Société
Vers l’euthanasie à marche forcée
C’est un puzzle qui se met en place sous nos yeux. Chaque pièce y trouve sa place. La vie politique étant pensée en séquences de communication, en fenêtres de tir afin de parvenir à faire adopter sans heurts tel ou tel texte de loi, il semble désormais clair qu’Emmanuel Macron proposera une loi consacrée à l’euthanasie active et au suicide assisté. « La réforme des retraites n'est pas dans les 60 priorités du gouvernement, mais il s'apprête à lancer le processus qui conduira – sans surprise – à légaliser l'euthanasie active et le suicide assisté. S'offrir facilement un succès dans l'opinion plutôt qu'affronter la contestation », analyse avec clarté Guillaume Tabard.
Sur l’euthanasie, les jeux sont faits avant même que la partie ne commence. Comme pour les précédents sujets sociétaux abordés ces dernières années par le président Hollande puis par son successeur. Il suffit de se rappeler de l’appel massif de 300 députés à voter un texte sur la « fin de vie » avant la dernière élection présidentielle, du soutien affiché de ténors de la gauche comme de la nouvelle présidente de l’Assemblée Nationale, ainsi que de celui du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Comme l’a déclaré récemment un conseiller parlementaire, « il n’y aura que les cathos pour s’y opposer ». En vain, peut-être, mais au nom du plus élevé des principes : le respect de la vie humaine. Souffrir ou mourir, droit à mourir dans la dignité, choix libre de sa mort pour tous… Les sujets sociaux, une fois métamorphosés en objets politiques, se voient en effet bien souvent réduits à des choix binaires, à des formulations auxquelles nul de sensé et de démocrate ne saurait s’opposer. Pourtant, bien souvent, ces sujets considérés comme des marqueurs politiques de gauche, forces de progrès obligent, mériteraient mieux que des formules toutes faites rédigées par des experts en communication.
Il ne manque plus qu’une date pour l’annonce prochaine d’une convention citoyenne sur la fin de vie, gérée par le CESE, suivie d’un rapport de la commission sociale de l’Assemblée et d’un projet de loi à voter courant 2023. Certes, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs essaiera de faire entendre la voix des soignants. Elle tentera sans doute d’éviter que le débat en reste aux seules postures. Mais l’agenda est déjà écrit, il ne reste qu’à le dérouler. Comme l’a récemment déclaré publiquement Emmanuel Macron en décorant Line Renaud (par ailleurs marraine de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), « votre combat pour le droit à mourir dans la dignité nous oblige. C’est le moment de le faire, nous le ferons. » Dont acte.
Et pourquoi pas un référendum sur un tel sujet ? Il est vrai que la question de la souffrance et de la mort est bien difficile à réduire à une formule à laquelle répondre par oui ou par non. Paradoxalement, alors qu’Emmanuel Macron vient d’inaugurer son Conseil National de la Rénovation en annonçant une vaste consultation en ligne, la tenue future de possibles référendums, il semble bien que le chemin choisi pour surpasser la loi Leonetti et adopter la vision belge de l’euthanasie ne passe pas par le référendum. Mais comment ne pas apercevoir derrière le vote de tels textes les intentions et les dérives ? La légalisation de l’euthanasie, ou de l’aide médicale à mourir, sera aussi une question d’argent, dans un pays aux déficits abyssaux et à la population vieillissante dont il faudra prendre soin.
Certains ne se cachent d’ailleurs pas de mesurer déjà l’économie que ces morts supplémentaires représenteraient pour notre système de santé. « Dans un débat sans soignant français ni contradicteur, l'organe de représentation des mutuelles – qui remboursent les soins – se prononce pour l'euthanasie. Au Canada, les économies sur les soins grâce à l'euthanasie ont été évaluées à 140 millions de dollars par an. Qui ne voit pas le conflit d'intérêts ? », interrogeait récemment Erwan Le Morhedec, auteur de l’ouvrage Fin de vie en République - Avant d’éteindre la lumière. D'ailleurs, au Canada, pays progressiste s’il en est, après la santé mentale et le handicap, quelle sera la prochaine frontière de l’euthanasie ? On en est déjà, de fait, à se débarrasser des pauvres... Au fond, les œuvres de fiction telles que Soleil Vert ou le tout nouveau Plan 75, film sur l'élimination programmée des personnes âgées au Japon primé lors du dernier festival de Cannes, sont d’ores déjà en-deçà de la réalité. Supprimer ceux qui ne sont pas productifs ? Nombreuses sont les dictatures à l’avoir déjà pratiqué…
Sur l’euthanasie, les jeux sont faits avant même que la partie ne commence. Comme pour les précédents sujets sociétaux abordés ces dernières années par le président Hollande puis par son successeur. Il suffit de se rappeler de l’appel massif de 300 députés à voter un texte sur la « fin de vie » avant la dernière élection présidentielle, du soutien affiché de ténors de la gauche comme de la nouvelle présidente de l’Assemblée Nationale, ainsi que de celui du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Comme l’a déclaré récemment un conseiller parlementaire, « il n’y aura que les cathos pour s’y opposer ». En vain, peut-être, mais au nom du plus élevé des principes : le respect de la vie humaine. Souffrir ou mourir, droit à mourir dans la dignité, choix libre de sa mort pour tous… Les sujets sociaux, une fois métamorphosés en objets politiques, se voient en effet bien souvent réduits à des choix binaires, à des formulations auxquelles nul de sensé et de démocrate ne saurait s’opposer. Pourtant, bien souvent, ces sujets considérés comme des marqueurs politiques de gauche, forces de progrès obligent, mériteraient mieux que des formules toutes faites rédigées par des experts en communication.
Il ne manque plus qu’une date pour l’annonce prochaine d’une convention citoyenne sur la fin de vie, gérée par le CESE, suivie d’un rapport de la commission sociale de l’Assemblée et d’un projet de loi à voter courant 2023. Certes, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs essaiera de faire entendre la voix des soignants. Elle tentera sans doute d’éviter que le débat en reste aux seules postures. Mais l’agenda est déjà écrit, il ne reste qu’à le dérouler. Comme l’a récemment déclaré publiquement Emmanuel Macron en décorant Line Renaud (par ailleurs marraine de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), « votre combat pour le droit à mourir dans la dignité nous oblige. C’est le moment de le faire, nous le ferons. » Dont acte.
Et pourquoi pas un référendum sur un tel sujet ? Il est vrai que la question de la souffrance et de la mort est bien difficile à réduire à une formule à laquelle répondre par oui ou par non. Paradoxalement, alors qu’Emmanuel Macron vient d’inaugurer son Conseil National de la Rénovation en annonçant une vaste consultation en ligne, la tenue future de possibles référendums, il semble bien que le chemin choisi pour surpasser la loi Leonetti et adopter la vision belge de l’euthanasie ne passe pas par le référendum. Mais comment ne pas apercevoir derrière le vote de tels textes les intentions et les dérives ? La légalisation de l’euthanasie, ou de l’aide médicale à mourir, sera aussi une question d’argent, dans un pays aux déficits abyssaux et à la population vieillissante dont il faudra prendre soin.
Certains ne se cachent d’ailleurs pas de mesurer déjà l’économie que ces morts supplémentaires représenteraient pour notre système de santé. « Dans un débat sans soignant français ni contradicteur, l'organe de représentation des mutuelles – qui remboursent les soins – se prononce pour l'euthanasie. Au Canada, les économies sur les soins grâce à l'euthanasie ont été évaluées à 140 millions de dollars par an. Qui ne voit pas le conflit d'intérêts ? », interrogeait récemment Erwan Le Morhedec, auteur de l’ouvrage Fin de vie en République - Avant d’éteindre la lumière. D'ailleurs, au Canada, pays progressiste s’il en est, après la santé mentale et le handicap, quelle sera la prochaine frontière de l’euthanasie ? On en est déjà, de fait, à se débarrasser des pauvres... Au fond, les œuvres de fiction telles que Soleil Vert ou le tout nouveau Plan 75, film sur l'élimination programmée des personnes âgées au Japon primé lors du dernier festival de Cannes, sont d’ores déjà en-deçà de la réalité. Supprimer ceux qui ne sont pas productifs ? Nombreuses sont les dictatures à l’avoir déjà pratiqué…