Politique
Le « pass sanitaire », un « variant » des plus virulents !
Que restera-t-il de la devise de la République française, « Liberté, Egalité, Fraternité », quand nous serons sortis de l’épidémie ? Après les masques, les confinements, les couvre-feux, voilà que le « pass sanitaire » est notre nouvel avenir radieux (sans d’ailleurs qu’il garantisse la fin des confinements, des couvre-feux et des masques). Alors que cette nouvelle et inédite restriction de liberté semble accueillie avec résignation par une majorité de Français et largement approuvée dans la classe politique, des voix s’élèvent pour la dénoncer comme profondément liberticide et inégalitaire. Résumons ici leurs arguments.
D’abord ceux développés par le philosophe et député européen François-Xavier Bellamy et par le vice-président des Centristes Loïc Hervé, dans une tribune commune au Figaro (en lien ci-dessous). Pour eux, conditionner l’accès à l’espace public à la présentation d’un laisser-passer sanitaire est une atteinte aux libertés disproportionnée au regard de l’objectif poursuivi. Cette mesure sans précédent constitue à leurs yeux « une rupture historique ».
Rien d’« anti-vax » dans leur mise en garde, assurent-ils, mais le constat d’une flagrante disproportion entre la virulence d’une épidémie dont on constate, depuis dix-huit mois, qu’elle menace surtout la vie de séniors en mauvaise santé (« 93% des victimes du coronavirus en France avaient plus de 65 ans; 65% avaient un facteur de comorbidité »). Cibler la vaccination sur ces personnes fragiles comme on fait d’ailleurs chaque année pour la grippe saisonnière devrait suffire, sans faire passer tous les Français, dès 12 ans ! , sous les fourches caudines de la vaccination : en effet, « pourquoi faudrait-il vacciner un adolescent, qui ne risque absolument rien du coronavirus, au motif qu’il faut protéger les personnes âgées, si celles-ci sont vaccinées ?»
Fondamentalement, c’est une révolution sociétale que va provoquer le « pass sanitaire » : « Pour la première fois dans notre histoire, il faudra présenter un document de santé pour effectuer les actes les plus simples du quotidien – prendre un train, entrer dans un magasin, aller au théâtre… » Ce laisser-passer nous fera « basculer dans ce nouveau monde où l’État contraindra chaque citoyen à contrôler son prochain pour déterminer ses droits. Le serveur d’un bistrot sera sommé de vérifier la vaccination et la pièce d’identité d’un client pour pouvoir servir un café ; les mariés devront demander un QR Code à leurs invités avant de les laisser entrer… Et la police (étrangement dispensée de vaccination ! NDLR) viendra sanctionner ceux qui n’auront pas participé efficacement à ce contrôle permanent. » Cette mesure liberticide, profondément inégalitaire et par conséquent ruineuse pour la fraternité, risque d’être votée « sans vrai débat parlementaire », alors qu’il y a quelques mois encore, des parlementaires de la majorité, des membres du gouvernement… et le président de la République lui-même juraient à qui mieux mieux qu’elle ne serait jamais adoptée ! Il n’y a pas que le virus qui varie ! « Le fait que l’État méprise à ce point la parole donnée, sur des sujets aussi graves et en un temps aussi court, a de quoi inquiéter n’importe quel Français sur l’avenir de la liberté. »
Complétons par la dernière tribune que l’essayiste Mathieu Bock-Côté consacre à « la démocratie covidienne » (Le Figaro du 16 juillet). Constatant la poursuite des confinements et des suspensions des libertés publiques en France et dans le monde, il met en garde contre l’usage à répétition, banalisé, de cette « arme de destruction massive de la vie sociale » : « Le pouvoir se croit désormais autorisé à enfermer la population chez elle et à suspendre les libertés publiques, à la manière d’une mesure de simple bon sens, en plus de jeter le soupçon sur les audacieux qui s’en inquiètent. » De fait, « la démocratie covidienne n’a pas résisté à la tentation de fabriquer un ennemi en forme de repoussoir absolu en assimilant au « complotisme » toute forme de réserve sur la gestion de la crise. » Quant au « pass sanitaire », il crée « deux catégories de citoyens ayant un accès différencié aux biens sociaux. Voyons la suite : s’il ne faut plus soigner les victimes du Covid non vaccinées demain, comme le proposent déjà certains, faudra-t-il réserver le même sort aux obèses, aux alcooliques, aux irresponsables de la route et à tous ceux à qui on pourra reprocher de mauvaises habitudes de vie ? »
Certes, «la démocratie covidienne » que dénonce avec d’autres Bock-Côté, n’est pas la dictature chinoise. Mais prenons garde à ce qu’elle ne finisse par lui ressembler !
D’abord ceux développés par le philosophe et député européen François-Xavier Bellamy et par le vice-président des Centristes Loïc Hervé, dans une tribune commune au Figaro (en lien ci-dessous). Pour eux, conditionner l’accès à l’espace public à la présentation d’un laisser-passer sanitaire est une atteinte aux libertés disproportionnée au regard de l’objectif poursuivi. Cette mesure sans précédent constitue à leurs yeux « une rupture historique ».
Rien d’« anti-vax » dans leur mise en garde, assurent-ils, mais le constat d’une flagrante disproportion entre la virulence d’une épidémie dont on constate, depuis dix-huit mois, qu’elle menace surtout la vie de séniors en mauvaise santé (« 93% des victimes du coronavirus en France avaient plus de 65 ans; 65% avaient un facteur de comorbidité »). Cibler la vaccination sur ces personnes fragiles comme on fait d’ailleurs chaque année pour la grippe saisonnière devrait suffire, sans faire passer tous les Français, dès 12 ans ! , sous les fourches caudines de la vaccination : en effet, « pourquoi faudrait-il vacciner un adolescent, qui ne risque absolument rien du coronavirus, au motif qu’il faut protéger les personnes âgées, si celles-ci sont vaccinées ?»
Fondamentalement, c’est une révolution sociétale que va provoquer le « pass sanitaire » : « Pour la première fois dans notre histoire, il faudra présenter un document de santé pour effectuer les actes les plus simples du quotidien – prendre un train, entrer dans un magasin, aller au théâtre… » Ce laisser-passer nous fera « basculer dans ce nouveau monde où l’État contraindra chaque citoyen à contrôler son prochain pour déterminer ses droits. Le serveur d’un bistrot sera sommé de vérifier la vaccination et la pièce d’identité d’un client pour pouvoir servir un café ; les mariés devront demander un QR Code à leurs invités avant de les laisser entrer… Et la police (étrangement dispensée de vaccination ! NDLR) viendra sanctionner ceux qui n’auront pas participé efficacement à ce contrôle permanent. » Cette mesure liberticide, profondément inégalitaire et par conséquent ruineuse pour la fraternité, risque d’être votée « sans vrai débat parlementaire », alors qu’il y a quelques mois encore, des parlementaires de la majorité, des membres du gouvernement… et le président de la République lui-même juraient à qui mieux mieux qu’elle ne serait jamais adoptée ! Il n’y a pas que le virus qui varie ! « Le fait que l’État méprise à ce point la parole donnée, sur des sujets aussi graves et en un temps aussi court, a de quoi inquiéter n’importe quel Français sur l’avenir de la liberté. »
Complétons par la dernière tribune que l’essayiste Mathieu Bock-Côté consacre à « la démocratie covidienne » (Le Figaro du 16 juillet). Constatant la poursuite des confinements et des suspensions des libertés publiques en France et dans le monde, il met en garde contre l’usage à répétition, banalisé, de cette « arme de destruction massive de la vie sociale » : « Le pouvoir se croit désormais autorisé à enfermer la population chez elle et à suspendre les libertés publiques, à la manière d’une mesure de simple bon sens, en plus de jeter le soupçon sur les audacieux qui s’en inquiètent. » De fait, « la démocratie covidienne n’a pas résisté à la tentation de fabriquer un ennemi en forme de repoussoir absolu en assimilant au « complotisme » toute forme de réserve sur la gestion de la crise. » Quant au « pass sanitaire », il crée « deux catégories de citoyens ayant un accès différencié aux biens sociaux. Voyons la suite : s’il ne faut plus soigner les victimes du Covid non vaccinées demain, comme le proposent déjà certains, faudra-t-il réserver le même sort aux obèses, aux alcooliques, aux irresponsables de la route et à tous ceux à qui on pourra reprocher de mauvaises habitudes de vie ? »
Certes, «la démocratie covidienne » que dénonce avec d’autres Bock-Côté, n’est pas la dictature chinoise. Mais prenons garde à ce qu’elle ne finisse par lui ressembler !