Islam
Terrorisme islamique : Kamel Daoud dénonce l’immunité de l’Arabie saoudite en Occident
Après les attentats de Barcelone, le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud met en cause le laxisme européen à l’égard de l’Arabie saoudite dans le « magazine des hommes libres » Amazigh 24. Il n’accuse pas le royaume d’avoir fomenté ces nouveaux attentats mais d’être le principal foyer idéologique du wahhabisme, « islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daesh ». Pour lui, « l’Arabie saoudite est un Daesh qui a réussi ».
A vouloir sauver l’alliance stratégique (imposée par les Américains, NDLR) avec l’Arabie saoudite, on veut oublier cette autre alliance sur laquelle repose le royaume, « avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme.» Kamel Daoud définit ce courant religieux comme un « radicalisme messianique » ancré dans un territoire sacré interdit aux non-musulmans, « un califat fantasmé autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine. » Né dans le sang, il garde sa loi religieuse rigoriste, ses rapports maladifs à l’image, à la femme, au corps, à la liberté. Comment l’Occident peut-il fermer les yeux sur cette théocratie qui est « le principal mécène idéologique de la culture islamiste… avec une vaste industrie produisant théologiens, lois religieuses, livres et politiques éditoriales et médiatiques agressives » ?
Il répond à l’objection courante : l’Arabie saoudite est elle-même une cible de Daesh et le combat depuis des années. Le problème, c’est que la famille régnante tient sa légitimité et sa fragile stabilité de ce même clergé qui produit l’islamisme. Celui-ci, via les chaînes tv financées par Ryad, gagne de nombreux pays musulmans : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Mali, Mauritanie (liste non exhaustive…). Vivant dans le monde musulman, Kamel Daoud constate l’ « immense pouvoir de transformation » de ces médias sur l’opinion publique musulmane, et pointe les réactions de certains d’entre eux aux attentats commis dans les « pays impies » d’Occident. « On y joue sur l’affect de la question palestinienne, le viol de l’Irak et le souvenir du trauma colonial pour emballer les masses avec un discours messianique » tandis que les pouvoirs politiques présentent leurs condoléances … Une situation de schizophrénie totale, parallèle au déni de l’Occident face à l’Arabie Saoudite. »
Conclusion. Combattre Daesh par les armes ? Certes. Le vaincre militairement ? Sans doute. Mais on s’attaque à l’effet plutôt qu’à la cause : l’islamisme est « une culture avant d’être une milice ». « Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront...»
A vouloir sauver l’alliance stratégique (imposée par les Américains, NDLR) avec l’Arabie saoudite, on veut oublier cette autre alliance sur laquelle repose le royaume, « avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme.» Kamel Daoud définit ce courant religieux comme un « radicalisme messianique » ancré dans un territoire sacré interdit aux non-musulmans, « un califat fantasmé autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine. » Né dans le sang, il garde sa loi religieuse rigoriste, ses rapports maladifs à l’image, à la femme, au corps, à la liberté. Comment l’Occident peut-il fermer les yeux sur cette théocratie qui est « le principal mécène idéologique de la culture islamiste… avec une vaste industrie produisant théologiens, lois religieuses, livres et politiques éditoriales et médiatiques agressives » ?
Il répond à l’objection courante : l’Arabie saoudite est elle-même une cible de Daesh et le combat depuis des années. Le problème, c’est que la famille régnante tient sa légitimité et sa fragile stabilité de ce même clergé qui produit l’islamisme. Celui-ci, via les chaînes tv financées par Ryad, gagne de nombreux pays musulmans : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Mali, Mauritanie (liste non exhaustive…). Vivant dans le monde musulman, Kamel Daoud constate l’ « immense pouvoir de transformation » de ces médias sur l’opinion publique musulmane, et pointe les réactions de certains d’entre eux aux attentats commis dans les « pays impies » d’Occident. « On y joue sur l’affect de la question palestinienne, le viol de l’Irak et le souvenir du trauma colonial pour emballer les masses avec un discours messianique » tandis que les pouvoirs politiques présentent leurs condoléances … Une situation de schizophrénie totale, parallèle au déni de l’Occident face à l’Arabie Saoudite. »
Conclusion. Combattre Daesh par les armes ? Certes. Le vaincre militairement ? Sans doute. Mais on s’attaque à l’effet plutôt qu’à la cause : l’islamisme est « une culture avant d’être une milice ». « Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront...»