International
Avec la milice nationaliste ukrainienne « Secteur Droit » sur le front du Donbass
Le correspondant de guerre britannique (d’origine grecque) Aris Roussinos (AR) a passé plusieurs semaines sur la ligne de front du Donbass. Freddie Sayers (FS) l’a interrogé pour UnHerd (voir la vidéo en lien). Le Donbass est devenu le front principal alors que la Russie y a concentré ses forces. AR peut affirmer que la situation y est très mauvaise, voire désespérée, pour les Ukrainiens (0’30’’). Les Russes ont appris de leurs échecs des premières semaines et ont massé leur artillerie pour détruire méthodiquement les lignes fixes de défense ukrainienne.
Les Russes ont d’abord progressé très vite mais leur logistique n’a pas suivi. Coincés dans les forêts épaisses de conifères sur des routes étroites du nord du pays, ils ont subi des pertes considérables. Depuis ces premières désillusions, ils s’appuient sur ce qui fait leur force dans les steppes ouvertes du Donbass : leur artillerie. Ils sont en train d’expulser les Ukrainiens du Donbass tout en démantelant leur armée (3’37’’). Si les Russes avaient concentré leur effort dès le départ sur cette région – en guerre depuis 2014 – il est probable que les Occidentaux n’auraient pas réagi avec autant de force.
Pourquoi les Russes avancent-ils si lentement alors qu’ils ont l’avantage ? Leurs pertes en hommes et en matériels ont été lourdes les premières semaines. Ils ont changé l’axe de leur offensive et utilisent leur puissante artillerie à longue portée pour avancer pas à pas. Les armes occidentales fournies à l’Ukraine sont redoutables à courte portée mais ne peuvent rien face au rouleau compresseur des batteries russes (7’33’’). Et les Russes surveillent de près les couloirs d’approvisionnement à l’ouest. C’est pour cela que Zelenski réclame des canons Caesar français pour répondre à Poutine. Les médias occidentaux parlent beaucoup de cette aide mais c’est trop peu et trop tard pour sauver le Donbass. L’été risque d’être sanglant pour les Ukrainiens et sans grand espoir de repousser leur adversaire.
Quid de cette milice « Secteur Droit » avec laquelle vous avez été sur le front ? Elle est constituée de nationalistes depuis la « révolution de Maidan » en 2014. Son rôle est d’aider l’armée régulière ukrainienne en harcelant les forces russes par des frappes de mortiers depuis le « no man’s land » (9’23’’). Ils se déplacent en petits groupes discrètement pour tirer une salve sur une cible proche et se retirent immédiatement avant la réplique russe. Quant à leur corpus idéologique, ce sont des conservateurs. Donc pas des « néo-nazis » comme le dit la propagande russe. Le bataillon Azov, par contre, n’hésite pas afficher des symboles hitlériens. On voit combien les morts hantent les vivants. Les références à la 2ème guerre mondiale sont partout. Quand les Russes parlent de « la grande guerre patriotique antifasciste », les Ukrainiens exaltent le souvenir des Cosaques et des partisans anti-communistes, y compris sous les couleurs de l’Allemagne nazie. Mais AR souligne qu’il n’a jamais surpris de propos antisémites chez ses compagnons miliciens (17’11’’)… On se rend compte de la complexité de la situation en parlant avec certains d’entre eux : comme cette jeune Ukrainienne dont le mari est un Russe dissident qui combat dans une unité d’élite de Kiev. Et dont l’oncle est un officier supérieur russe…
C’est une situation bien étrange : les pays occidentaux soutiennent totalement un pays dont certaines unités arborent des symboles ultra-nationalistes – voire néo-nazis. Alors que le simple soupçon d’appartenance à « l’extrême-droite » est une marque d’infamie chez eux. De fait, l’agression russe a fait renaître une très forte identité ukrainienne. Et une question s’impose (20’25’’) : comment ses unités surarmées vont-elles se comporter vis-à-vis du gouvernement à Kiev une fois le conflit fini ?
Il y a en effet une contradiction : d’un côté l’attaque décidée par Poutine pousse l’Ukraine dans le camp occidental et semble renforcer l’OTAN (27’49’’) ; de l’autre, la résistance ukrainienne met en avant un retour au nationalisme, à l’attachement à une terre et à des traditions. Les combattants ukrainiens rencontrés par AR ne veulent pas entendre parler de mondialisme et ne portent pas dans leur cœur le régime corrompu de Kiev. Ce sont des volontaires : ils mettent leur vie en grand danger pour leur terre et leurs familles. Ils portent des valeurs qui semblent bien éloignées des priorités affichées par Bruxelles.
L’Ukraine ne retrouvera probablement la paix qu’amputée du Donbass. Les miliciens de « Secteur Droit » avouent d’ailleurs que la population locale leur est parfois ouvertement hostile. Mais le pays aura retrouvé une unité qui lui faisait cruellement défaut autour d’une identité commune. Sa terre est la plus riche d’Europe…Est-ce vraiment une aubaine pour l’Union Européenne (32’) ? L’adhésion de l’Ukraine à l’U.E. renforcerait un axe hostile aux instances de Bruxelles : celui de la Pologne et de la Hongrie. Le conflit actuel pourrait donc avoir à long-terme des conséquences inattendues pour l’Occident…
Les Russes ont d’abord progressé très vite mais leur logistique n’a pas suivi. Coincés dans les forêts épaisses de conifères sur des routes étroites du nord du pays, ils ont subi des pertes considérables. Depuis ces premières désillusions, ils s’appuient sur ce qui fait leur force dans les steppes ouvertes du Donbass : leur artillerie. Ils sont en train d’expulser les Ukrainiens du Donbass tout en démantelant leur armée (3’37’’). Si les Russes avaient concentré leur effort dès le départ sur cette région – en guerre depuis 2014 – il est probable que les Occidentaux n’auraient pas réagi avec autant de force.
Pourquoi les Russes avancent-ils si lentement alors qu’ils ont l’avantage ? Leurs pertes en hommes et en matériels ont été lourdes les premières semaines. Ils ont changé l’axe de leur offensive et utilisent leur puissante artillerie à longue portée pour avancer pas à pas. Les armes occidentales fournies à l’Ukraine sont redoutables à courte portée mais ne peuvent rien face au rouleau compresseur des batteries russes (7’33’’). Et les Russes surveillent de près les couloirs d’approvisionnement à l’ouest. C’est pour cela que Zelenski réclame des canons Caesar français pour répondre à Poutine. Les médias occidentaux parlent beaucoup de cette aide mais c’est trop peu et trop tard pour sauver le Donbass. L’été risque d’être sanglant pour les Ukrainiens et sans grand espoir de repousser leur adversaire.
Quid de cette milice « Secteur Droit » avec laquelle vous avez été sur le front ? Elle est constituée de nationalistes depuis la « révolution de Maidan » en 2014. Son rôle est d’aider l’armée régulière ukrainienne en harcelant les forces russes par des frappes de mortiers depuis le « no man’s land » (9’23’’). Ils se déplacent en petits groupes discrètement pour tirer une salve sur une cible proche et se retirent immédiatement avant la réplique russe. Quant à leur corpus idéologique, ce sont des conservateurs. Donc pas des « néo-nazis » comme le dit la propagande russe. Le bataillon Azov, par contre, n’hésite pas afficher des symboles hitlériens. On voit combien les morts hantent les vivants. Les références à la 2ème guerre mondiale sont partout. Quand les Russes parlent de « la grande guerre patriotique antifasciste », les Ukrainiens exaltent le souvenir des Cosaques et des partisans anti-communistes, y compris sous les couleurs de l’Allemagne nazie. Mais AR souligne qu’il n’a jamais surpris de propos antisémites chez ses compagnons miliciens (17’11’’)… On se rend compte de la complexité de la situation en parlant avec certains d’entre eux : comme cette jeune Ukrainienne dont le mari est un Russe dissident qui combat dans une unité d’élite de Kiev. Et dont l’oncle est un officier supérieur russe…
C’est une situation bien étrange : les pays occidentaux soutiennent totalement un pays dont certaines unités arborent des symboles ultra-nationalistes – voire néo-nazis. Alors que le simple soupçon d’appartenance à « l’extrême-droite » est une marque d’infamie chez eux. De fait, l’agression russe a fait renaître une très forte identité ukrainienne. Et une question s’impose (20’25’’) : comment ses unités surarmées vont-elles se comporter vis-à-vis du gouvernement à Kiev une fois le conflit fini ?
Il y a en effet une contradiction : d’un côté l’attaque décidée par Poutine pousse l’Ukraine dans le camp occidental et semble renforcer l’OTAN (27’49’’) ; de l’autre, la résistance ukrainienne met en avant un retour au nationalisme, à l’attachement à une terre et à des traditions. Les combattants ukrainiens rencontrés par AR ne veulent pas entendre parler de mondialisme et ne portent pas dans leur cœur le régime corrompu de Kiev. Ce sont des volontaires : ils mettent leur vie en grand danger pour leur terre et leurs familles. Ils portent des valeurs qui semblent bien éloignées des priorités affichées par Bruxelles.
L’Ukraine ne retrouvera probablement la paix qu’amputée du Donbass. Les miliciens de « Secteur Droit » avouent d’ailleurs que la population locale leur est parfois ouvertement hostile. Mais le pays aura retrouvé une unité qui lui faisait cruellement défaut autour d’une identité commune. Sa terre est la plus riche d’Europe…Est-ce vraiment une aubaine pour l’Union Européenne (32’) ? L’adhésion de l’Ukraine à l’U.E. renforcerait un axe hostile aux instances de Bruxelles : celui de la Pologne et de la Hongrie. Le conflit actuel pourrait donc avoir à long-terme des conséquences inattendues pour l’Occident…