sapiens, qui vient de publier un réjouissant « Eloge de l’hypocrisie » (éd. du Cerf). Il n’est pas question ici de réhabiliter la tartufferie ou « hypocrisie maligne», mais cette forme bénigne que sont les bonnes manières, la politesse, la bienséance. Il s’agit donc d’un principe essentiel de civilisation, aujourd'hui menacé par « le puritanisme égalitariste et la dictature de la transparence ». Olivier Babeau s’en explique dans cet entretien avec Eugénie Bastié du Figaro.