Trump joue au boutefeu avec Jérusalem
International

Trump joue au boutefeu avec Jérusalem

Par Philippe Oswald. Synthèse n°216, Publiée le 06/12/2017
Le président des États-Unis devait annoncer ce 6 décembre le transfert de l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Autrement dit, la reconnaissance de la Ville sainte comme capitale de l’État d’Israël. Cette décision fait craindre un embrasement de toute la région.

Sud-Ouest résume en cinq points la décision risquée de Donald Trump, conforme au demeurant à l’une de ses promesses de campagne :

1°) Le contexte historique : 1947 : le plan de l’ONU prévoyait la partition de la Palestine en trois entités : un État juif, un État arabe, et Jérusalem placé sous régime international. Plan accepté par les dirigeants sionistes mais rejeté par les chefs arabes. 1948 : création de l’Etat d’Israël qui fait de Jérusalem-Ouest sa capitale, Jérusalem-Est étant sous contrôle de la Jordanie. 1967 : Israël annexe Jérusalem-Est à l’issue de la guerre des Six-Jours. 1980 : Israël proclame par une loi fondamentale Jérusalem capitale "éternelle et indivisible" d’Israël tandis que l’Autorité palestinienne revendique Jérusalem-Est comme la capitale d’un futur État palestinien.

2°) Les positions internationales : L’ONU ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est et considère que la loi israélienne de 1980 viole la loi internationale. En 1995, le Congrès américain adopte le Jerusalem Embassy Act prévoyant le déménagement de l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, « capitale de l’Etat d’Israël ». Mais une clause dérogatoire permet aux présidents de repousser son application tous les six mois, ce qu’ont fait systématiquement fait tous les précédents présidents, y compris Trump en juin dernier.

3°) L’annonce de Trump : « Le 6 décembre 2017, le président Trump reconnaîtra Jérusalem comme la capitale d’Israël », a indiqué un responsable de l’administration, mettant en avant la « reconnaissance d’une réalité ». Toutefois Washington tente d’éteindre l’incendie dans tout le monde musulman en arguant que le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem prendra des années…

4°) Les réactions internationales : toutes défavorables…à l’exception d’Israël. « Je veux adresser un appel afin que tous s’engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies (…) Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les Lieux Saints de leurs religions respectives, et a une vocation spéciale à la paix » a déclaré le pape François. « Jérusalem est une ligne rouge pour les musulmans », a averti le président turc Recep Tayyip Erdogan qui en profite pour se poser en leader du monde musulman en invitant les représentants de 57 pays musulmans de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul la semaine prochaine.

5°) Les conséquences prévisibles : une nouvelle flambée de violences attisée par les islamistes.
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Jérusalem, capitale d’Israël ? Cinq questions sur la décision risquée de Donald Trump
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