International
Trump corrige les budgets fédéraux votés par le Congrès
Depuis des mois, deux projets de loi budgétaires étaient débattus laborieusement par le Congrès des États-Unis. On a assisté à ce que la politique du « swamp » (cloaque) peut proposer de pire : marchandages, blocages, lobbying à outrance. Deux gros dossiers devaient être présentés au Président avant la fin d’année 2020. D’une part, un budget exceptionnel d’aide aux citoyens américains pour pallier les conséquences de l’épidémie, d’autre part le budget fédéral 2021. Finalement, le Congrès a regroupé les deux projets de loi et a déposé lundi 20 décembre un pavé de 5593 pages (dont 2000 pages explicatives), alors que les membres des deux chambres n’avaient que 72 heures pour voter ces textes avant qu’ils parviennent au Bureau ovale. Ces projets incluent une multitude de lignes budgétaires, ce qui rend l’ensemble humainement impossible à étudier en si peu de temps. Si le Président n’a pas le pouvoir de bloquer définitivement ce que les législateurs votent, il peut obliger le Congrès à revoir sa copie en urgence pour éviter une paralysie des organes fédéraux, sous la pression du peuple qui attend de l’aide.
Plus encore que la manière, c’est la répartition de ces projets budgétaires qui a fait bondir de nombreux Américains, et offert à Trump une parfaite occasion de renforcer sa position de Président « antisystème » Le fonds d’aide exceptionnel pèse 900 milliards de dollars. Alors que chaque Américain est sensé recevoir un chèque de 600 dollars, cette aide directe ne représente que 166 milliards, moins de 20% du budget total. Les critiques fusent sur le montant fort modeste de l’aide directe comparé à ce qui a été octroyé à de multiples secteurs publics et privés. Mais la critique fait place à la colère sur le chapitre des « dépenses allouées à l’étranger » intégré dans le projet de budget fédéral pour 2021.
Le budget fédéral 2021 est fixé à 1,4 mille milliards de dollars. Certes, ce montant est en-dessous du plafond autorisé (loi de 2019), mais il reste élevé dans un climat économique difficile et un déficit budgétaire de 27,4 mille milliards de dollars. La précipitation qui a accompagné le ficelage de ce mammouth budgétaire a mis en lumière les défaillances du système devant les yeux soupçonneux du contribuable américain… Des yeux qui se sont écarquillés quand ils ont lu les grandes lignes concernant les aides à l’international. En voici des spécimens :
Arrêtons-nous un instant sur l’enveloppe destinée au Pakistan : il est spécifié que 10 millions doivent être alloués aux programmes « de promotion du genre ». Traduit de la « novlangue », cela signifie promouvoir la place de la femme dans la société pakistanaise…
Donald Trump met le doigt sur ce qu’il a toujours critiqué, à l’instar de la base populaire des Républicains : à quoi sert cette masse d’argent pour une multitude d’agences fédérales en contact avec ces pays ? Il réclame que le chèque d’aide directe soit de 2000 dollars au lieu de 600, quitte à couper sur des dépenses à direction de l’étranger peu transparentes. Il saisit là une magnifique occasion de se présenter comme le défenseur du peuple face à un Congrès peu efficace et corrompu. Le calcul est évidemment politique : accroître la pression alors qu’il n’a pas baissé les bras dans son combat contre la fraude électorale, et se positionner pour 2024 si ses derniers recours étaient repoussés.
L’ironie de cette tempête politique est que la gauche « libérale » (extrême-gauche) a salué le message de Trump en apportant son soutien quant au chèque de 2000 dollars en opposition aux Républicains et Démocrates modérés. Le compromis négocié au Congrès ressemblait à un numéro d’équilibriste entre Républicains peu enclins aux aides directes et cherchant à réduire les budgets fédéraux, et Démocrates cherchant exactement l’inverse. Les Démocrates acceptaient une aide directe réduite, les Républicains ne faisaient pas obstacle aux largesses internationalistes.
« Balle au centre » a sifflé Trump, habillé en arbitre. Les parlementaires voient leurs vacances de Noël perturbées par des révisions urgentes sous l’œil de l’opinion. Ce coup de pied dans la fourmilière a mis en lumière combien le Congrès était dispendieux avec l’argent du contribuable. On ne sait à ce stade si les budgets dédiés à l’international seront retoqués… Mais il faut avouer que la promotion « du genre » dans les bases arrière talibanes pourrait donner des scènes baroques tout droit sorties d’un film de Kusturica…
Plus encore que la manière, c’est la répartition de ces projets budgétaires qui a fait bondir de nombreux Américains, et offert à Trump une parfaite occasion de renforcer sa position de Président « antisystème » Le fonds d’aide exceptionnel pèse 900 milliards de dollars. Alors que chaque Américain est sensé recevoir un chèque de 600 dollars, cette aide directe ne représente que 166 milliards, moins de 20% du budget total. Les critiques fusent sur le montant fort modeste de l’aide directe comparé à ce qui a été octroyé à de multiples secteurs publics et privés. Mais la critique fait place à la colère sur le chapitre des « dépenses allouées à l’étranger » intégré dans le projet de budget fédéral pour 2021.
Le budget fédéral 2021 est fixé à 1,4 mille milliards de dollars. Certes, ce montant est en-dessous du plafond autorisé (loi de 2019), mais il reste élevé dans un climat économique difficile et un déficit budgétaire de 27,4 mille milliards de dollars. La précipitation qui a accompagné le ficelage de ce mammouth budgétaire a mis en lumière les défaillances du système devant les yeux soupçonneux du contribuable américain… Des yeux qui se sont écarquillés quand ils ont lu les grandes lignes concernant les aides à l’international. En voici des spécimens :
- 1,3 milliard pour l’Egypte (dont 255 millions soumis à « l’adoption de mesures visant à améliorer le fonctionnement démocratique, l’État de droit » - moins de 20% du total, pas de quoi faire sursauter d’effroi Al Sissi et ses ministres…)
- 500 millions pour Israël, 453 millions pour l’Ukraine, 135 millions pour la Birmanie, 130 millions pour le Népal, 85 millions pour le Cambodge et 25 millions pour le Pakistan.
Arrêtons-nous un instant sur l’enveloppe destinée au Pakistan : il est spécifié que 10 millions doivent être alloués aux programmes « de promotion du genre ». Traduit de la « novlangue », cela signifie promouvoir la place de la femme dans la société pakistanaise…
Donald Trump met le doigt sur ce qu’il a toujours critiqué, à l’instar de la base populaire des Républicains : à quoi sert cette masse d’argent pour une multitude d’agences fédérales en contact avec ces pays ? Il réclame que le chèque d’aide directe soit de 2000 dollars au lieu de 600, quitte à couper sur des dépenses à direction de l’étranger peu transparentes. Il saisit là une magnifique occasion de se présenter comme le défenseur du peuple face à un Congrès peu efficace et corrompu. Le calcul est évidemment politique : accroître la pression alors qu’il n’a pas baissé les bras dans son combat contre la fraude électorale, et se positionner pour 2024 si ses derniers recours étaient repoussés.
L’ironie de cette tempête politique est que la gauche « libérale » (extrême-gauche) a salué le message de Trump en apportant son soutien quant au chèque de 2000 dollars en opposition aux Républicains et Démocrates modérés. Le compromis négocié au Congrès ressemblait à un numéro d’équilibriste entre Républicains peu enclins aux aides directes et cherchant à réduire les budgets fédéraux, et Démocrates cherchant exactement l’inverse. Les Démocrates acceptaient une aide directe réduite, les Républicains ne faisaient pas obstacle aux largesses internationalistes.
« Balle au centre » a sifflé Trump, habillé en arbitre. Les parlementaires voient leurs vacances de Noël perturbées par des révisions urgentes sous l’œil de l’opinion. Ce coup de pied dans la fourmilière a mis en lumière combien le Congrès était dispendieux avec l’argent du contribuable. On ne sait à ce stade si les budgets dédiés à l’international seront retoqués… Mais il faut avouer que la promotion « du genre » dans les bases arrière talibanes pourrait donner des scènes baroques tout droit sorties d’un film de Kusturica…