International
Une semaine capitale pour les États-Unis et pour le monde
Deux échéances américaines majeures se succèdent en ce début 2021 : l’élection sénatoriale de Géorgie, le 5 janvier, suivie, le 6, par la proclamation du résultat de l’élection présidentielle. Le vote du 5 janvier pour deux sièges de sénateurs décidera de la couleur politique du Sénat : si les deux républicains sortants gagnent, le GOP (« Grand Old Party » - républicain) conservera le contrôle de la Chambre, un contre-pouvoir puissant… Les républicains sonnent le rappel dans un État traditionnellement conservateur mais dont l’électorat est désorienté par les querelles internes au GOP (le gouverneur est républicain mais hostile à Trump) mais aussi par le sentiment que leurs votes ne comptent plus autant, à la suite des soupçons de fraude lors du vote du 3 novembre dernier dans leur État.
L’autre échéance majeure est celle du 6 janvier, jour où Mike Pence, le vice-président en exercice, doit proclamer le nom du nouveau président pour 4 ans à partir du 21 Janvier. La Chambre des représentants et le Sénat vont tenir une session commune pour certifier les résultats du collège électoral communiqués le 14 décembre. En tant que président du Sénat, Mike Pence ouvrira les enveloppes contenant les résultats pour chaque État, par ordre alphabétique, avant de les confier à 2 « hérauts », représentant la Chambre et le Sénat, qui les annonceront. Chaque fois, Pence demandera si des objections sont formulées. Le cas échéant, elles doivent être communiquées par écrit et signées par au moins un sénateur et un représentant. Alors la session serait suspendue, les deux chambres devraient se réunir séparément et discuter l’objection pendant 2 heures maximum. Chaque membre pourra prendre la parole une seule fois et pas plus de 5 minutes. Une majorité simple est nécessaire pour retenir l’objection et rejeter le résultat de l’État.
Arithmétiquement, il y a peu de chances que les objections levées pour les résultats disputés soient retenues. Cependant, des objections concernant au moins 5 États jetteraient une ombre majeure sur le début de présidence de Joe Biden alors que Trump a appelé ses supporters à manifester le jour même à Washington. Rappelons que la Cour suprême a refusé d’étudier 2 cas soumis à son examen et que près de 50 plaintes pour fraude ont été rejetées (avant examen) par les cours locales. 39% des électeurs américains considèrent que l’élection a été entachée de fraudes, 67% de ceux qui ont voté Trump rejoints par 17% des démocrates selon un dernier sondage Reuters. Une contestation officielle le jour de la proclamation marquerait encore plus profondément la division dans le pays et donnerait des gages à ceux qui considèreront Biden illégitime. Toutefois, Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, demande aux sénateurs de son camp de ne pas formuler d’objection.
C’est là que l’influent Ted Cruz (républicain, Texas) intervient encore, suivi à ce jour par 11 autres sénateurs arguant qu’il est encore temps d’éviter une telle crise politique. Ils demandent la formation d’une commission électorale, composée de 5 représentants, 5 sénateurs et 5 juges de la Cour suprême dont le rôle sera d’examiner les plaintes sous 10 jours. Sans une telle démarche, fondée sur un précédent datant de 1876, ces sénateurs républicains objecteront et appelleront à objecter. Leur argument est simple : nous devons aux électeurs une totale transparence sur cette élection sans laquelle on ne peut demander d’accepter une défaite et à plus long terme se servir de cet audit pour permettre une meilleure gestion des scrutins. Si des élections étaient déclarées nulles dans certains États, alors les Représentants devraient voter…
Ce dernier rebondissement démontre à quel point le Parti républicain est lui-même divisé à l’instar des électeurs. En entendant cette demande de Ted Cruz, des élus démocrates ont appelé à arrêter Cruz et ses suiveurs et les juger pour trahison. Côté républicain, certaines personnalités centristes (Mitch McConnell, Mit Romney sont les plus visibles) refusent toute objection, pour ne pas fragiliser un peu plus les piliers de l’establishment. Mais ils sont accusés de poursuivre des ambitions personnelles, voire d’être corrompus, et de se projeter sur 2024 en refusant de se mettre à dos la structure étatique. Devant le radicalisme croissant à gauche, ils justifient leur position comme plus efficace pour contrer les libéraux. Mais les républicains de la tendance Ted Cruz, se présentent comme des défenseurs du peuple et du respect des lois électorales, seuls en mesure de mener le combat idéologique face à la gauche. Bien entendu, on peut y voir aussi des intérêts personnels. Quoi qu’il en soit, on assiste à une scission profonde au sein de la droite américaine, à l’image de ce qu’on a observé dans d’autres pays (souverainisme contre mondialisme).
L’autre échéance majeure est celle du 6 janvier, jour où Mike Pence, le vice-président en exercice, doit proclamer le nom du nouveau président pour 4 ans à partir du 21 Janvier. La Chambre des représentants et le Sénat vont tenir une session commune pour certifier les résultats du collège électoral communiqués le 14 décembre. En tant que président du Sénat, Mike Pence ouvrira les enveloppes contenant les résultats pour chaque État, par ordre alphabétique, avant de les confier à 2 « hérauts », représentant la Chambre et le Sénat, qui les annonceront. Chaque fois, Pence demandera si des objections sont formulées. Le cas échéant, elles doivent être communiquées par écrit et signées par au moins un sénateur et un représentant. Alors la session serait suspendue, les deux chambres devraient se réunir séparément et discuter l’objection pendant 2 heures maximum. Chaque membre pourra prendre la parole une seule fois et pas plus de 5 minutes. Une majorité simple est nécessaire pour retenir l’objection et rejeter le résultat de l’État.
Arithmétiquement, il y a peu de chances que les objections levées pour les résultats disputés soient retenues. Cependant, des objections concernant au moins 5 États jetteraient une ombre majeure sur le début de présidence de Joe Biden alors que Trump a appelé ses supporters à manifester le jour même à Washington. Rappelons que la Cour suprême a refusé d’étudier 2 cas soumis à son examen et que près de 50 plaintes pour fraude ont été rejetées (avant examen) par les cours locales. 39% des électeurs américains considèrent que l’élection a été entachée de fraudes, 67% de ceux qui ont voté Trump rejoints par 17% des démocrates selon un dernier sondage Reuters. Une contestation officielle le jour de la proclamation marquerait encore plus profondément la division dans le pays et donnerait des gages à ceux qui considèreront Biden illégitime. Toutefois, Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, demande aux sénateurs de son camp de ne pas formuler d’objection.
C’est là que l’influent Ted Cruz (républicain, Texas) intervient encore, suivi à ce jour par 11 autres sénateurs arguant qu’il est encore temps d’éviter une telle crise politique. Ils demandent la formation d’une commission électorale, composée de 5 représentants, 5 sénateurs et 5 juges de la Cour suprême dont le rôle sera d’examiner les plaintes sous 10 jours. Sans une telle démarche, fondée sur un précédent datant de 1876, ces sénateurs républicains objecteront et appelleront à objecter. Leur argument est simple : nous devons aux électeurs une totale transparence sur cette élection sans laquelle on ne peut demander d’accepter une défaite et à plus long terme se servir de cet audit pour permettre une meilleure gestion des scrutins. Si des élections étaient déclarées nulles dans certains États, alors les Représentants devraient voter…
Ce dernier rebondissement démontre à quel point le Parti républicain est lui-même divisé à l’instar des électeurs. En entendant cette demande de Ted Cruz, des élus démocrates ont appelé à arrêter Cruz et ses suiveurs et les juger pour trahison. Côté républicain, certaines personnalités centristes (Mitch McConnell, Mit Romney sont les plus visibles) refusent toute objection, pour ne pas fragiliser un peu plus les piliers de l’establishment. Mais ils sont accusés de poursuivre des ambitions personnelles, voire d’être corrompus, et de se projeter sur 2024 en refusant de se mettre à dos la structure étatique. Devant le radicalisme croissant à gauche, ils justifient leur position comme plus efficace pour contrer les libéraux. Mais les républicains de la tendance Ted Cruz, se présentent comme des défenseurs du peuple et du respect des lois électorales, seuls en mesure de mener le combat idéologique face à la gauche. Bien entendu, on peut y voir aussi des intérêts personnels. Quoi qu’il en soit, on assiste à une scission profonde au sein de la droite américaine, à l’image de ce qu’on a observé dans d’autres pays (souverainisme contre mondialisme).