Médias
Un de ses fondateurs estime que l’encyclopédie Wikipédia est devenue partisane
Larry Sanger (LS), qui fut l’un des deux fondateurs de l’encyclopédie collective en ligne Wikipédia, l’accuse de donner dans l’idéologie partisane. Dans la vidéo en lien ci-dessous (32 minutes), il répond au média en ligne Unherd (UH).
(0’20’’) UH : Wikipédia est aujourd’hui le 5ème site le plus visité au monde (600 millions de connexions par jour). L’encyclopédie est devenue une référence, mais est-elle fiable ?
1’05’’ LS : Dès que vous faites une recherche sur un sujet controversé, la réponse est non.
1’45’’ UH : Qu’est-ce qui a changé depuis sa création au début des années 2000 ?
1’54’’ LS : Notre vision était d’aider nos visiteurs à se forger leur propre opinion. Sur un sujet controversé, vous aviez sur nos pages une présentation équilibrée de différents points de vue.
3’36’’ LS : On a assisté à une dérive, surtout depuis ces 5 dernières années. Des organisations influentes contrôlent l’édition. D’ailleurs, depuis 2007, le nombre de contributeurs sur Wikipédia a été divisé par 2 (300 000 actifs aujourd’hui).
4’39’’ UH : Comment en est-on arrivé là ?
5’27’’ LS : Un tel jeu d’influences est peut-être inévitable, c’est la rançon du succès. Mais on devrait exiger la transparence ! Or Wikipédia se contente de pseudos…
6’26’’ UH : Prenons des exemples pour illustrer vos observations. Des comparaisons politiques peut-être ?
6’49’’ LS : Regardez le profil de Joe Biden sur le site. Vous ne trouverez rien sur l’avis des Républicains à son égard. La page relaie juste les critiques, venant de la gauche, sur son attitude envers les femmes ou d’anciens commentaires jugés racistes.
7’46’’ LS : Sur les graves soupçons de corruption en Ukraine qui l’impliquent avec son fils Hunter Biden, on dirait que le résumé a été rédigé par ses avocats ! Rien sur le contenu compromettant de l’ordinateur perdu d’Hunter !
8’20’’ UH : Sélectionne-t-on les contributeurs selon leurs positions ?
8’32’’ LS : Pour moi, c’est clair. Les équipes de modérateurs sont devenues politisées.
9’04’’ UH : Vous voulez dire que les éditions sont politiquement biaisées ?
9’12’’ LS : Ce n’est pas juste politique. Wikipédia relaie l’opinion des élites dominantes.
11’28’’ UH : Mais n’est-il pas normal d’avoir une version en ligne avec la pensée dominante, qui découlerait d’un consensus ? Une encyclopédie est-elle utile si elle liste tous les points de vue ?
11’57’’ LS : Je ne suis pas d’accord ! Prenez le débat sur la légalisation des drogues. Moi qui suis libertarien, je veux aussi y trouver les arguments contre…
14’24’’ UH : Donc Wikipédia fait de la propagande comme les GAFAM ? Depuis la pandémie du COVID-19, les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur pour imposer une vérité officielle…
15’22’’ LS : Absolument. Le site se contentait de régurgiter les communiqués de l’OMS, des gouvernements. Ce n’est pas étonnant en ce sens que le modèle de Wikipédia n’est pas de faire de l’analyse. Mais le problème est qu’ils sélectionnent leurs sources en se limitant aux institutions et médias « mainstream ».
17’15’’ UH : Dans un cas aussi complexe que cette pandémie où la situation évolue constamment, comment concilier fiabilité et exhaustivité ?
17’40’’ LS : Personne n’a dit que la neutralité était chose aisée !
18’45’’ UH : Ne pensez-vous pas néanmoins qu’une encyclopédie « d’opinions » est une chimère ?
19’12’’ LS : Mais les experts se déchirent sur un grand nombre de sujets ! Pour ceux-là, il me paraît sain de présenter leurs opinions d’une manière équilibrée…
22’48’’ UH : Vous avez conçu Wikipédia à une époque où l’on a cru à la « fin de l’Histoire ». L’ère des conflits idéologiques était révolue. Cette illusion est vite passée. L’encyclopédie universelle est-elle utopique ?
23’35’’ LS : A l’époque, le site partageait une grande variété de points de vue !
24’35’’ UH : Donc vous ne pensez pas que notre connaissance collective se soit fragmentée ?
24’48’’ LS : Si, les canaux d’informations sont devenus plus nombreux et partisans. Mais le changement par rapport au début des années 2000, c’est la censure.
26’17’’ UH : Les gens vont-ils, en réaction, rechercher de nouvelles sources pour s’informer ?
26’35’’ LS : Certains veulent que la loi intervienne pour garantir la liberté d’expression sur des plateformes privées comme Twitter. Je ne crois pas que ça marchera car les intérêts sont trop grands. Et ce n’est pas souhaitable. Je ne veux pas qu’un gouvernement mette son nez dans ce qui s’échange sur une plateforme privée.
27’37’’ UH : Les gens sont de plus en plus méfiants face à la parole officielle, donc la censure a ses limites. Pensez-vous que de nouvelles innovations pourraient offrir des échappatoires ?
29’16’’ LS : Je crois en effet que nous sommes à la veille de grands bouleversements technologiques qui permettront de moins dépendre des GAFAM. Ce NAS (Network Attached Storage), par exemple, est un serveur personnel connecté à Internet. Je peux, avec cette petite boite et une bonne connexion, gérer seul mon blog…
30’14’’ UH : Donc la décentralisation est en cours ?
30’22’’ LS : Oui, et elle suscite beaucoup d’intérêt et d’espoir !
(0’20’’) UH : Wikipédia est aujourd’hui le 5ème site le plus visité au monde (600 millions de connexions par jour). L’encyclopédie est devenue une référence, mais est-elle fiable ?
1’05’’ LS : Dès que vous faites une recherche sur un sujet controversé, la réponse est non.
1’45’’ UH : Qu’est-ce qui a changé depuis sa création au début des années 2000 ?
1’54’’ LS : Notre vision était d’aider nos visiteurs à se forger leur propre opinion. Sur un sujet controversé, vous aviez sur nos pages une présentation équilibrée de différents points de vue.
3’36’’ LS : On a assisté à une dérive, surtout depuis ces 5 dernières années. Des organisations influentes contrôlent l’édition. D’ailleurs, depuis 2007, le nombre de contributeurs sur Wikipédia a été divisé par 2 (300 000 actifs aujourd’hui).
4’39’’ UH : Comment en est-on arrivé là ?
5’27’’ LS : Un tel jeu d’influences est peut-être inévitable, c’est la rançon du succès. Mais on devrait exiger la transparence ! Or Wikipédia se contente de pseudos…
6’26’’ UH : Prenons des exemples pour illustrer vos observations. Des comparaisons politiques peut-être ?
6’49’’ LS : Regardez le profil de Joe Biden sur le site. Vous ne trouverez rien sur l’avis des Républicains à son égard. La page relaie juste les critiques, venant de la gauche, sur son attitude envers les femmes ou d’anciens commentaires jugés racistes.
7’46’’ LS : Sur les graves soupçons de corruption en Ukraine qui l’impliquent avec son fils Hunter Biden, on dirait que le résumé a été rédigé par ses avocats ! Rien sur le contenu compromettant de l’ordinateur perdu d’Hunter !
8’20’’ UH : Sélectionne-t-on les contributeurs selon leurs positions ?
8’32’’ LS : Pour moi, c’est clair. Les équipes de modérateurs sont devenues politisées.
9’04’’ UH : Vous voulez dire que les éditions sont politiquement biaisées ?
9’12’’ LS : Ce n’est pas juste politique. Wikipédia relaie l’opinion des élites dominantes.
11’28’’ UH : Mais n’est-il pas normal d’avoir une version en ligne avec la pensée dominante, qui découlerait d’un consensus ? Une encyclopédie est-elle utile si elle liste tous les points de vue ?
11’57’’ LS : Je ne suis pas d’accord ! Prenez le débat sur la légalisation des drogues. Moi qui suis libertarien, je veux aussi y trouver les arguments contre…
14’24’’ UH : Donc Wikipédia fait de la propagande comme les GAFAM ? Depuis la pandémie du COVID-19, les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur pour imposer une vérité officielle…
15’22’’ LS : Absolument. Le site se contentait de régurgiter les communiqués de l’OMS, des gouvernements. Ce n’est pas étonnant en ce sens que le modèle de Wikipédia n’est pas de faire de l’analyse. Mais le problème est qu’ils sélectionnent leurs sources en se limitant aux institutions et médias « mainstream ».
17’15’’ UH : Dans un cas aussi complexe que cette pandémie où la situation évolue constamment, comment concilier fiabilité et exhaustivité ?
17’40’’ LS : Personne n’a dit que la neutralité était chose aisée !
18’45’’ UH : Ne pensez-vous pas néanmoins qu’une encyclopédie « d’opinions » est une chimère ?
19’12’’ LS : Mais les experts se déchirent sur un grand nombre de sujets ! Pour ceux-là, il me paraît sain de présenter leurs opinions d’une manière équilibrée…
22’48’’ UH : Vous avez conçu Wikipédia à une époque où l’on a cru à la « fin de l’Histoire ». L’ère des conflits idéologiques était révolue. Cette illusion est vite passée. L’encyclopédie universelle est-elle utopique ?
23’35’’ LS : A l’époque, le site partageait une grande variété de points de vue !
24’35’’ UH : Donc vous ne pensez pas que notre connaissance collective se soit fragmentée ?
24’48’’ LS : Si, les canaux d’informations sont devenus plus nombreux et partisans. Mais le changement par rapport au début des années 2000, c’est la censure.
26’17’’ UH : Les gens vont-ils, en réaction, rechercher de nouvelles sources pour s’informer ?
26’35’’ LS : Certains veulent que la loi intervienne pour garantir la liberté d’expression sur des plateformes privées comme Twitter. Je ne crois pas que ça marchera car les intérêts sont trop grands. Et ce n’est pas souhaitable. Je ne veux pas qu’un gouvernement mette son nez dans ce qui s’échange sur une plateforme privée.
27’37’’ UH : Les gens sont de plus en plus méfiants face à la parole officielle, donc la censure a ses limites. Pensez-vous que de nouvelles innovations pourraient offrir des échappatoires ?
29’16’’ LS : Je crois en effet que nous sommes à la veille de grands bouleversements technologiques qui permettront de moins dépendre des GAFAM. Ce NAS (Network Attached Storage), par exemple, est un serveur personnel connecté à Internet. Je peux, avec cette petite boite et une bonne connexion, gérer seul mon blog…
30’14’’ UH : Donc la décentralisation est en cours ?
30’22’’ LS : Oui, et elle suscite beaucoup d’intérêt et d’espoir !