International
Sainte-Sophie, symbole de la faiblesse d’Erdogan ?
Vendredi 24 juillet 2020 : première prière musulmane au sein de la Basilique Sainte-Sophie, redevenue mosquée le 10 juillet dernier. Jamais avare d’une provocation, le président Erdogan (si tant est que l’on puisse encore appeler président un chef d’état étant allé jusqu’à utiliser un faux coup d’état pour épurer toute opposition dans son pays) est allé jusqu’à inviter "tout le monde, y compris le pape François" à la cérémonie d’ouverture à la prière musulmane. Qui viendra ? Quant aux mosaïques chrétiennes, elles seront masquées durant la prière musulmane.
À chaque jour sa provocation, ou presque, pour celui qui semble vouloir vérifier pas à pas jusqu’où il peut aller sans susciter la colère de ses alliés, à commencer par les Etats-Unis. Ainsi, il y a deux jours, la Turquie déployait ses navires de guerre afin d’effectuer sciemment des explorations d’hydrocarbures en eaux grecques. Des unités de la marine ont également été déployées par la Grèce dans le sud et le sud-est de la mer Egée. Athènes a dénoncé cette "escalade de la tension dans la région". La porte-parole de l’Union Européenne, Nabila Massrali, s’est mollement contentée d’estimer que la Turquie envoyait là "un mauvais message" pour les relations turco-européennes.
"Erdogan profite de la paralysie occidentale pour tenter de rendre à la Turquie l’influence qu’elle avait, aux belles heures de l’Empire Ottoman, sur ses provinces arabes et maghrébines", rappelait il y a quelques jours Philippe Oswald. Ses rodomontades tentent de rétablir la sphère d’influence perdue de la Turquie au Moyen-Orient, de s’imposer face à Riyad, en soutenant Iran, Frères Musulmans et Qatar, en bombardant Kurdes et Yezidis à ses portes. Mais comme souvent, derrière la façade d’omnipotence, celui qui préside aux destinées de la Turquie depuis 2003 pourrait bien être un dictateur au pied d’argile. Il n’est pas d’amour, juste des preuves d’amour, disent certains. Il en est de même en matière de démonstrations de force : faut-il en faire tant lorsque l’on est bel et bien puissant ? Au-delà du message envoyé à son électorat musulman voire islamiste, cette transformation de Sainte-Sophie en mosquée n’est-elle pas, avant tout, une vaine tentative pour masquer la défaite historique de son parti, l’AKP, à Istanbul, il y a à peine un an. Une claque pour celui qui en fut le maire de 1994 à 1998. Non, Erdogan n’est ni omnipotent, ni éternel.
À chaque jour sa provocation, ou presque, pour celui qui semble vouloir vérifier pas à pas jusqu’où il peut aller sans susciter la colère de ses alliés, à commencer par les Etats-Unis. Ainsi, il y a deux jours, la Turquie déployait ses navires de guerre afin d’effectuer sciemment des explorations d’hydrocarbures en eaux grecques. Des unités de la marine ont également été déployées par la Grèce dans le sud et le sud-est de la mer Egée. Athènes a dénoncé cette "escalade de la tension dans la région". La porte-parole de l’Union Européenne, Nabila Massrali, s’est mollement contentée d’estimer que la Turquie envoyait là "un mauvais message" pour les relations turco-européennes.
"Erdogan profite de la paralysie occidentale pour tenter de rendre à la Turquie l’influence qu’elle avait, aux belles heures de l’Empire Ottoman, sur ses provinces arabes et maghrébines", rappelait il y a quelques jours Philippe Oswald. Ses rodomontades tentent de rétablir la sphère d’influence perdue de la Turquie au Moyen-Orient, de s’imposer face à Riyad, en soutenant Iran, Frères Musulmans et Qatar, en bombardant Kurdes et Yezidis à ses portes. Mais comme souvent, derrière la façade d’omnipotence, celui qui préside aux destinées de la Turquie depuis 2003 pourrait bien être un dictateur au pied d’argile. Il n’est pas d’amour, juste des preuves d’amour, disent certains. Il en est de même en matière de démonstrations de force : faut-il en faire tant lorsque l’on est bel et bien puissant ? Au-delà du message envoyé à son électorat musulman voire islamiste, cette transformation de Sainte-Sophie en mosquée n’est-elle pas, avant tout, une vaine tentative pour masquer la défaite historique de son parti, l’AKP, à Istanbul, il y a à peine un an. Une claque pour celui qui en fut le maire de 1994 à 1998. Non, Erdogan n’est ni omnipotent, ni éternel.