Politique

Sortir du train-train mortel des attaques islamistes

Par Philippe Oswald. Synthèse n°2054, Publiée le 07/12/2023 - Illustration : Shutterstock.

« Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse. C'est d'avoir une âme habituée » a écrit Charles Péguy. Mais d'attentat en attentat, ne sommes-nous pas en train de nous habituer aux attaques terroristes ? Le jeune touriste germano-philippin tué au cri d' « Allah Akbar ! » dans une agression au couteau et au marteau, le soir du 2 décembre, près de la tour Eiffel, était la 274ème victime d'une attaque islamiste depuis 2012 en France (sans compter des centaines de blessés dont deux encore dans ce dernier attentat), selon le comptage du Figaro (en lien ci-dessous).

L'agresseur a été rapidement arrêté et, fait plus rare, son prénom et sa nationalité aussitôt révélés : c'est un Français prénommé Armand. Cet empressement à révéler une partie de son identité est un de ces signes que les Français ont appris à décrypter. Ils flairent le leurre et attendent la suite. Le même réflexe fonctionne dans le sens contraire, quand on tente de cacher les prénoms des attaquants de Crépol (cf. LSDJ n°2048). Dans un cas comme dans l'autre, le temps que le brouillard se dissipe est de plus en plus court, grâce aux réseaux sociaux. Le patronyme d'Armand est Rajabpour-Miyandoab, né d'exilés iraniens en 1997, à Neuilly-sur-Seine sous le prénom de Iman. Ce n'est qu'un an après sa naturalisation, en 2002, que ses parents l'ont prénommé Armand , pour marquer leur volonté d'intégration, eux qui avaient fui le régime islamiste de l'Iran. Néanmoins, Armand/Iman s'est converti à l'islam quand il avait 18 ans, un islam radical qui lui a déjà valu une lourde condamnation pour un projet d'attentat, malgré des troubles psychiatriques.

Aurait-on pu empêcher ce nouvel attentat ? Loin d'être un « loup solitaire » auto-radicalisé donc imprévisible, il était connu des services anti-terroristes comme le loup blanc ! Fiché S, il avait été condamné en 2018 à cinq ans d'emprisonnement pour la préparation d'un attentat terroriste. L'enquête a montré qu'il communiquait via les réseaux sociaux avec les assassins de Samuel Paty, du père Hamel et du couple de policiers de Magnanville. En prison, détenu peu exemplaire, il était particulièrement agressif, ses gardiens devant se protéger pour l'approcher… Avant de passer à l'acte le 2 décembre, il avait fait une vidéo d'allégeance au groupe État islamique. En garde à vue, il a revendiqué fièrement son action meurtrière en soutien aux Palestiniens de Gaza mais aussi en obéissant au mot d'ordre de l'EI, qui avait appelé à la fin d'octobre à s'attaquer aux « Juifs ».. Et pourtant le ministre de l'Intérieur et le porte-parole du gouvernement répètent que toutes les procédures le concernant avaient été respectées. En effet, il avait effectué l'essentiel de sa peine de prison (quatre ans sur cinq), et s'était conformé ensuite au suivi médico-social qui lui était imposé jusqu'à ce que les médecins estiment qu'on pouvait arrêter son traitement… Sa mère avait néanmoins fait part aux autorités de ses inquiétudes sur son état psychique, au mois d'octobre.

Qu'en conclure ? Qu'il n'y a pas de risque zéro et qu'il faut se résigner à vivre avec le risque terroriste ? Certainement pas, soutient Alexis Brézet dans son éditorial d'Europe 1 (4 décembre) : « Puisque les lois ne nous permettent pas de lutter efficacement contre ce fléau, il faut changer les lois. » « Les fichiers S étrangers doivent être expulsés, et les fichés S français, enfermés », affirme l'éditorialiste. Il propose qu'un préfet puisse placer en détention un individu rendu dangereux par son islamisme qui n'est pas une pathologie mais une idéologie. Lorsque le condamné a purgé sa peine et qu'il n'est pas expulsable, il n'en est pas moins dangereux à sa sortie de prison. Pour prolonger la mise à l'écart d'un radicalisé, Brézet suggère de s'inspirer de la « détention de sûreté » créée en 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour les délinquants sexuels récidivistes. Avec quelque 400 individus actuellement incarcérés pour des faits de terrorisme et plus de 470 libérés depuis mi-2018, la menace que représentent pour les Français les détenus et anciens détenus terroristes islamistes constitue un enjeu sécuritaire majeur.

La sélection
Le touriste allemand tué à Paris, 274e victime d’une attaque islamiste depuis 2012 en France
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1 commentaire
Jean-Marie
Le 12/12/2023 à 14:02
Bonjour, Comme vous l'écrivez, l'islam n'est pas une religion mais bien une idéologie politico-religieuse. Les gens qui pratiquent ou adhérent à cette dernière ont le cerveau complétement lessivé. Ils sont pratiquement programmés pour agir contre tout ce qui n'est pas musulman. Ceux sont tous des islamistes prêts à passer à l'action à tout moment. Malheureusement notre législation ne permet pas de prendre les bonnes dispositions contre ce cancer qu'est l'ISLAM (conseil gratuit donné à tous les Français autochtones lisez le CORAN). La seule solution serait d'interdire cette idéologie et de cesser de laisser entrer sur notre sol ces gens qui ne seront jamais des Français autrement que par leurs papiers qui leur sont généreusement attribués. Jean-marie LEBLOND
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