Politique
De l’Aquarius à l’Ocean Viking, roulis et tangage pour Emmanuel Macron
À quatre ans de distance, les péripéties de l’Aquarius et de l’Ocean Viking offrent deux illustrations d’une navigation à l’estime par le président de la République. En 2018, Emmanuel Macron avait refusé l’accostage à Marseille de l'Aquarius avec ses 629 passagers refoulés par Rome. Son argument d’alors mérite d’être rappelé : « Je suis conscient des tensions qui existent aussi dans notre pays. Si je me mets à dire “la France devient le port d’accueil de tous les bateaux qui partent d’Afrique”, d’abord ça n’est pas une solution à laquelle je crois, et ensuite ça n’est pas soutenable même politiquement en France pour nos propres équilibres », avait-il expliqué lors d’une conférence de presse aux Nations unies. « L’humanisme, ça n’est pas le bon sentiment » avait-il ajouté (25/11/2018).
La semaine dernière, ces arguments n’avaient plus cours. Confronté à la fermeté de la nouvelle présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, Emmanuel Macron a autorisé l'Ocean Viking à accoster à Toulon avec ses 230 passagers destinés à être répartis entre différents pays membres de l'Union européenne dont un tiers en France.
Avant les législatives, Emmanuel Macron avait mis la barre à bâbord. Après l’écueil électoral qui lui a fait perdre la majorité, encouragé par Nicolas Sarkozy, il l’a mise à tribord, en proposant à certains Républicains des alliances à l’Assemblée. L’accostage en France de l’Ocean Viking aura coulé cette entreprise de séduction ou de débauchage. S’il existe des convergences entre le parti présidentiel et LR sur la réforme des retraites, l’assurance chômage, le nucléaire, voire l’immigration, l’accueil des 234 migrants à Toulon a rompu les amarres lancées à tribord vers une quinzaine de députés LR macro-compatibles. Elles étaient déjà fragilisées par le fiasco du Stade de France, l’épisode rocambolesque de la fuite en Belgique de l’imam Iquioussen, et par la tragédie de Lola, massacrée le 14 octobre par une Algérienne frappée d’une « obligation de quitter le territoire français » (OQTF). À ce propos, vu le taux dérisoire d’OQTF exécutées (5,6% sur le premier semestre 2022 selon un rapport du Sénat), on a du mal à croire que les passagers de l’Ocean Viking « ne relevant pas d’un droit au séjour ou à l’asile sur notre territoire feront l’objet de procédures d’éloignement sans délai », comme l’a assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le même doute plane sur son affirmation du caractère « exceptionnel » de l’accueil par la France de l’Ocean Viking mis sur le dos du refus catégorique de l’Italie de Giorgia Meloni : beaucoup y voient un signal adressé aux passeurs et un appel d’air à toujours plus d’immigration subie.
« Cette scène est appelée à se répéter au fil des années » estime le chroniqueur Mathieu Bock-Côté (en lien ci-dessous). « Nous sommes témoins d’un détournement du droit d’asile à grande échelle, au point où celui-ci est devenu une filière migratoire à part entière. » Les ONG immigrationnistes appuyées par des associations humanitaires se font complices des passeurs au nom d’un ordre nouveau réfractaire à la souveraineté des nations. On leur dénie le droit de défendre leur identité et leurs traditions jugées passéistes et réactionnaires à l’exception de celle d’un « accueil » inconditionnel. Le tout chapeauté et financé par une oligarchie européenne ou onusienne dont l’« Open society » du milliardaire américain George Soros est l’archétype. Les peuples européens sont sommés de s’en accommoder et d’en subir sans broncher les conséquences, non seulement économiques mais existentielles. Ceux qui défendent leur cause sont dénoncés comme « populistes » et « racistes ».
Reste que la coupe déborde ! La révolte de ces peuples trahis par leurs dirigeants mondialistes a déjà produit des fruits dans des pays membres de l’Union européenne, l’Italie, le Danemark, la Suède, que leur rejet d’une immigration massive rapproche de pays de l’Est, telles la Hongrie et la Pologne (celle-ci ayant généreusement accueilli des millions de réfugiés ukrainiens qui ne posent évidemment pas les mêmes problèmes d’intégration que des Afghans ou des Africains). On approche d’une remise en cause générale d’un droit international « qui relève surtout du coup de force idéologique » note encore Mathieu Bock-Côté. Mais on peut douter qu’Emmanuel Macron, qui a été formaté par cette idéologie mondialiste, veuille ou puisse s’en détacher avant la fin de son mandat.
La semaine dernière, ces arguments n’avaient plus cours. Confronté à la fermeté de la nouvelle présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, Emmanuel Macron a autorisé l'Ocean Viking à accoster à Toulon avec ses 230 passagers destinés à être répartis entre différents pays membres de l'Union européenne dont un tiers en France.
Avant les législatives, Emmanuel Macron avait mis la barre à bâbord. Après l’écueil électoral qui lui a fait perdre la majorité, encouragé par Nicolas Sarkozy, il l’a mise à tribord, en proposant à certains Républicains des alliances à l’Assemblée. L’accostage en France de l’Ocean Viking aura coulé cette entreprise de séduction ou de débauchage. S’il existe des convergences entre le parti présidentiel et LR sur la réforme des retraites, l’assurance chômage, le nucléaire, voire l’immigration, l’accueil des 234 migrants à Toulon a rompu les amarres lancées à tribord vers une quinzaine de députés LR macro-compatibles. Elles étaient déjà fragilisées par le fiasco du Stade de France, l’épisode rocambolesque de la fuite en Belgique de l’imam Iquioussen, et par la tragédie de Lola, massacrée le 14 octobre par une Algérienne frappée d’une « obligation de quitter le territoire français » (OQTF). À ce propos, vu le taux dérisoire d’OQTF exécutées (5,6% sur le premier semestre 2022 selon un rapport du Sénat), on a du mal à croire que les passagers de l’Ocean Viking « ne relevant pas d’un droit au séjour ou à l’asile sur notre territoire feront l’objet de procédures d’éloignement sans délai », comme l’a assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le même doute plane sur son affirmation du caractère « exceptionnel » de l’accueil par la France de l’Ocean Viking mis sur le dos du refus catégorique de l’Italie de Giorgia Meloni : beaucoup y voient un signal adressé aux passeurs et un appel d’air à toujours plus d’immigration subie.
« Cette scène est appelée à se répéter au fil des années » estime le chroniqueur Mathieu Bock-Côté (en lien ci-dessous). « Nous sommes témoins d’un détournement du droit d’asile à grande échelle, au point où celui-ci est devenu une filière migratoire à part entière. » Les ONG immigrationnistes appuyées par des associations humanitaires se font complices des passeurs au nom d’un ordre nouveau réfractaire à la souveraineté des nations. On leur dénie le droit de défendre leur identité et leurs traditions jugées passéistes et réactionnaires à l’exception de celle d’un « accueil » inconditionnel. Le tout chapeauté et financé par une oligarchie européenne ou onusienne dont l’« Open society » du milliardaire américain George Soros est l’archétype. Les peuples européens sont sommés de s’en accommoder et d’en subir sans broncher les conséquences, non seulement économiques mais existentielles. Ceux qui défendent leur cause sont dénoncés comme « populistes » et « racistes ».
Reste que la coupe déborde ! La révolte de ces peuples trahis par leurs dirigeants mondialistes a déjà produit des fruits dans des pays membres de l’Union européenne, l’Italie, le Danemark, la Suède, que leur rejet d’une immigration massive rapproche de pays de l’Est, telles la Hongrie et la Pologne (celle-ci ayant généreusement accueilli des millions de réfugiés ukrainiens qui ne posent évidemment pas les mêmes problèmes d’intégration que des Afghans ou des Africains). On approche d’une remise en cause générale d’un droit international « qui relève surtout du coup de force idéologique » note encore Mathieu Bock-Côté. Mais on peut douter qu’Emmanuel Macron, qui a été formaté par cette idéologie mondialiste, veuille ou puisse s’en détacher avant la fin de son mandat.