
Un mémorial à Orange pour les victimes de la Révolution française
La Terreur n’a pas frappé qu’à Paris et en Vendée mais sur tout le territoire. La ville d’Orange, dans le Vaucluse, a connu 332 exécutions par décapitation, dont celles des 32 religieuses guillotinées en juillet 1794 et béatifiées par le pape Pie XI en 1925. « On a sacrifié des innocents au seul motif qu’ils croyaient en Dieu » rappelle le maire d’Orange, Jacques Bompard. Sous son impulsion, la municipalité d'Orange a décidé de répondre à la demande des familles des victimes qui souhaitaient un mémorial avec le nom de tous les suppliciés, sur la place du théâtre municipal où eurent lieu les décapitations. Plutôt qu’une simple plaque commémorative, la municipalité a choisi d’ériger une statue, en mettant à profit les 1 % des investissements municipaux dévolus pas la loi à la culture. Des deux projets en concurrence, c’est celui du sculpteur Boris Lejeune (né en Ukraine, à Kiev, en 1947, émigré en France en 1980) qui a été retenu. L’implantation de l’œuvre, un bronze, se fera entre mars et juillet 2019.
On peut souhaiter que des initiatives semblables se fassent jour, non par esprit de provocation mais pour susciter une réflexion en profondeur sur la société française. Pourquoi cette récurrence d’épisodes extrêmement violents dans son histoire ? D'autres pays ont pris le chemin de la démocratie et de la modernité en faisant l’économie de la dictature et de la guerre civile.