
Syrie : des frappes contre-productives
Comme d’autres observateurs, Caroline Galactéros remarque que la vérification de l’utilisation d’armes chimiques - que Damas et Moscou nient farouchement - est toujours difficile et on peut par ailleurs se demander quel aurait pu être l'intérêt d'Assad de réaliser une telle opération en provoquant le monde entier et en se mettant en danger alors qu'il n'y a aucun doute qu'il en train de gagner la guerre ?
Caroline Galactéros souligne par ailleurs l’étrangeté d’une intervention survenue sans mandat des Nations Unies, au moment où le gouvernement syrien était en train de vaincre les dernières poches de résistance islamiste et de recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire.
A ses yeux, ces frappes ne peuvent que retarder l’instauration de la paix. Leur vrai but ne serait-il pas de permettre à Washington de reprendre la main ou en tout cas de faire meilleure figure dans la négociation que contrôle Moscou ? Pour Caroline Galactéros, cela ne semble guère faire de doute : « C’est l’Otan et l’impérium américain que l’on veut sauver ».
Mais alors, quel profit pour la France ? Elle aussi essaye de revenir dans le jeu mais ce n’est pas en s’alignant sur les Etats-Unis qu’elle retrouvera sa place dans la résolution du conflit syrien et plus largement, au Moyen Orient. C’est pourtant son rôle traditionnel de médiatrice qu’espèrent lui voir recouvrer, malgré tant de déceptions, les minorités chrétiennes d’Orient. « Nous avons pour vocation d’être la voix du non alignement et de refuser manichéisme comme dogmatisme moralisateurs qui sont les principaux moteurs de la confrontation et de l’incompréhension » conclut Caroline Galactéros.