Santé
Grippe : la loterie du premier virus
Nous ne sommes pas égaux face aux différentes épidémies de grippe. Et la principale inégalité viendrait du premier virus grippal rencontré dans notre enfance. Celui-ci imprimerait sa marque dans notre organisme et influencerait, positivement ou négativement, ses réactions face aux autres virus grippaux. Ainsi s’expliquerait la résistance ou au contraire la vulnérabilité de différentes classes d'âge à certaines épidémies de grippe.
Deux études sur plusieurs pandémies, depuis la très meurtrière « grippe espagnole » de 1918 jusqu’à celle de 2009/2010, qui fit peu de victimes, ont en effet mis en lumière qu’elles étaient dues l’une et l’autre à des virus H1N1 non pas identiques mais cousins. Si le second a été peu meurtrier, c’est que les personnes âgées, ordinairement plus menacées par une grippe, étaient peu touchées. Voulant en savoir plus, une équipe canadienne a constaté une proportion anormale de sujets nés en 1957 parmi les malades de la grippe en 2009/2010. Or 1957 est l’année de la grippe asiatique et de son virus A/H2N2. Appartenant à une autre famille de virus, il n’a pas protégé mais au contraire fragilisé les individus nés cette année-là, tandis que leurs aînés avaient été « vaccinés » par le virus H1N1 de 1918, cousin du virus de 2009. Le même phénomène se serait produit en 1918/1920 : le virus a frappé, souvent mortellement, des millions de jeunes adultes dans la force de l’âge parce qu’ils auraient été rendus vulnérables au H1N1 par une épidémie grippale d’un virus H3Nx, en 1890, 28 ans avant la « grippe espagnole ».
Ces nouvelles données laissent espérer des progrès dans la lutte contre la grippe, redoutable maladie contre laquelle « le vaccin est peu efficace » relève cette émission de France Inter, même si les antibiotiques permettent de limiter les dégâts en traitant, non la grippe elle-même, qui est virale, mais les surinfections bactériennes.
Deux études sur plusieurs pandémies, depuis la très meurtrière « grippe espagnole » de 1918 jusqu’à celle de 2009/2010, qui fit peu de victimes, ont en effet mis en lumière qu’elles étaient dues l’une et l’autre à des virus H1N1 non pas identiques mais cousins. Si le second a été peu meurtrier, c’est que les personnes âgées, ordinairement plus menacées par une grippe, étaient peu touchées. Voulant en savoir plus, une équipe canadienne a constaté une proportion anormale de sujets nés en 1957 parmi les malades de la grippe en 2009/2010. Or 1957 est l’année de la grippe asiatique et de son virus A/H2N2. Appartenant à une autre famille de virus, il n’a pas protégé mais au contraire fragilisé les individus nés cette année-là, tandis que leurs aînés avaient été « vaccinés » par le virus H1N1 de 1918, cousin du virus de 2009. Le même phénomène se serait produit en 1918/1920 : le virus a frappé, souvent mortellement, des millions de jeunes adultes dans la force de l’âge parce qu’ils auraient été rendus vulnérables au H1N1 par une épidémie grippale d’un virus H3Nx, en 1890, 28 ans avant la « grippe espagnole ».
Ces nouvelles données laissent espérer des progrès dans la lutte contre la grippe, redoutable maladie contre laquelle « le vaccin est peu efficace » relève cette émission de France Inter, même si les antibiotiques permettent de limiter les dégâts en traitant, non la grippe elle-même, qui est virale, mais les surinfections bactériennes.