International
Tensions autour de Taïwan : à l'Est, du nouveau...
Les 18 prochains mois seront une période critique, s’inquiètent les services de renseignement américains et leurs alliés. C’est l’étroite fenêtre dont disposerait Xi Jinping pour réaliser le rêve d’unifier la Chine, et de dépasser ainsi l’héritage du « grand Timonier » Mao Tsé-toung. Elle s’ouvrirait avec la fin du 20ème Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC) en novembre 2022 et se refermerait avec les élections présidentielles américaines 2 ans plus tard, selon Fox News (article en lien ci-dessous). Les Chinois s’attendent en effet à ce que Joe Biden ne se représente pas, après une présidence marquée par la faiblesse du locataire actuel de la Maison Blanche et un recul de l’influence américaine dans le monde. On a assisté au départ catastrophique des G.I. d’Afghanistan, puis à l’offensive russe en Ukraine orchestrée par un Vladimir Poutine nullement intimidé par les avertissements de Washington. Il est très probable que le Parti Démocrate subisse une lourde défaite à la Chambre des Représentants cet automne, prélude à la victoire du Parti Républicain à l’élection présidentielle de 2024. Un retour de Donald Trump n’est pas exclu ; à moins qu’on assiste à l’arrivée d’un président plus jeune mais marqué par son héritage. Le Congrès du PCC en novembre n’est pas un risque pour le pouvoir personnel de Xi-Jinping, en tout cas à court-terme. Mais les coulisses du PCC sont impitoyables, et la pression sociale s’est accentuée avec la désastreuse gestion du Covid. Xi-Jinping a tout intérêt à faire vibrer la fibre nationaliste, un outil efficace comme Staline l’a démontré pendant la 2ème Guerre Mondiale…
La visite à Taïwan de Nancy Pelosi, la Présidente de la Chambre des représentants, a été ressentie comme une provocation par Pékin. C’est en effet la première fois depuis 25 ans qu’une personnalité politique américaine de ce niveau se rend dans l’île. La Maison Blanche répète depuis que les États-Unis ne cherchent aucune escalade, et que l’objectif de ce voyage était de réaffirmer l’engagement américain au « Taiwan Relations Act ». Cette loi votée en 1979 définit la position ambigüe de Washington après le rapprochement orchestré par Nixon et Kissinger avec Pékin pour casser toute possibilité d’alliance entre Soviétiques et Chinois. Sans reconnaître Taïwan comme un pays indépendant, elle garantit aux anti-communistes de l’ancienne Formose une aide militaire qui leur a permis de se doter d’équipements ultra-modernes… Le maître de Pékin ne veut pas perdre la face juste avant le Congrès de novembre, et voit dans les derniers événements internationaux la preuve d’une grande faiblesse de la première puissance mondiale. L’opposition américaine, très hostile au PCC, n’en critique pas moins la visite de Madame Pelosi, jugée dangereuse alors que le pays a perdu une part importante de sa crédibilité dans le monde, et que la période électorale va rendre plus difficile encore toute réaction ferme concernant ce théâtre ultra-sensible pour le commerce international. Taïwan est le plus gros producteur de puces électroniques au monde avec 70% du marché. Une crise majeure, un blocus de l’île déclencheraient une crise économique bien plus sévère à court terme que les conséquences de la guerre en Ukraine…
La réponse de « l’Armée populaire de libération » (APL) a été sans précédent. Un exercice à munitions réelles a inclus des zones maritimes au large de l’île rebelle. Pour la première, les forces de l’APL sont actives à l’est de Taiwan et simulent donc un encerclement. Le 4 août, pas moins de 22 incursions d’appareils de l’APL ont été enregistrées par les Taïwanais dans les secteurs « d’identification » (qui ne font pas partie de l’espace aérien taïwanais proprement dit mais suffisamment proches pour déclencher une procédure d’identification par la défense de Taipei). Jusqu’à présent les forces de l’île ont évité tout incident alors que la probabilité d’un événement grave est proportionnelle à la quantité massive d’unités chinoises à proximité.
Si une crise majeure entre Américains et Chinois semble inévitable à moyen ou long terme, la visite de Nancy Pelosi a fait monter la tension à un moment de grande faiblesse pour les Occidentaux. Une invasion de cette forteresse naturelle qu’est l’ancienne Formose serait une aventure très risquée et coûteuse. Même les forces américaines avaient renoncé à l’attaquer alors qu’elle était occupée par les Japonais à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Mais si la pression intérieure devient trop forte sur le régime totalitaire chinois, on peut craindre qu’il n’exclue aucune option pour se maintenir au pouvoir. À tout le moins, un incident grave entre militaires ou l’invasion d’un îlot rocheux appartenant à Taïwan par l’APL aurait des conséquences économiques majeures. Le moment est mal choisi pour faire « l’éléphant dans un jeu de quilles ». Oncle Sam est un colosse aux pieds d’argile représenté par un duo âgé (Joe Biden et Nancy Pelosi) dont les facultés cognitives inquiètent y compris dans les médias proches des Démocrates…
La visite à Taïwan de Nancy Pelosi, la Présidente de la Chambre des représentants, a été ressentie comme une provocation par Pékin. C’est en effet la première fois depuis 25 ans qu’une personnalité politique américaine de ce niveau se rend dans l’île. La Maison Blanche répète depuis que les États-Unis ne cherchent aucune escalade, et que l’objectif de ce voyage était de réaffirmer l’engagement américain au « Taiwan Relations Act ». Cette loi votée en 1979 définit la position ambigüe de Washington après le rapprochement orchestré par Nixon et Kissinger avec Pékin pour casser toute possibilité d’alliance entre Soviétiques et Chinois. Sans reconnaître Taïwan comme un pays indépendant, elle garantit aux anti-communistes de l’ancienne Formose une aide militaire qui leur a permis de se doter d’équipements ultra-modernes… Le maître de Pékin ne veut pas perdre la face juste avant le Congrès de novembre, et voit dans les derniers événements internationaux la preuve d’une grande faiblesse de la première puissance mondiale. L’opposition américaine, très hostile au PCC, n’en critique pas moins la visite de Madame Pelosi, jugée dangereuse alors que le pays a perdu une part importante de sa crédibilité dans le monde, et que la période électorale va rendre plus difficile encore toute réaction ferme concernant ce théâtre ultra-sensible pour le commerce international. Taïwan est le plus gros producteur de puces électroniques au monde avec 70% du marché. Une crise majeure, un blocus de l’île déclencheraient une crise économique bien plus sévère à court terme que les conséquences de la guerre en Ukraine…
La réponse de « l’Armée populaire de libération » (APL) a été sans précédent. Un exercice à munitions réelles a inclus des zones maritimes au large de l’île rebelle. Pour la première, les forces de l’APL sont actives à l’est de Taiwan et simulent donc un encerclement. Le 4 août, pas moins de 22 incursions d’appareils de l’APL ont été enregistrées par les Taïwanais dans les secteurs « d’identification » (qui ne font pas partie de l’espace aérien taïwanais proprement dit mais suffisamment proches pour déclencher une procédure d’identification par la défense de Taipei). Jusqu’à présent les forces de l’île ont évité tout incident alors que la probabilité d’un événement grave est proportionnelle à la quantité massive d’unités chinoises à proximité.
Si une crise majeure entre Américains et Chinois semble inévitable à moyen ou long terme, la visite de Nancy Pelosi a fait monter la tension à un moment de grande faiblesse pour les Occidentaux. Une invasion de cette forteresse naturelle qu’est l’ancienne Formose serait une aventure très risquée et coûteuse. Même les forces américaines avaient renoncé à l’attaquer alors qu’elle était occupée par les Japonais à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Mais si la pression intérieure devient trop forte sur le régime totalitaire chinois, on peut craindre qu’il n’exclue aucune option pour se maintenir au pouvoir. À tout le moins, un incident grave entre militaires ou l’invasion d’un îlot rocheux appartenant à Taïwan par l’APL aurait des conséquences économiques majeures. Le moment est mal choisi pour faire « l’éléphant dans un jeu de quilles ». Oncle Sam est un colosse aux pieds d’argile représenté par un duo âgé (Joe Biden et Nancy Pelosi) dont les facultés cognitives inquiètent y compris dans les médias proches des Démocrates…