Histoire
Un mémorial à Orange pour les victimes de la Révolution française
La France contemporaine multiplie les commémorations et les repentances : Saint-Barthélemy, abolition de l'esclavage, colonisation, Résistance, collaboration, guerre d'Algérie…Mais les crimes commis lors de la Révolution française restent obstinément absents de cette liste, malgré quatre tentatives à l’Assemblée nationale depuis 2007 -la dernière, en février 2018, par les députés non-inscrits Marie-France Lorho et Emmanuelle Ménard, qui ont déposé une proposition de loi visant à la reconnaissance officielle comme crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, des exactions commises en Vendée entre 1793 et 1794. Ces tentatives contrarient évidemment l’imagerie officielle de la Révolution française qui, dès les manuels scolaires, se focalise sur les événements de 1789 comme fondateurs de notre société, en gommant la Terreur, la persécution religieuse, la dictature d’une minorité, le saccage de notre patrimoine religieux. A peine proclamés, les droits de l'homme ont été violés par la Révolution, du droit de propriété au droit de résister à l'oppression, en passant par la liberté de penser et la liberté religieuse.
La Terreur n’a pas frappé qu’à Paris et en Vendée mais sur tout le territoire. La ville d’Orange, dans le Vaucluse, a connu 332 exécutions par décapitation, dont celles des 32 religieuses guillotinées en juillet 1794 et béatifiées par le pape Pie XI en 1925. « On a sacrifié des innocents au seul motif qu’ils croyaient en Dieu » rappelle le maire d’Orange, Jacques Bompard. Sous son impulsion, la municipalité d'Orange a décidé de répondre à la demande des familles des victimes qui souhaitaient un mémorial avec le nom de tous les suppliciés, sur la place du théâtre municipal où eurent lieu les décapitations. Plutôt qu’une simple plaque commémorative, la municipalité a choisi d’ériger une statue, en mettant à profit les 1 % des investissements municipaux dévolus pas la loi à la culture. Des deux projets en concurrence, c’est celui du sculpteur Boris Lejeune (né en Ukraine, à Kiev, en 1947, émigré en France en 1980) qui a été retenu. L’implantation de l’œuvre, un bronze, se fera entre mars et juillet 2019.
On peut souhaiter que des initiatives semblables se fassent jour, non par esprit de provocation mais pour susciter une réflexion en profondeur sur la société française. Pourquoi cette récurrence d’épisodes extrêmement violents dans son histoire ? D'autres pays ont pris le chemin de la démocratie et de la modernité en faisant l’économie de la dictature et de la guerre civile.
La Terreur n’a pas frappé qu’à Paris et en Vendée mais sur tout le territoire. La ville d’Orange, dans le Vaucluse, a connu 332 exécutions par décapitation, dont celles des 32 religieuses guillotinées en juillet 1794 et béatifiées par le pape Pie XI en 1925. « On a sacrifié des innocents au seul motif qu’ils croyaient en Dieu » rappelle le maire d’Orange, Jacques Bompard. Sous son impulsion, la municipalité d'Orange a décidé de répondre à la demande des familles des victimes qui souhaitaient un mémorial avec le nom de tous les suppliciés, sur la place du théâtre municipal où eurent lieu les décapitations. Plutôt qu’une simple plaque commémorative, la municipalité a choisi d’ériger une statue, en mettant à profit les 1 % des investissements municipaux dévolus pas la loi à la culture. Des deux projets en concurrence, c’est celui du sculpteur Boris Lejeune (né en Ukraine, à Kiev, en 1947, émigré en France en 1980) qui a été retenu. L’implantation de l’œuvre, un bronze, se fera entre mars et juillet 2019.
On peut souhaiter que des initiatives semblables se fassent jour, non par esprit de provocation mais pour susciter une réflexion en profondeur sur la société française. Pourquoi cette récurrence d’épisodes extrêmement violents dans son histoire ? D'autres pays ont pris le chemin de la démocratie et de la modernité en faisant l’économie de la dictature et de la guerre civile.