International
Espagne et Catalogne, les racines d'un divorce
Les dirigeants Catalans la veulent, Madrid fera "tout ce que permet la loi" pour empêcher l'indépendance. Les racines de la question catalane remontent à au moins sept ans, souligne Gille Sengès pour L’Opinion. Et maintenant ? La Catalogne et l’Espagne se retrouvent plus que jamais au bord du vide, au sortir d’un référendum tronqué sur l’indépendance. D’un côté, Mariano Rajoy est à la tête d’un gouvernement minoritaire au Congrès des députés ; de l’autre, Carles Puigdemont a placé le sort de la région entre les mains des extrémistes anticapitalistes de la CUP...
Comment en est-on arrivé là ? Les prémices du divorce remontent en fait à juin 2010, quand le Tribunal constitutionnel, saisi par le parti populaire a remis en cause 14 des 223 articles du nouveau statut de la Catalogne, accordé quatre ans plus tôt par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. Le texte reconnaissait le statut de « nation » à la région. En sus de spécifier que ce qualificatif n’avait « aucune valeur juridique », le Tribunal constitutionnel rétrograda le catalan, symbole identitaire par excellence, du statut de « langue préférentielle » à celui de « langue normale » dans les relations avec l’administration régionale. Enfin, en pleine crise économique, Madrid avait invité la riche Catalogne à faire preuve de davantage de solidarité avec le reste du pays.
Indépendance ou décadence ? Peu à peu, les mouvements les plus radicaux ont gagné du terrain. Après Solidarité catalane pour l’indépendance (SI) qui récolte 3,3 % des voix et 4 sièges en 2010, le mouvement anti-capitaliste de Candidature d’unité populaire (CUP) s’impose sur ce même créneau passant de 3,5 % à 8,2 % des voix et de 3 à 10 sièges au Parlement catalan entre 2012 et 2015. Au point de tenir désormais entre ses mains le sort de l’exécutif régional. Durant toutes ces années, Madrid n’a quant à elle pas cherché à mettre de l’huile dans les rouages, et a visiblement sous-estimé la menace représentée par Carles Puigdemont.
Comment en est-on arrivé là ? Les prémices du divorce remontent en fait à juin 2010, quand le Tribunal constitutionnel, saisi par le parti populaire a remis en cause 14 des 223 articles du nouveau statut de la Catalogne, accordé quatre ans plus tôt par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. Le texte reconnaissait le statut de « nation » à la région. En sus de spécifier que ce qualificatif n’avait « aucune valeur juridique », le Tribunal constitutionnel rétrograda le catalan, symbole identitaire par excellence, du statut de « langue préférentielle » à celui de « langue normale » dans les relations avec l’administration régionale. Enfin, en pleine crise économique, Madrid avait invité la riche Catalogne à faire preuve de davantage de solidarité avec le reste du pays.
Indépendance ou décadence ? Peu à peu, les mouvements les plus radicaux ont gagné du terrain. Après Solidarité catalane pour l’indépendance (SI) qui récolte 3,3 % des voix et 4 sièges en 2010, le mouvement anti-capitaliste de Candidature d’unité populaire (CUP) s’impose sur ce même créneau passant de 3,5 % à 8,2 % des voix et de 3 à 10 sièges au Parlement catalan entre 2012 et 2015. Au point de tenir désormais entre ses mains le sort de l’exécutif régional. Durant toutes ces années, Madrid n’a quant à elle pas cherché à mettre de l’huile dans les rouages, et a visiblement sous-estimé la menace représentée par Carles Puigdemont.