Politique
Qui donc a un problème avec la laïcité ?
La laïcité n’est pas une notion très claire, jusqu’au sein du gouvernement. Dimanche 7 janvier, sur France 3, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, a affirmé que la laïcité consistait à tenir les convictions philosophiques et religieuses « uniquement » dans « la sphère privée », avant de rectifier le tir face au tollé sur les réseaux sociaux. Dans une tribune au Figaro du 09/01/2018, la philosophe Catherine Kintzler, auteur de Penser la laïcité (Minerve, 2014) rétablit le juste équilibre : le régime laïque combine abstention de l'État quant aux croyances et liberté d'expression dans le cadre du droit commun de la société civile. Loin de «nettoyer» l'espace social de toute visibilité religieuse -par exemple, en s’attaquant aux crèches-, « la laïcité consiste au contraire à rendre possible la liberté d'expression dans l'espace social en astreignant la puissance publique à la réserve en matière de croyances et d'incroyances. »
Cet article mérite d’être complété par cette autre tribune, publiée également dans Le Figaro (08/01/2018), de la philosophe et universitaire Chantal Delsol qui met « les pieds dans le plat » en montrant que c’est bien l’islam et non le christianisme qui a un problème de fond avec la laïcité. En effet il n’y a pas dans la religion musulmane de « séparation entre le politique et le sacré » et par conséquent « ni sécularisation, ni laïcité ». Il est donc absurde « de mettre le judéo-christianisme et l'islam sur un pied d'égalité, afin de diluer dans un grand chaudron étiqueté «religion» les comportements parfois si archaïques et inacceptables de l'islam. »
Cela laisse ouvert le défi que représente pour les quelque 10% de musulmans vivant en France l’évolution vers cette laïcité gréco-judéo-chrétienne aux antipodes de la tradition islamique. En effet, « ce n'est pas seulement l'islamisme, c'est l'islam tout court qui doit tout apprendre sur la laïcité, la tolérance et l'émancipation des femmes. »
Cet article mérite d’être complété par cette autre tribune, publiée également dans Le Figaro (08/01/2018), de la philosophe et universitaire Chantal Delsol qui met « les pieds dans le plat » en montrant que c’est bien l’islam et non le christianisme qui a un problème de fond avec la laïcité. En effet il n’y a pas dans la religion musulmane de « séparation entre le politique et le sacré » et par conséquent « ni sécularisation, ni laïcité ». Il est donc absurde « de mettre le judéo-christianisme et l'islam sur un pied d'égalité, afin de diluer dans un grand chaudron étiqueté «religion» les comportements parfois si archaïques et inacceptables de l'islam. »
Cela laisse ouvert le défi que représente pour les quelque 10% de musulmans vivant en France l’évolution vers cette laïcité gréco-judéo-chrétienne aux antipodes de la tradition islamique. En effet, « ce n'est pas seulement l'islamisme, c'est l'islam tout court qui doit tout apprendre sur la laïcité, la tolérance et l'émancipation des femmes. »