Politique
Euthanasie : une offensive bien orchestrée
Toutes les chaînes de télévision et les médias de masse se sont donné le mot : la France serait « mûre » pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Dans une tribune retentissante (LSDJ n°1242), Michel Houellebecq a justement épinglé cet argument dérisoire, et mis en lumière ce qui se cache derrière la revendication d’une mort « digne » : le coût des derniers mois de la vie pour la collectivité. Mais pour un esprit libre et affûté comme Houellebecq, combien d’autres sont abusés par l’argument de la « compassion » ?
Cette nouvelle offensive pro-euthanasie est lancée en plein combat pour la vie face au coronavirus. Le moment est-il bien choisi ? La peur de la mort – et d’une mort pénible, par asphyxie – est à son comble après plus d’un an d’épidémie. Elle est renforcée par les mises en garde et restrictions imposées par les autorités publiques qui renchérissent dans la dramatisation pour justifier un troisième confinement. Le fait est que les partisans de l’euthanasie se sont saisis de l’occasion pour revenir à la charge au Parlement. Ils sont inspirés par l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) présidée par Jean-Luc Romero-Michel, adjoint du maire de Paris, « chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations » (voir l’article de Boulevard Voltaire en lien ci-dessous).
Alors qu’une première proposition de loi – jugée inopportune par le gouvernement – a été mise en échec au Sénat le mois dernier, les partisans du « droit à une fin de vie libre et choisie » ont relancé l’offensive avec deux nouvelles propositions de loi devant la Commission des lois que préside la LREM Yaël Braun-Pivet, ouvertement favorable à cette « avancée ». L’une est portée par le député « Libertés et territoires » (ex-PS) Olivier Falorni qui présente la « mort douce » comme « l’ultime liberté », l’autre par le député LREM Jean-Louis Touraine, tous deux agissant de concert avec des textes quasiment identiques. Ils ont pour alliés de nombreux députés LREM et ceux de La France Insoumise, mais aussi des MODEM, tel Philippe Vigier, des LR, tels Marine Brenier et Maxime Minot. Les arguments, répétés jusqu’à devenir lancinants en surjouant sur l’émotion, sont toujours les mêmes : la « piqûre finale » effectuée par un médecin ne serait pas un homicide : « Ce n’est pas le médecin qui tue le malade, c’est la maladie qui nous tue, pas le médecin, pas le juste qui apporte un geste d’amour, de compassion qui humanise l’agonie », a osé plaider Jean-Louis Touraine. Philippe Vigier lui a apporté son soutien en hasardant que « tant qu’il existe un droit de retrait pour le médecin, le serment d’Hippocrate est respecté » – autrement dit le médecin qui accepterait de donner la mort sans faire jouer l’objection de conscience ne trahirait pas le serment d’Hippocrate ! À quoi s’ajoute le vieil argument, classique depuis la légalisation de l’avortement, des euthanasies clandestines et des voyages à l’étranger auxquels seraient actuellement contraints les aspirants à une « mort digne ».
Ces avocats de la légalisation de l’euthanasie ont heureusement trouvé sur leur route quelques vigoureux contradicteurs dans plusieurs partis, y compris le leur, tels les députés et médecins Marc Delatte, Didier Martin, et Thomas Mesnier (LREM), mais aussi les députés Caroline Janvier, Marie Tamarelle, Bénédicte Pételle (LREM), ou Thibault Bazin (LR). Retenons du député LREM Didier Martin cet argument tiré de son expérience de médecin : « Demander l’euthanasie quand on souffre n’est pas un choix libre, une loi qui autorise l’euthanasie médicale est une loi pour les forts qui ne protège pas les faibles ». Ceux qui accompagnent les personnes en fin de vie savent en effet que la demande « d’en finir » s’estompe et disparaît dans la grande majorité des cas, dès que la souffrance est efficacement combattue et pourvu que le patient reste entouré d’affection et d’une compassion qui ne se laisse pas guider par l’émotion.
Barrées par la majorité conservatrice des sénateurs lors des navettes avec la Haute Assemblée, ces propositions de loi en faveur de l’euthanasie n’aboutiront sans doute pas à un vote final à l’Assemblée nationale avant l’échéance présidentielle. Mais elles pèseront dans la campagne du candidat Macron qui s’était déclaré partisan de choisir sa mort en 2017 et qui pourrait être tenté, en 2022, de l’inscrire à son programme.
Cette nouvelle offensive pro-euthanasie est lancée en plein combat pour la vie face au coronavirus. Le moment est-il bien choisi ? La peur de la mort – et d’une mort pénible, par asphyxie – est à son comble après plus d’un an d’épidémie. Elle est renforcée par les mises en garde et restrictions imposées par les autorités publiques qui renchérissent dans la dramatisation pour justifier un troisième confinement. Le fait est que les partisans de l’euthanasie se sont saisis de l’occasion pour revenir à la charge au Parlement. Ils sont inspirés par l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) présidée par Jean-Luc Romero-Michel, adjoint du maire de Paris, « chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations » (voir l’article de Boulevard Voltaire en lien ci-dessous).
Alors qu’une première proposition de loi – jugée inopportune par le gouvernement – a été mise en échec au Sénat le mois dernier, les partisans du « droit à une fin de vie libre et choisie » ont relancé l’offensive avec deux nouvelles propositions de loi devant la Commission des lois que préside la LREM Yaël Braun-Pivet, ouvertement favorable à cette « avancée ». L’une est portée par le député « Libertés et territoires » (ex-PS) Olivier Falorni qui présente la « mort douce » comme « l’ultime liberté », l’autre par le député LREM Jean-Louis Touraine, tous deux agissant de concert avec des textes quasiment identiques. Ils ont pour alliés de nombreux députés LREM et ceux de La France Insoumise, mais aussi des MODEM, tel Philippe Vigier, des LR, tels Marine Brenier et Maxime Minot. Les arguments, répétés jusqu’à devenir lancinants en surjouant sur l’émotion, sont toujours les mêmes : la « piqûre finale » effectuée par un médecin ne serait pas un homicide : « Ce n’est pas le médecin qui tue le malade, c’est la maladie qui nous tue, pas le médecin, pas le juste qui apporte un geste d’amour, de compassion qui humanise l’agonie », a osé plaider Jean-Louis Touraine. Philippe Vigier lui a apporté son soutien en hasardant que « tant qu’il existe un droit de retrait pour le médecin, le serment d’Hippocrate est respecté » – autrement dit le médecin qui accepterait de donner la mort sans faire jouer l’objection de conscience ne trahirait pas le serment d’Hippocrate ! À quoi s’ajoute le vieil argument, classique depuis la légalisation de l’avortement, des euthanasies clandestines et des voyages à l’étranger auxquels seraient actuellement contraints les aspirants à une « mort digne ».
Ces avocats de la légalisation de l’euthanasie ont heureusement trouvé sur leur route quelques vigoureux contradicteurs dans plusieurs partis, y compris le leur, tels les députés et médecins Marc Delatte, Didier Martin, et Thomas Mesnier (LREM), mais aussi les députés Caroline Janvier, Marie Tamarelle, Bénédicte Pételle (LREM), ou Thibault Bazin (LR). Retenons du député LREM Didier Martin cet argument tiré de son expérience de médecin : « Demander l’euthanasie quand on souffre n’est pas un choix libre, une loi qui autorise l’euthanasie médicale est une loi pour les forts qui ne protège pas les faibles ». Ceux qui accompagnent les personnes en fin de vie savent en effet que la demande « d’en finir » s’estompe et disparaît dans la grande majorité des cas, dès que la souffrance est efficacement combattue et pourvu que le patient reste entouré d’affection et d’une compassion qui ne se laisse pas guider par l’émotion.
Barrées par la majorité conservatrice des sénateurs lors des navettes avec la Haute Assemblée, ces propositions de loi en faveur de l’euthanasie n’aboutiront sans doute pas à un vote final à l’Assemblée nationale avant l’échéance présidentielle. Mais elles pèseront dans la campagne du candidat Macron qui s’était déclaré partisan de choisir sa mort en 2017 et qui pourrait être tenté, en 2022, de l’inscrire à son programme.