Société
Vincent Lambert : quelle société voulons-nous ?
Six mois de plus. La décision de la Cour d’Appel donne six mois de plus pour que le cas de Vincent Lambert ne soit plus un symbole utilisé par les uns et les autres, pour qu’une famille cesse de se déchirer et que l’on mette enfin les bons mots sur les bons faits.
Non, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie. C’est un polyhandicapé, en grave situation de handicap. Mais il n’a aucune assistance externe de fonction d’organe vital (poumons, cœur, reins). Il n’est pas capable d’amener les aliments à sa bouche et de les avaler, mais les assimile normalement. Il n’est pas mourant, mais en état de conscience altérée chronique. On compte en France près de 1.700 personnes comme lui hospitalisées en unités spécialisées EVC-EPR (état végétatif chronique-état pauci-relationnel) ou, pour certaines, à domicile.
Non, il ne s’agit pas d’acharnement thérapeutique. Un collectif de médecins spécialisés dans le handicap considère, dans une tribune au « Monde », que l’arrêt imminent des soins prodigués à Vincent Lambert n’est pas justifié. « Nous signataires, médecins spécialisés dans la prise en charge des personnes handicapées, affirmons que c’est l’honneur de notre société que de continuer à prendre soin des plus vulnérables d’entre nous, fussent-ils en état de conscience altérée ». La seconde justification de cette décision est que la loi Claeys-Leonetti a fait de l’alimentation par sonde un traitement que l’on peut donc arrêter. On peut effectivement envisager l’arrêt si son maintien est déraisonnable du fait d’une espérance de vie très courte ou d’une intolérance. II s’agit là d’éviter l’acharnement thérapeutique en fin de vie. Ce n’est pas le cas de Vincent Lambert. Son handicap et son état médical sont stables depuis des années et devraient être pris en charge comme pour tout autre patient en EVC-EPR.
"Ce pourrait être le premier cas d’euthanasie en France, s’indigne Catherine Kiefer, médecin spécialiste en médecine physique et de réadaptation, qui précise n’être ni croyante ni catholique, dans une vidéo largement diffusée en ligne. Il n’est pas en fin de vie ni en situation d’obstination déraisonnable. J'espère qu'à la suite de ce jugement (...) on transférera enfin et rapidement Vincent Lambert dans un service adapté aux personnes en état paucirelationnel, a réagi sur Twitter la psychologue Marie de Hennezel, spécialiste de l'accompagnement de la fin de vie. Il n'a rien à faire au CHU de Reims." Mais son ancienne compagne l'acceptera-t-elle enfin ?
"Vincent est un polyhandicapé, mais il n’est pas en fin de vie, rappelle Catherine Kiefer. À quoi cela sert-il de sauver des personnes en réanimation, pour ensuite de ne pas leur donner de moyens de vivre ? La circulaire de 2002 a créé les unités EVC EPR. Vincent Lambert n’est pas dans une unité adaptée à son état. Il devrait être dans une unité ou l’on fait de la stimulation, des projets de vie, avec la famille, plutôt que de faire un projet de mort en se disant que sa vie n’a pas de sens. Ce n'est ni religieux, ni familial, c’est de l’ordre de l’humain." Et cela repose cette question clé : quelle société voulons-nous ?
Non, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie. C’est un polyhandicapé, en grave situation de handicap. Mais il n’a aucune assistance externe de fonction d’organe vital (poumons, cœur, reins). Il n’est pas capable d’amener les aliments à sa bouche et de les avaler, mais les assimile normalement. Il n’est pas mourant, mais en état de conscience altérée chronique. On compte en France près de 1.700 personnes comme lui hospitalisées en unités spécialisées EVC-EPR (état végétatif chronique-état pauci-relationnel) ou, pour certaines, à domicile.
Non, il ne s’agit pas d’acharnement thérapeutique. Un collectif de médecins spécialisés dans le handicap considère, dans une tribune au « Monde », que l’arrêt imminent des soins prodigués à Vincent Lambert n’est pas justifié. « Nous signataires, médecins spécialisés dans la prise en charge des personnes handicapées, affirmons que c’est l’honneur de notre société que de continuer à prendre soin des plus vulnérables d’entre nous, fussent-ils en état de conscience altérée ». La seconde justification de cette décision est que la loi Claeys-Leonetti a fait de l’alimentation par sonde un traitement que l’on peut donc arrêter. On peut effectivement envisager l’arrêt si son maintien est déraisonnable du fait d’une espérance de vie très courte ou d’une intolérance. II s’agit là d’éviter l’acharnement thérapeutique en fin de vie. Ce n’est pas le cas de Vincent Lambert. Son handicap et son état médical sont stables depuis des années et devraient être pris en charge comme pour tout autre patient en EVC-EPR.
"Ce pourrait être le premier cas d’euthanasie en France, s’indigne Catherine Kiefer, médecin spécialiste en médecine physique et de réadaptation, qui précise n’être ni croyante ni catholique, dans une vidéo largement diffusée en ligne. Il n’est pas en fin de vie ni en situation d’obstination déraisonnable. J'espère qu'à la suite de ce jugement (...) on transférera enfin et rapidement Vincent Lambert dans un service adapté aux personnes en état paucirelationnel, a réagi sur Twitter la psychologue Marie de Hennezel, spécialiste de l'accompagnement de la fin de vie. Il n'a rien à faire au CHU de Reims." Mais son ancienne compagne l'acceptera-t-elle enfin ?
"Vincent est un polyhandicapé, mais il n’est pas en fin de vie, rappelle Catherine Kiefer. À quoi cela sert-il de sauver des personnes en réanimation, pour ensuite de ne pas leur donner de moyens de vivre ? La circulaire de 2002 a créé les unités EVC EPR. Vincent Lambert n’est pas dans une unité adaptée à son état. Il devrait être dans une unité ou l’on fait de la stimulation, des projets de vie, avec la famille, plutôt que de faire un projet de mort en se disant que sa vie n’a pas de sens. Ce n'est ni religieux, ni familial, c’est de l’ordre de l’humain." Et cela repose cette question clé : quelle société voulons-nous ?