Politique
La démographie française minée par le délitement de la politique familiale
Les chiffres publiés par l’INSEE le 15 janvier sont sans appel : pour la quatrième année consécutive, la natalité est en baisse en France. C’est même d’une chute qu’il faudrait parler : en 2018, 758.000 bébés sont nés en France, soit 12.000 de moins qu'en 2017. 2018 restera dans les annales comme une année noire pour la natalité couplée à une mortalité record des personnes âgées à cause d’une longue épidémie de grippe pendant l’hiver et de la canicule de juillet/août. Résultat : le solde démographique, c’est-à-dire la différence entre les nombres de naissances et de décès, n'a jamais été aussi bas depuis la fin de la seconde Guerre mondiale. C'est une tendance à haut risque pour la France, dont l'équilibre du système de solidarité (retraites, assurance maladie...) repose sur sa démographie.
L'indicateur conjoncturel de fécondité s'établit à 1,87 enfant par femme en 2018 alors que le seuil de renouvellement des générations est à 2,10 (c’est-à-dire 210 naissances pour 100 femmes). Cette baisse de la natalité «marquée et rapide, qui concerne toutes les catégories sociales» alarme les associations familiales regroupées au sein de l'Union Nationale des Associations Familiales (UNAF). Pour elles, ce n’est pas le désir d’enfant qui est en cause, car il varie peu selon les enquêtes, se situant toujours autour de 2,3 enfants par foyer. En revanche, l’UNAF discerne un manque de confiance des familles devant l’avenir et la dégradation de leurs conditions de vie. En amont, les associations familiales dénoncent le délitement de la politique familiale et le matraquage fiscal et social qui leur est infligé : « Les familles ont subi à la fois des réductions de leurs prestations monétaires (prestations d'accueil du jeune enfant, indemnisation du congé parental, allocations familiales...), des hausses fiscales (augmentation de la TVA, dégradation du quotient familial de l'impôt sur le revenu...) et des augmentations de tarifs pour l'accès aux services locaux (cantines, transports scolaires, accueil périscolaire...)»
L’INSEE, qui ne va évidemment pas remettre en cause la politique du gouvernement, souligne pour sa part que cette baisse serait «en partie due à la diminution du nombre de femmes aux âges où elles sont les plus fécondes (de 20 à 40 ans) (…) depuis le milieu des années 1990 » (« 8,4 millions en 2018, contre 8,8 millions en 2008) et la croissance régulière de l'âge moyen de la maternité : 30,6 ans en 2018, contre 29,8 ans en 2008.
Mais pour le recteur Gérard-François Dumont, géographe et démographe, professeur à l'université de Paris-IV Sorbonne, cela ne fait aucun doute : « Le bilan démographique de l'année 2018 confirme les effets de la détérioration de la politique familiale. » Le cycle de baisse a débuté en 2015, après la mise sous condition de ressources des allocations familiales suivie par une série de décisions -dont les réductions des dotations aux collectivités territoriales- qui ont entraîné une perte de confiance, explique-t-il dans cet entretien au Figaro. Un diagnostic qu’Emmanuel Macron serait bien inspiré de prendre en compte, d’autant qu’il n’est pas sans lien avec la crise des Gilets jaunes.
L'indicateur conjoncturel de fécondité s'établit à 1,87 enfant par femme en 2018 alors que le seuil de renouvellement des générations est à 2,10 (c’est-à-dire 210 naissances pour 100 femmes). Cette baisse de la natalité «marquée et rapide, qui concerne toutes les catégories sociales» alarme les associations familiales regroupées au sein de l'Union Nationale des Associations Familiales (UNAF). Pour elles, ce n’est pas le désir d’enfant qui est en cause, car il varie peu selon les enquêtes, se situant toujours autour de 2,3 enfants par foyer. En revanche, l’UNAF discerne un manque de confiance des familles devant l’avenir et la dégradation de leurs conditions de vie. En amont, les associations familiales dénoncent le délitement de la politique familiale et le matraquage fiscal et social qui leur est infligé : « Les familles ont subi à la fois des réductions de leurs prestations monétaires (prestations d'accueil du jeune enfant, indemnisation du congé parental, allocations familiales...), des hausses fiscales (augmentation de la TVA, dégradation du quotient familial de l'impôt sur le revenu...) et des augmentations de tarifs pour l'accès aux services locaux (cantines, transports scolaires, accueil périscolaire...)»
L’INSEE, qui ne va évidemment pas remettre en cause la politique du gouvernement, souligne pour sa part que cette baisse serait «en partie due à la diminution du nombre de femmes aux âges où elles sont les plus fécondes (de 20 à 40 ans) (…) depuis le milieu des années 1990 » (« 8,4 millions en 2018, contre 8,8 millions en 2008) et la croissance régulière de l'âge moyen de la maternité : 30,6 ans en 2018, contre 29,8 ans en 2008.
Mais pour le recteur Gérard-François Dumont, géographe et démographe, professeur à l'université de Paris-IV Sorbonne, cela ne fait aucun doute : « Le bilan démographique de l'année 2018 confirme les effets de la détérioration de la politique familiale. » Le cycle de baisse a débuté en 2015, après la mise sous condition de ressources des allocations familiales suivie par une série de décisions -dont les réductions des dotations aux collectivités territoriales- qui ont entraîné une perte de confiance, explique-t-il dans cet entretien au Figaro. Un diagnostic qu’Emmanuel Macron serait bien inspiré de prendre en compte, d’autant qu’il n’est pas sans lien avec la crise des Gilets jaunes.