International
"Squid Game": quand une fiction coréenne rejoint une horreur chinoise
« Squid Game » est d’ores et déjà le plus gros succès de la plateforme Netflix. Les spectateurs de 90 pays sont captivés par cette fiction dystopique coréenne dans laquelle des concurrents participent à un jeu impitoyable en vue de remporter une fortune. L’or ou la mort ! Si ce drame sanglant ressemble à de la science-fiction pour mieux critiquer la déshumanisation des sociétés modernes, une part du scénario est tout à fait réelle selon Levi Parsons pour le Daily Mail Australia (voir l’article en lien).
L’enquête menée pendant plus d’un an par neuf rapporteurs spéciaux de l’ONU révèle que le Parti communiste chinois fait prélever les reins, foies, cornées et cœurs de près de 100 000 prisonniers politiques chaque année ! La communauté internationale reste silencieuse, se réfugiant lâchement derrière les rapports d’hospitalisation fantaisistes transmis par les autorités de cet État totalitaire à l’Organisation Mondiale de la Santé. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dénonce un programme qui cible particulièrement les détenus appartenant aux « minorités religieuses, linguistiques ou ethniques » et qui rapporterait 1 milliard de dollars par an. Les prisonniers ouïghours, tibétains, musulmans et chrétiens, les membres de la secte Falun Gong seraient visés spécifiquement. Ils subiraient des examens médicaux, contre leur gré, dans le but de renseigner un répertoire de donneurs d’organes et, ainsi, de planifier la distribution. Les témoignages recueillis parlent des menaces constantes des geôliers : « Si vous n’abandonnez pas vos croyances ou refusez de coopérer avec la police, on prélèvera vos organes. » Ils parlent aussi de sévices seulement limités par le besoin de ne pas « abîmer les organes ».
La Chine est accusée de cette pratique barbare depuis l’an 2000. Au départ, les témoignages concernaient les condamnés à mort. Les autorités chinoises ont fini par confirmer une telle politique tout en la justifiant : les prisonniers dans le couloir de la mort y consentent pour « se racheter de leurs fautes vis-à-vis de l’État ». En 2015, Pékin annonçait mettre fin à cette pratique. Pourtant, la multiplication des services hospitaliers pratiquant les transplantations tout comme l’augmentation observée de « touristes médicaux » arrivant en Chine sont des indices troublants. Le système est trop bien organisé pour ne pas être suspect : les demandeurs peuvent prendre rendez-vous à l’avance. Dans tout autre pays, la confirmation de l’opération est en dernière minute puisqu’elle est conditionnée par la mort d’un donneur volontaire. L’enquête a rendu public le contenu d’une conversation téléphonique avec le Dr. Feng Zhendong d’un hôpital militaire de la province du Shandong qui se vantait d’avoir des « arrivées d’organes chaque mois ». Susie Hughes, qui dirige « The International Coalition to End Transplant Abuse in China » explique qu’il suffit de croiser les chiffres officiels transmis par le gouvernement chinois pour comprendre que les données sont falsifiées. L’OMS recense entre 10 000 et 20 000 transplantations par an en Chine. Mais quand on analyse plus précisément les statistiques officielles comme les revenus hospitaliers, l’occupation des lits, le nombre de chirurgiens, on serait, selon elle, entre 60 000 et 100 000…
De multiples témoignages ont été recueillis. Zumuret Dawut, prisonnière ouïghoure, a passé trois mois en détention. Elle s’est rendu compte qu’on l’avait emmenée dans un hôpital le tout premier jour en voyant les personnes en blouses blanches. On lui a prélevé du sang puis on lui a radiographié ses organes. Yu Xinhui, membre de la secte Falun Gong, a passé six ans en prison. Il relate qu’un jour un médecin est discrètement venu le voir en lui faisant comprendre qu’il avait de la sympathie pour la résistance pacifique de Falun Gong. « Ne cherchez pas à résister au Parti Communiste. Sinon, vous disparaîtrez. Et alors, ils vous enlèveront le cœur, le foie, la rate et les poumons… »
Une semaine avant la sortie de « Squid Game » sur Netflix, le gouvernement chinois a furieusement rejeté les accusations de l’ONU. Les allégations des ONG et des enquêteurs de l’ONU seraient « diffamatoires ». Les témoins seraient des « acteurs ». Il n’empêche : l’analyse des données officielles et le nombre de témoignages tendent à démontrer que l’univers carcéral chinois est géré comme une « banque d’organes ».
La série coréenne fait parler d’elle. Les médias s’interrogent sur la fascination qu’elle exerce sur les spectateurs, sur la déshumanisation des sociétés modernes… On entend beaucoup moins parler du rapport onusien sur l’industrie de la transplantation en Chine. Apparemment, les gouvernants « non inclusifs » d’Europe de l’Est ou encore du Brésil sont des menaces plus graves pour la démocratie universelle. La fiction prendrait-elle le pas sur la réalité ?
L’enquête menée pendant plus d’un an par neuf rapporteurs spéciaux de l’ONU révèle que le Parti communiste chinois fait prélever les reins, foies, cornées et cœurs de près de 100 000 prisonniers politiques chaque année ! La communauté internationale reste silencieuse, se réfugiant lâchement derrière les rapports d’hospitalisation fantaisistes transmis par les autorités de cet État totalitaire à l’Organisation Mondiale de la Santé. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dénonce un programme qui cible particulièrement les détenus appartenant aux « minorités religieuses, linguistiques ou ethniques » et qui rapporterait 1 milliard de dollars par an. Les prisonniers ouïghours, tibétains, musulmans et chrétiens, les membres de la secte Falun Gong seraient visés spécifiquement. Ils subiraient des examens médicaux, contre leur gré, dans le but de renseigner un répertoire de donneurs d’organes et, ainsi, de planifier la distribution. Les témoignages recueillis parlent des menaces constantes des geôliers : « Si vous n’abandonnez pas vos croyances ou refusez de coopérer avec la police, on prélèvera vos organes. » Ils parlent aussi de sévices seulement limités par le besoin de ne pas « abîmer les organes ».
La Chine est accusée de cette pratique barbare depuis l’an 2000. Au départ, les témoignages concernaient les condamnés à mort. Les autorités chinoises ont fini par confirmer une telle politique tout en la justifiant : les prisonniers dans le couloir de la mort y consentent pour « se racheter de leurs fautes vis-à-vis de l’État ». En 2015, Pékin annonçait mettre fin à cette pratique. Pourtant, la multiplication des services hospitaliers pratiquant les transplantations tout comme l’augmentation observée de « touristes médicaux » arrivant en Chine sont des indices troublants. Le système est trop bien organisé pour ne pas être suspect : les demandeurs peuvent prendre rendez-vous à l’avance. Dans tout autre pays, la confirmation de l’opération est en dernière minute puisqu’elle est conditionnée par la mort d’un donneur volontaire. L’enquête a rendu public le contenu d’une conversation téléphonique avec le Dr. Feng Zhendong d’un hôpital militaire de la province du Shandong qui se vantait d’avoir des « arrivées d’organes chaque mois ». Susie Hughes, qui dirige « The International Coalition to End Transplant Abuse in China » explique qu’il suffit de croiser les chiffres officiels transmis par le gouvernement chinois pour comprendre que les données sont falsifiées. L’OMS recense entre 10 000 et 20 000 transplantations par an en Chine. Mais quand on analyse plus précisément les statistiques officielles comme les revenus hospitaliers, l’occupation des lits, le nombre de chirurgiens, on serait, selon elle, entre 60 000 et 100 000…
De multiples témoignages ont été recueillis. Zumuret Dawut, prisonnière ouïghoure, a passé trois mois en détention. Elle s’est rendu compte qu’on l’avait emmenée dans un hôpital le tout premier jour en voyant les personnes en blouses blanches. On lui a prélevé du sang puis on lui a radiographié ses organes. Yu Xinhui, membre de la secte Falun Gong, a passé six ans en prison. Il relate qu’un jour un médecin est discrètement venu le voir en lui faisant comprendre qu’il avait de la sympathie pour la résistance pacifique de Falun Gong. « Ne cherchez pas à résister au Parti Communiste. Sinon, vous disparaîtrez. Et alors, ils vous enlèveront le cœur, le foie, la rate et les poumons… »
Une semaine avant la sortie de « Squid Game » sur Netflix, le gouvernement chinois a furieusement rejeté les accusations de l’ONU. Les allégations des ONG et des enquêteurs de l’ONU seraient « diffamatoires ». Les témoins seraient des « acteurs ». Il n’empêche : l’analyse des données officielles et le nombre de témoignages tendent à démontrer que l’univers carcéral chinois est géré comme une « banque d’organes ».
La série coréenne fait parler d’elle. Les médias s’interrogent sur la fascination qu’elle exerce sur les spectateurs, sur la déshumanisation des sociétés modernes… On entend beaucoup moins parler du rapport onusien sur l’industrie de la transplantation en Chine. Apparemment, les gouvernants « non inclusifs » d’Europe de l’Est ou encore du Brésil sont des menaces plus graves pour la démocratie universelle. La fiction prendrait-elle le pas sur la réalité ?