Brésil : le favori de l'élection présidentielle poignardé
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Brésil : le favori de l'élection présidentielle poignardé

Par Judikael Hirel. Synthèse n°448, Publiée le 07/09/2018
Jair Bolsonaro a été blessé à l'arme blanche le 6 septembre 2018, en pleine campagne électorale. Celui qui se surnomme lui-même le « Donald Trump brésilien », est en tête des sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle, en l’absence de Lula Da Silva. Poignardé en pleine rue, au beau milieu de la foule, dans la ville de Juiz de Fora, sa vie n’est plus en danger. Mais cet attentat ne devrait pas être sans influence sur le scrutin.

L'assaillant, qui a milité au sein du parti de gauche PSOL (Partido Socialismo e Liberdade, une scission du PT), a été immédiatement arrêté et identifié. Alors que le candidat était la cible des attaques de tous ses adversaires, la diffusion des images de l’attentat en boucle à la télévision, et la solidarité affichée par ses compétiteurs, pourraient bien encore renforcer son avance, même s’il ne pourra ni débattre ni faire campagne pendant plusieurs jours, du fait de sa blessure. Alors que Lula da Silva veut toujours briguer un troisième mandat depuis sa prison, il reste encore un mois de campagne. Face au candidat du Parti des Travailleurs, Lula, ou à son remplaçant, l’ex maire de São Paulo, Fernando Haddad, on trouve l’écologiste Marina Silva, le conservateur Geraldo Alckmin, et Jair Bolsonaro.


Très peu connu en France jusque-là, cet ancien capitaine de l’armée devenu député, âgé de 63 ans, mène une campagne atypique, prônant l’auto-défense et le port d’armes face au chaos que connaît le pays. L’attentat contre lui ne fait que souligner son propos. Ses propos polémiques sur l’homosexualité ou la dictature militaire (1964-1985) clivent l’électorat et créent la polémique. Mais le contexte de corruption endémique du pays, et l’emprisonnement de Lula, lui ouvrent pour l’instant un boulevard vers le second tour de l’élection, avec un électorat allant des favelas à la bourgeoisie, en passant par les déçus de la gauche. Pour ce candidat anti-système, dont le deuxième prénom est Messias (Messie), un destin présidentiel serait-il en train de se dessiner, après être passé à deux doigts de la mort ?
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RFI
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