Évangéliques de Mulhouse : l’injustice qui transforme les victimes en coupables
Société

Évangéliques de Mulhouse : l’injustice qui transforme les victimes en coupables

Par Olivier Bonnassies. Synthèse n°959, Publiée le 11/05/2020
Parmi les égarements médiatiques et politiques actuels, la manière dont a été traitée la communauté évangélique de Mulhouse est particulièrement scandaleuse.
La vidéo que nous sélectionnons aujourd'hui propose une contre-enquête précise, factuelle, éclairante et apaisée sur le drame vécu lorsque le Covid-19 a frappé le rassemblement de « La Porte Ouverte Chrétienne » - une semaine de jeûne et de prière organisée du 17 au 22 février, pour le Carême, comme chaque année depuis 25 ans.

Une véritable tempête médiatique (15’00) s’est déchaînée contre ce fameux « cluster » de Mulhouse, censé avoir été « l’épicentre de la propagation de l’épidémie en France », qui aurait provoqué une « bombe atomique sanitaire » (Christophe Lannelongue, directeur général de l’ARS Grand Est).

Mais les accusations reposent, en fait, sur 5 fake news :

- « Ces "évangélistes", c’est une secte » (22’00)
« Une secte guérisseuse qui rend malades ses adeptes », ironisaient même certains médias, mais c’est faux. En réalité, les chrétiens évangéliques (et non « évangélistes ») sont 640 millions dans le monde et ils n’ont rien d’une secte : ils constituent même aujourd’hui l’essentiel du monde protestant (900 millions au total). Mais, en Europe et en France, on les connaît mal et on les suspecte donc facilement …

- « Ils ont négligé les gestes barrières » (28’00)
La préfète du Haut-Rhin, Josiane Chevalier, a accusé : « L’épidémie est partie d’un rassemblement évangélique » à cause d’un « non-respect des mesures barrières », mais c’est faux. Les gestes barrières sont préconisés bien après : le 1er mars. Le 18 février, Emmanuel Macron est venu à Mulhouse même, à 300 m du rassemblement, et il a pris un long bain de foule, sans précautions. Le 26 février, le match Lyon-Juventus a rassemblé 57.000 spectateurs. Et le 15 mars encore, le gouvernement décidait de maintenir le 1er tour des municipales…

- « Ils sont à l’origine du Covid-19 en France » (35’00)
« Le point de bascule ça été le rassemblement évangélique de Mulhouse. C’est vraiment à partir de Mulhouse que s’est diffusée l’épidémie sur le territoire national », a pu dire Olivier Véran, mais ce n'est pas vrai non plus. On sait maintenant que le virus circulait déjà bien avant en France. Il y a eu, notamment, un dépistage positif le 3 décembre 2019, à Colmar, ville qui a sans doute été un lieu clé avec la venue d’un grand nombre de touristes chinois attirés sur le lieu de tournage d’une émission de TV réalité qui a été vue 2 milliards de fois en Chine.

- « Ils n'ont pas suivi les consignes » (40’00)
La presse a relancé les critiques le 22 mars à partir d'un soi-disant nouveau rassemblement « au mépris de toutes les consignes en vigueur », mais c’est faux encore. La fausse information venait de personnes qui ont dénoncé, sur un parking qui peut contenir 450 véhicules, 5 voitures qui appartenaient à des salariés venant diffuser sur Internet le culte, avec les encouragements du préfet.

- « Ils ont répandu la mort » (48’00)
Le 15 avril, à partir d’une « modélisation statistique », le Pr Jean-François Delfraissy, lui-même, président du Conseil scientifique de l’Élysée (!), a accusé « l’épisode de Mulhouse » d’avoir « tout fait basculer » pour la dissémination du virus en France, en affirmant que, sinon, la France serait « proche de l’Allemagne » qui a quatre fois moins de morts, mais c’est faux également.

Si l’Allemagne a eu quatre fois moins de morts, c’est notamment parce que l’hôpital de Berlin a bricolé dans l’urgence un test ad hoc qui a été repris par tous les hôpitaux allemands et qui a permis de tester 3 à 500.000 personnes par jour, alors que la France en faisait 20 fois moins, et parce que l’Allemagne a 28.000 places en réanimation alors que la France n’en a que 5.000 (56’00).

Enfin, sur la forme, comment un responsable en charge peut-il, pour se justifier, imputer de manière aussi crue la responsabilité d'une épidémie à une communauté et jeter cela en pâture aux médias et aux réseaux sociaux ?

Toutes ces affirmations des autorités ont eu un impact très violent au bout de la chaîne et elles ont conduit à un déferlement de haine (40’00)
« Nous étions victimes, nous avons eu 31 morts et nous avons été accusés par ceux-là même qui auraient dû nous défendre », explique le Dr Jonathan Peterschmitt, fils du Pasteur de Mulhouse.
Une haine terrible va alors déferler, pendant des semaines, nourrie par un sentiment antichrétien, avec des menaces multiples : « on va brûler votre maison », « tu as tué mon père », « tu es le meurtrier n°1 », « il faut les faire cramer », etc.

Les victimes étaient devenues coupables...

Tout cela est d’autant plus injuste qu’en étant transparents et ouverts dès la détection du premier cas, le 1er mars, les responsables évangéliques ont sûrement sauvé des vies. En communiquant et prévenant les autorités immédiatement, ils ont été, en effet, les premiers lanceurs d’alerte : sans cela le virus aurait pu continuer à se diffuser encore longtemps, à l’insu de tous, générant une situation encore plus ingérable.
Nous devrions donc les remercier, en plus de les soutenir, plutôt que d’en faire des bouc émissaires…
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Évangéliques de Mulhouse : l’injustice qui transforme les victimes en coupables
Avec La Porte Ouverte Chrétienne - Émission spéciale
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