International
Si les Italiens veulent moins d'émigrés, qu'ils fassent des enfants !
La nouvelle fait les gros titres de la presse italienne : pour la première fois dans l'Histoire, le Italiens âgés de plus de 60 ans sont plus nombreux que les moins de 30 ans. Cette « première », annoncée par l'Institut national de statistique italien, mériterait sans doute plus de retentissement que le rejet du budget italien par le Commission européenne. On peut en effet pronostiquer que le gouvernement italien, confronté à une Commission d'autant moins intimidante qu'elle est en fin de mandat, saura trouver l'astuce budgétaire pour sauver les apparences en permettant à l'Italie de ne pas excéder les sacro-saints 3 % de déficit. La France, qui vient d'annoncer un déficit de 2,8 % du PIB pour 2019, n'est guère plus flamboyante.
Mais s'agissant de la démographie, pas question de combines et de maquillages : elle impose sa loi d'airain ! D'année en année, le taux de renouvellement des générations installe un pays ou un continent dans une longue ou très longue saison. Or pour l'Italie, comme pour quasiment toute l'Europe, cette saison, c'est l'hiver démographique. Avec un taux de 1,27 enfant par femme dans la population italienne (mais de 1,95 dans la population immigrée), l'Italie bat même des records non seulement européens mais mondiaux ! C'est bien simple : l'Italie est le pays où la proportion de vieux est la plus importante au monde, juste derrière le Japon (cf. LSDJ 453). Circonstance aggravante, inconnue au Pays du soleil levant : entre 50 000 et 100 000 jeunes Italiens s'exilent chaque année pour trouver du travail. Dans la tranche 25-34 ans, le nombre d'actifs a plus diminué en Italie que dans n'importe quel autre pays.
Cette situation dramatique n'entrave pas la popularité du ministre de l'Intérieur et chef de la Ligue, Matteo Salvini, le véritable patron de l'Italie. Il vient de triompher aux élections régionales, première confrontation électorale depuis la formation de son gouvernement dit « populiste », le 1er juin, en ravissant au Parti démocrate son bastion historique du Trentin-Haut-Adige. Cumulée avec les précédents succès électoraux de la Ligue et de ses alliés, cette victoire donne à la coalition de dominer l'ensemble du nord industriel de l'Italie, comprenant cinq régions et 17,4 millions d'habitants, dont deux des plus riches d'Italie. Le Haut-Adige détient même le record du revenu par tête le plus élevé d'Europe (41.300 euros en 2017) et un taux de chômage proche du plein-emploi (3,2 %).
De plus en plus d'Italiens s'accrochent à la Ligue de Salvini comme à une bouée de sauvetage, face à l'immigration, au déclassement, à la pauvreté. Mais s'il a fait de la lutte contre l'immigration son cheval de bataille électoral, le chef de file des souverainistes italiens n'ignore pas qu'à long terme, c'est la démographie qui commande. La Ligue considère la démographie comme le problème n°1 du pays. Pour rendre aux couples italiens le désir de procréer, le gouvernement italien ne se contente pas de campagnes natalistes, d'ailleurs inédites depuis longtemps en Europe occidentale. Salvini veut rétablir une politique familiale. Il a clairement annoncé cet objectif dans cette interview publiée le 28 juillet par le journal britannique The Sunday Times : « Un pays qui ne fait pas d'enfants est destiné à mourir. Nous avons créé un ministère de la Famille pour travailler sur la fertilité, les crèches, sur un système fiscal qui prenne en compte les familles nombreuses. À la fin de ce mandat, le gouvernement sera évalué sur le nombre de nouveau-nés plus que sur la dette publique. »
Sur cette pente, les Italiens seront une minorité dans leur propre pays d'ici à 2080, analyse le think-tank néerlandais Gefira (pour « Global Analysis from the European Perspective »).
Mais s'agissant de la démographie, pas question de combines et de maquillages : elle impose sa loi d'airain ! D'année en année, le taux de renouvellement des générations installe un pays ou un continent dans une longue ou très longue saison. Or pour l'Italie, comme pour quasiment toute l'Europe, cette saison, c'est l'hiver démographique. Avec un taux de 1,27 enfant par femme dans la population italienne (mais de 1,95 dans la population immigrée), l'Italie bat même des records non seulement européens mais mondiaux ! C'est bien simple : l'Italie est le pays où la proportion de vieux est la plus importante au monde, juste derrière le Japon (cf. LSDJ 453). Circonstance aggravante, inconnue au Pays du soleil levant : entre 50 000 et 100 000 jeunes Italiens s'exilent chaque année pour trouver du travail. Dans la tranche 25-34 ans, le nombre d'actifs a plus diminué en Italie que dans n'importe quel autre pays.
Cette situation dramatique n'entrave pas la popularité du ministre de l'Intérieur et chef de la Ligue, Matteo Salvini, le véritable patron de l'Italie. Il vient de triompher aux élections régionales, première confrontation électorale depuis la formation de son gouvernement dit « populiste », le 1er juin, en ravissant au Parti démocrate son bastion historique du Trentin-Haut-Adige. Cumulée avec les précédents succès électoraux de la Ligue et de ses alliés, cette victoire donne à la coalition de dominer l'ensemble du nord industriel de l'Italie, comprenant cinq régions et 17,4 millions d'habitants, dont deux des plus riches d'Italie. Le Haut-Adige détient même le record du revenu par tête le plus élevé d'Europe (41.300 euros en 2017) et un taux de chômage proche du plein-emploi (3,2 %).
De plus en plus d'Italiens s'accrochent à la Ligue de Salvini comme à une bouée de sauvetage, face à l'immigration, au déclassement, à la pauvreté. Mais s'il a fait de la lutte contre l'immigration son cheval de bataille électoral, le chef de file des souverainistes italiens n'ignore pas qu'à long terme, c'est la démographie qui commande. La Ligue considère la démographie comme le problème n°1 du pays. Pour rendre aux couples italiens le désir de procréer, le gouvernement italien ne se contente pas de campagnes natalistes, d'ailleurs inédites depuis longtemps en Europe occidentale. Salvini veut rétablir une politique familiale. Il a clairement annoncé cet objectif dans cette interview publiée le 28 juillet par le journal britannique The Sunday Times : « Un pays qui ne fait pas d'enfants est destiné à mourir. Nous avons créé un ministère de la Famille pour travailler sur la fertilité, les crèches, sur un système fiscal qui prenne en compte les familles nombreuses. À la fin de ce mandat, le gouvernement sera évalué sur le nombre de nouveau-nés plus que sur la dette publique. »
Sur cette pente, les Italiens seront une minorité dans leur propre pays d'ici à 2080, analyse le think-tank néerlandais Gefira (pour « Global Analysis from the European Perspective »).