International
Huawei, dommage collatéral d’une nouvelle guerre froide
La nouvelle guerre froide est technologique, et le smartphone en est le cœur. Dans la nouvelle manche du conflit commercial planétaire qui oppose la Chine et les Etats-Unis, l’arme high tech a été déclenchée : si c’est en Chine que sont produits tous les smartphones, à commencer par ceux d’Apple, les éco-systèmes qui leur donnent vie, à savoir les systèmes opératoires (ou OS) et les applications, ne sont que deux, et les deux sont américains : iOS côté Apple, Android côté Google.
Si l’Amérique veut bien que la Chine soit l’usine du monde, pas question qu’elle lui fasse de l’ombre. Or Huawei, fort de la qualité de ses terminaux, notamment en photo, et de sa capacité de production, est aujourd’hui devenu le deuxième vendeur de smartphones au monde, avec 206 millions de terminaux écoulés l’an passé. À cela s'ajoutent des soupçons d'espionnage. La sanction est donc tombée : l'entreprise basée à Shenzhen a été inscrite sur une liste de sociétés jugées dangereuses pour la sûreté des États-Unis par l'administration Trump. Avec pour conséquence l’interdiction pour toute entreprise américaine de travailler avec elle. Intel, Qualcomm… toutes s’exécutent, y compris Google, qui va donc priver Huawei de son OS Android et des applications qui font tout l’intérêt d’un smartphone. Adieu également Gmail, YouTube, Google Maps… De quoi mesurer notre niveau de dépendance aux technologies américaines au quotidien.
Certes, cela fait plus d'un an que Huawei, qui s’y attendait, travaille sur son propre OS. Mais il faudra du temps, et de l’argent, pour inciter les développeurs non américains à porter leurs applications sur ce nouvel OS. Comme cette montée de la tension entre les deux géants fait partie d’une vaste négociation commerciale, les États-Unis ont toutefois décidé de reporter jusqu'à mi-août l'interdiction pour les entreprises américaines technologiques d'exporter des produits vers Huawei. Cette "licence temporaire de 90 jours" laisse le temps de négocier. "Nous sommes un grain de sésame dans la bataille commerciale qui oppose les États-Unis et la Chine", a expliqué Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei. ARM, le seul concepteur de processeurs pour smartphones au monde, également derrière l’architecture de ceux d’Apple, Samsung ou Qualcomm, vient aussi d’annoncer couper les ponts avec Huawei. Un obstacle insurmontable pour la production et la vente de smartphones, l’industrie chinoise des semi-conducteurs n’étant pas encore suffisamment mature pour être autonome. Un as, une carte maîtresse, dans le jeu américain...
Mais est-ce un bon calcul de la part de Washington de menacer de couler le n°2 mondial du smartphone, par ailleurs n°1 mondial des réseaux et de la future 5G, le vrai haut débit nomade ? D’autant plus que Huawei a acheté l'an dernier pour 11 milliards de dollars de biens industriels aux États-Unis. Dans cette guerre de moins en moins froide, Donald Trump et Xi Jinping devraient se rencontrer au G20 d’Osaka, fin juin. L’Empire du milieu n’ayant pas pour habitude de plier devant quiconque, Apple, Google et toutes les autres entreprises high tech devraient à leur tour pâtir de ce duel au sommet. La preuve : le 20 mai dernier, Xi Jinping a ostensiblement visité à Ganzhou une usine de terres rares, ces métaux essentiels à l’industrie informatique mondiale. Un domaine justement largement contrôlé par Pékin. Le message est clair : la Chine est tout-à-fait prête à s'engager dans un long conflit commercial et stratégique avec les Etats-Unis. Reste à découvrir sa riposte...
Si l’Amérique veut bien que la Chine soit l’usine du monde, pas question qu’elle lui fasse de l’ombre. Or Huawei, fort de la qualité de ses terminaux, notamment en photo, et de sa capacité de production, est aujourd’hui devenu le deuxième vendeur de smartphones au monde, avec 206 millions de terminaux écoulés l’an passé. À cela s'ajoutent des soupçons d'espionnage. La sanction est donc tombée : l'entreprise basée à Shenzhen a été inscrite sur une liste de sociétés jugées dangereuses pour la sûreté des États-Unis par l'administration Trump. Avec pour conséquence l’interdiction pour toute entreprise américaine de travailler avec elle. Intel, Qualcomm… toutes s’exécutent, y compris Google, qui va donc priver Huawei de son OS Android et des applications qui font tout l’intérêt d’un smartphone. Adieu également Gmail, YouTube, Google Maps… De quoi mesurer notre niveau de dépendance aux technologies américaines au quotidien.
Certes, cela fait plus d'un an que Huawei, qui s’y attendait, travaille sur son propre OS. Mais il faudra du temps, et de l’argent, pour inciter les développeurs non américains à porter leurs applications sur ce nouvel OS. Comme cette montée de la tension entre les deux géants fait partie d’une vaste négociation commerciale, les États-Unis ont toutefois décidé de reporter jusqu'à mi-août l'interdiction pour les entreprises américaines technologiques d'exporter des produits vers Huawei. Cette "licence temporaire de 90 jours" laisse le temps de négocier. "Nous sommes un grain de sésame dans la bataille commerciale qui oppose les États-Unis et la Chine", a expliqué Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei. ARM, le seul concepteur de processeurs pour smartphones au monde, également derrière l’architecture de ceux d’Apple, Samsung ou Qualcomm, vient aussi d’annoncer couper les ponts avec Huawei. Un obstacle insurmontable pour la production et la vente de smartphones, l’industrie chinoise des semi-conducteurs n’étant pas encore suffisamment mature pour être autonome. Un as, une carte maîtresse, dans le jeu américain...
Mais est-ce un bon calcul de la part de Washington de menacer de couler le n°2 mondial du smartphone, par ailleurs n°1 mondial des réseaux et de la future 5G, le vrai haut débit nomade ? D’autant plus que Huawei a acheté l'an dernier pour 11 milliards de dollars de biens industriels aux États-Unis. Dans cette guerre de moins en moins froide, Donald Trump et Xi Jinping devraient se rencontrer au G20 d’Osaka, fin juin. L’Empire du milieu n’ayant pas pour habitude de plier devant quiconque, Apple, Google et toutes les autres entreprises high tech devraient à leur tour pâtir de ce duel au sommet. La preuve : le 20 mai dernier, Xi Jinping a ostensiblement visité à Ganzhou une usine de terres rares, ces métaux essentiels à l’industrie informatique mondiale. Un domaine justement largement contrôlé par Pékin. Le message est clair : la Chine est tout-à-fait prête à s'engager dans un long conflit commercial et stratégique avec les Etats-Unis. Reste à découvrir sa riposte...