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9 milliards d'euros par an : ce que coûte l'Algérie à la France selon Sarah Knafo
Sarah Knafo a récemment affirmé sur RMC que l'Algérie recevait 800 millions d'euros d'aide publique au développement par an. Une plainte pour « fake news » déposée par l'État algérien a finalement été classée sans suite, laissant l'Algérie déboutée.
Elle a ensuite précisé que l'Algérie avait perçu 842 millions d'euros entre 2017 et 2022, (136,05 millions d'euros en 2023 ndlr), sous forme de dons sans contrepartie. Ce montant reste bien en deçà des sommes allouées à la Côte d'Ivoire (541,44 millions), au Maroc (505,56 millions) et à l'Égypte (449,31 millions), principaux bénéficiaires de l'aide française.
Fait marquant, aucun des 45 « Pays les Moins Avancés » ne figure parmi les premiers bénéficiaires, et certains reçoivent moins que l'Algérie. Par ailleurs, bien que les montants soient transparents, l'utilisation concrète de ces fonds reste d'une opacité préoccupante.
Sarah Knafo est revenue à la charge en publiant une « facture » détaillant le coût que représenterait l'Algérie pour la France, estimé à 9,056 milliards d'euros par an. Cette estimation inclut les postes suivants :
- 136 millions d'euros d'aide publique au développement destinée à l'Algérie.
- 100 millions d'euros d'impayés hospitaliers (ils ont fournis des explications sur ce point).
- 880 millions d'euros de fraudes aux pensions de retraite.
- 2 milliards d'euros de manque à gagner fiscal en raison des transferts financiers vers l'Algérie.
- 1,6 milliard d'euros d'aides sociales allouées aux ressortissants algériens vivant en France.
- 1,5 milliard d'euros pour les logements sociaux occupés par des immigrés algériens.
- 380 millions d'euros pour les étudiants algériens en France.
- 260 millions d'euros pour la prise en charge des clandestins algériens.
- 2,2 milliards d'euros pour le coût de la délinquance, incluant les frais judiciaires, pénitentiaires et les pertes économiques.
Dans un entretien publié le 2 février 2025 par L'Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'est exprimé sur divers sujets. Réalisé avant les révélations de Sarah Knafo, il n'a pu réagir.
Concernant l'APD, Abdelmadjid Tebboune a été très clair et a affirmé : « Nous n'avons pas besoin de cet argent qui sert avant tout les intérêts d'influence extérieure de la France ».
Il a également confirmé son souhait de revoir l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, déjà évoqué lors d'un conseil des ministres le 26 janvier, il a déclaré que cette révision ne résulte pas d'un conflit, mais vise à renforcer les relations économiques sur la base du principe « gagnant-gagnant ».
Les statistiques permettent d'éclairer certains aspects souvent discutés mais peu chiffrés de l'immigration algérienne en France et en Europe, notamment en matière de sécurité, d'intégration et de dépendance aux aides sociales.
En France, au 1ᵉʳ janvier 2023, le taux d'incarcération des Algériens est 7 fois supérieur à celui des Français. En Espagne, le taux de mise en cause des Algériens dans les crimes et délits est 10 fois plus élevé que celui des Espagnols, et en Italie, il atteint 20 fois celui des Italiens. En Allemagne, les Algériens sont 10 fois plus souvent impliqués dans des violences que les Allemands, tandis qu'en Suisse, leur taux de condamnation est 9 fois supérieur à celui des Suisses.
On observe une similitude frappante dans les taux de criminalité des pays de l'UE étudiés, quelle que soit la métrique utilisée (mises en cause, condamnations) : les ressortissants algériens apparaissent systématiquement en tête.
En matière d'intégration sociale et économique, certaines données mettent en lumière des situations particulières concernant les ressortissants algériens en France. En 2023, 43 % des bénéficiaires de l'Aide médicale d'État, étaient des Algériens. Le taux d'emploi des immigrés algériens était de 53 % en 2022. Enfin, en 2018, près de 49 % des immigrés algériens vivaient dans des logements HLM.
Personne n'ignore le lourd passé historique entre la France et l'Algérie, un passé marqué par la guerre d'indépendance qui a abouti, entre autres, à la signature des accords franco-algériens du 27 décembre 1968. Ils confèrent aux ressortissants algériens des avantages spécifiques et uniques. Si certains de ces privilèges sont bien connus, d'autres demeurent méconnus du grand public.
Parmi les dispositions les plus notables figure la liberté d'établissement pour les activités commerciales et indépendantes. Les Algériens peuvent s'établir en France pour exercer une activité commerciale ou indépendante sans avoir à prouver la viabilité économique de leur projet.
En matière de prestations sociales, les accords permettent également une coordination transfrontalière des allocations familiales. Ainsi, les enfants d'un travailleur ou d'un chômeur algérien résidant en France mais vivant en Algérie bénéficient des allocations familiales françaises.
Autre disposition méconnue, la prise en compte des périodes de travail effectuées en Algérie pour le calcul des droits à la retraite française. Cela concerne donc des périodes de travail qui n'ont pas généré de cotisations directes dans le système français.
De manière plus anecdotique mais révélatrice, les certificats de résidence sont délivrés gratuitement aux Algériens, alors que les ressortissants d'autres pays doivent généralement s'acquitter de frais aux alentours de 250 euros.
Il apparaît que le bilan de cette relation bilatérale est contrasté et déséquilibré. Peut-être est-il temps de réexaminer ces accords, afin que l'Algérie, en tant que nation pleinement indépendante, soit intégrée dans un régime migratoire classique. Car il est parfois plus avantageux, dans certains cas, d'être Algérien en France que d'être Français en France.