Affaire Benalla : une affaire d’état ?
Politique

Affaire Benalla : une affaire d’état ?

Par Judikael Hirel. Synthèse n°406, Publiée le 20/07/2018
L'Élysée a fini par initier ce vendredi la procédure de licenciement d’Alexandre Benalla, placé en garde à vue ce 20 juillet. Cet homme activement impliqué dans le dispositif de protection d’d’Emmanuel Macron est en effet au cœur de la tourmente, suite à la diffusion cette semaine par le quotidien Le Monde de vidéos des violence commises par lui durant une manifestation le 1er mai dernier.

Jusqu’où ira cette affaire ? Elle remonte d’ores et déjà au plus haut de l’état :
le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, a reconnu avoir informé le Président de la République des violences commises par son conseiller, intimement lié à sa sécurité depuis sa campagne électorale. Le Ministre de l’Intérieur en a été informé dès le 2 mai, et plusieurs hauts gradés de la Police viennent d’être mis à pied pour avoir extrait des vidéos de surveillance et les avoir transmis à M. Benalla. Vincent Crase, gendarme réserviste et agent d'accueil pour LREM, aux côtés d’Alexandre Benalla lors des manifestations du 1er mai, a également été placé en garde à vue ce vendredi 20, a annoncé le parquet de Paris.

De 2011 et 2012, Alexandre Banalla fut notamment chargé de la sécurité de Martine Aubry, avant de faire partie du service de protection du candidat François Hollande. Ministre, Arnaud Montebourg l'aurait licencié pour avoir voulu prendre la fuite après avoir causé un accident. Il était depuis au cœur du dispositif de sécurité parallèle du candidat puis Président Macron, dont il est réputé personnellement proche, la sécurité élyséenne étant en principe assurée par la police et la Gendarmerie Nationale.

"Avec l'affaire Benalla, c'est l'État qui est menacé", a estimé Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée, s'inquiétant d'une "police parallèle". Le scandale d’état engendré par cette affaire est donc triplement grave : d’abord des actes de violence commis contre des manifestants en arborant un brassard de police ; ensuite la non dénonciation de ces faits par les plus hauts responsables politiques du pays, contraire à l’article 40 du Code Pénal ; enfin les protections dont a bénéficié cet individu, par ailleurs rémunéré 10.000 euros par mois par l’Elysée et disposant d’un vaste appartement de fonction Quai de Branly. Un traitement digne d’un sous-préfet ou d’un général… Où s’arrêtera cette affaire ? Quoi qu’il arrive désormais, c’est d’ores et déjà l’une des plus graves que la Ve République ait connu…


 
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