Politique
Sarkozy-Kadhafi : une affaire d’Etat en forme de boomerang
Le supposé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 est un serpent de mer. L’affaire ressurgit au cœur de l’été et prend l’allure d’un boomerang dans l’enquête que lui a consacrée le Journal du dimanche. Déjà, le 14 juillet dernier, le JDD avait publié le témoignage d’un proche de l'intermédiaire libanais, Ziad Takieddine, qui donnait corps à la thèse d'une machination fomentée contre l'ancien président français. Cette semaine, dans son édition du 11 août, le JDD affirme que le principal accusateur de l’ancien président, Abdallah Senoussi, ancien chef des services de renseignement libyen et beau-frère du feu colonel Kadhafi, a reçu du juge Serge Tournaire l’assurance d’être protégé s’il chargeait l’ancien président. Venu l’auditionner à Tripoli les 4, 5 et 6 février sous la protection du GIGN, le magistrat aurait promis sa mansuétude à l’ancien bras droit du dictateur libyen en échange de ses dépositions à charge contre Nicolas Sarkozy. C’est en tout cas ce qui ressort de la traduction effectuée à partir du script original en arabe, qui n’a été versée au dossier que plusieurs mois après cette audition, au cours de laquelle Senoussi s’entend assurer qu’il « n'aura pas de comptes à rendre à ce propos ». De fait, Senoussi n’a pas été mis en examen pour « corruption active » alors même qu'il s'accuse d'avoir organisé dès 2005 le transfert de 7 millions d'euros pour la campagne de Sarkozy (sur un total de 50 millions d’euros selon les accusations répercutées par le site d’information Mediapart). En revanche, Ziad Takieddine est poursuivi pour « complicité de corruption » et Claude Guéant et Nicolas Sarkozy sont mis en examen pour « corruption passive ».
Le signataire de l’enquête du JDD, Hervé Gattegno, pointe de nombreuses invraisemblances de la déposition de Senoussi qui ne semblent pas avoir ému les juges. Il observe aussi qu’aucune autorité judiciaire ou diplomatique ne semble avoir avalisé un compromis entre la justice française et Abdallah Senoussi dont l'audition s’est faite, à sa demande, sans enregistrement, ni photo. Qui plus est, Senoussi n’est pas seulement l’ancien tortionnaire en chef de Kadhafi. Il est aussi condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international comme principal instigateur de l’attentat à la bombe contre le DC-10 de l’ex-compagnie française UTA qui a tué 170 personnes, dont 54 Français au-dessus du désert en 1989. Mais le juge Tournaire et ses collaborateurs n’ont pas profité de cette audition pour notifier officiellement à Abdallah Senoussi sa condamnation à perpétuité…
Au lendemain de ces nouvelles révélations du JDD, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a adressé une lettre à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, pour lui demander « d'ordonner une enquête administrative » et de mandater l'Inspection générale de la justice, devant « ce qui s'apparente à une affaire d'Etat ». C’est en effet plus d’une décennie de vie démocratique, et en particulier le vote qui a vu la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012, qui a été impactée par ce prétendu « financement libyen » de la campagne de Sarkozy révélé par Mediapart. À l’appui de ces accusations, ce media a publié deux documents dont l’authenticité fait l’objet d’une enquête judiciaire : deux nouveaux témoins doivent être prochainement entendus à ce sujet. Nicolas Sarkozy a porté plainte contre Mediapart et a déposé une requête en annulation de sa mise en examen que la cour d'appel de Paris examinera le 17 octobre.
Le signataire de l’enquête du JDD, Hervé Gattegno, pointe de nombreuses invraisemblances de la déposition de Senoussi qui ne semblent pas avoir ému les juges. Il observe aussi qu’aucune autorité judiciaire ou diplomatique ne semble avoir avalisé un compromis entre la justice française et Abdallah Senoussi dont l'audition s’est faite, à sa demande, sans enregistrement, ni photo. Qui plus est, Senoussi n’est pas seulement l’ancien tortionnaire en chef de Kadhafi. Il est aussi condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international comme principal instigateur de l’attentat à la bombe contre le DC-10 de l’ex-compagnie française UTA qui a tué 170 personnes, dont 54 Français au-dessus du désert en 1989. Mais le juge Tournaire et ses collaborateurs n’ont pas profité de cette audition pour notifier officiellement à Abdallah Senoussi sa condamnation à perpétuité…
Au lendemain de ces nouvelles révélations du JDD, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a adressé une lettre à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, pour lui demander « d'ordonner une enquête administrative » et de mandater l'Inspection générale de la justice, devant « ce qui s'apparente à une affaire d'Etat ». C’est en effet plus d’une décennie de vie démocratique, et en particulier le vote qui a vu la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012, qui a été impactée par ce prétendu « financement libyen » de la campagne de Sarkozy révélé par Mediapart. À l’appui de ces accusations, ce media a publié deux documents dont l’authenticité fait l’objet d’une enquête judiciaire : deux nouveaux témoins doivent être prochainement entendus à ce sujet. Nicolas Sarkozy a porté plainte contre Mediapart et a déposé une requête en annulation de sa mise en examen que la cour d'appel de Paris examinera le 17 octobre.