La naissance du Christ reste un profond mystère. Plus de deux mille ans après cet événement, il illumine encore nos villes et nos villages, nos maisons enguirlandées. Mais force est de constater que dans la France contemporaine, ce mystère est devenu « une obscure clarté ». On s’accorde pour reconnaître qu’il s’agit d’une fête familiale encore que celle-ci soit douloureuse pour les familles désunies, décomposées, recomposées, dont la croissance exponentielle a contraint la SNCF à organiser des TGV spéciaux (des trains qui roulent pendant la grève !) pour les enfants du divorce. Mais le laïcisme tendant à devenir une religion d’Etat, on n’ose plus se souhaiter un « joyeux Noël ! » remplacé par la formule aseptisée « bonnes fêtes ! » à l’exemple de la politique adoptée depuis au moins deux décennies par les services officiels et les municipalités. Ce vœu répété de façon quasi obsessionnelle est surtout une injonction à consommer davantage, Noël ou pas, comme vient de le suggérer une publicité de Monoprix incitant les consommateurs à « faire la fête » tous les jours, dans « la liberté de réveillonner avec ses familles de cœur, quand on le veut, comme on le veut ». En clair, Noël, on n’en a « rien à cirer » !

Dans ce tohu-bohu consumériste, l’homme de la rue pense-t-il encore à la Nativité du « petit Jésus » ? La question posée lors de micro-trottoirs de Boulevard Voltaire laissent une impression mitigée : la naissance du Christ n’est pas totalement oubliée, mais elle est comme un souvenir que l’on voit s’estomper avec nostalgie car la joie s’amenuise avec lui. Les mots et les regards le disent : « faire la fête » pour faire la fête, ne rend pas heureux.

Il faut faire fond sur cette nostalgie : aux chrétiens de raviver cette joie de Noël pour en vivre et en rayonner. Sur le site Aleteia (en lien-ci-dessous), l’abbé Pierre Amar les invite à revisiter, au-delà de la convivialité familiale, les raisons profondes de fêter la naissance de Jésus Christ. Il en donne six et elles sont toutes hors-normes :

1°) Jésus est le seul homme dont la naissance a été annoncée des siècles à l’avance dans les prophéties de l’Ancien Testament ;
2°) Jésus est la seule personne « 100% Dieu et 100% homme » (« vrai Dieu et vrai homme » selon la formule du Credo) ;
3°) Jésus est le seul homme qui possède une préhistoire (non pas celle des grottes, fût-ce celle de Bethléem, mais la préhistoire absolue, celle du début de l’évangile selon saint Jean : « Au commencement était le Verbe. Le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout fut par lui, et sans lui, rien ne fut » (Jn 1, 1-3) ;
4°) Jésus est le seul homme dont la naissance a été marquée par l’apparition d’une étoile « lumière pour les païens » (Lc 2, 32) – un phénomène consigné jusque dans les annales de l’Empire chinois ;
5°) Jésus est le seul roi né dans une étable (« Celui qui se désignera plus tard comme « le pain vivant descendu du ciel » est couché dans une mangeoire : littéralement, un endroit où l’on mange ») ;
6°) Jésus est le seul bébé qui a fait trembler les rois du monde – et qui continue aujourd’hui à déranger tous les puissants de la Terre, comme le rappellent les persécutions contre les chrétiens, persécutions sans équivalent par leur ampleur universelle. Or « le sang des martyrs est semence de chrétiens » (Tertullien).

Au nom de toute l’équipe de La Sélection Du Jour, je vous souhaite un très joyeux Noël !