Société
Procès Barbarin : stop à l’acharnement médiatique !
Le procès du cardinal Philippe Barbarin s’achemine vers une relaxe. Il faudra attendre le 7 mars prochain pour connaître le verdict définitif. Mais le 7 janvier dernier, Charlotte Trabut, vice-procureur, a annoncé qu’elle « ne requerra de peine contre quiconque », c’est-à-dire ni contre le cardinal, ni contre ses collaborateurs. Ce faisant, elle a validé le classement sans suite par le parquet de Lyon, en août 2016, de l’enquête pour « non dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs et pour omission de porter secours » qui visait l’archevêque de Lyon. Les magistrats avaient alors estimé que le cardinal Barbarin n’avait nullement entravé les démarches de la justice mais avait, au contraire, incité les victimes à porter plainte. Ils avaient relevé par ailleurs que les personnes concernées étaient majeures lorsqu’elles avaient pris contact avec le diocèse et qu’elles « ne présentaient pas un état actuel de vulnérabilité ou de faiblesse de nature à les empêcher de révéler personnellement à la justice les faits subis par elles-mêmes ou par d’autres enfants, durant les années 1980-90 ».
On comprend la douleur et le ressentiment des victimes du prêtre pédophile Bernard Preynat qui sera prochainement jugé. Aujourd'hui âgé de 73 ans, Bernard Preynat est accusé d'avoir abusé sexuellement d'environ 70 scouts jusqu'en 1991. Pour l’horreur de ces faits, dont les derniers ont été commis plus de dix ans avant qu’il soit nommé archevêque de Lyon, le cardinal Barbarin a fait acte de repentance publique au nom de l’Eglise en mars 2016 et annoncé différentes mesures disciplinaires et préventives particulièrement rigoureuses. Trop tard pour l’association La Parole libérée regroupant les victimes, qui reproche à l’archevêque de Lyon, comme à ses trois prédécesseurs, de ne pas avoir écarté ce prêtre de tout ministère.
Philippe Barbarin a été nommé archevêque de Lyon le 16 juillet 2002. Mais ce n’est qu’en novembre 2014 qu’un ancien scout lui rapporte les agressions dont il a été victime de la part de Bernard Preynat plus de vingt ans auparavant. Ces faits étant prescrits au civil, le cardinal Barbarin demande à ce diocésain d’écrire un témoignage qui est envoyé à Rome à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Au terme de cet échange, le 31 août 2015, B. Preynat est déchargé de son office de curé, suspendu de tout ministère pastoral et interdit de contact avec des mineurs. Au civil, B. Preynat est mis en examen en janvier 2016 pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité commises entre 1986 et 1991, les faits antérieurs étant prescrits.
En février 2016, des membres de l’association La Parole Libérée déposent plaintes contre le cardinal Barbarin, trois personnes du diocèse de Lyon et deux au Vatican, pour non dénonciation d’agressions sexuelles sur des mineurs et omission de porter secours. Malgré le classement sans suite de ces plaintes pour absence d’infraction rendu par le procureur de Lyon en août 2016, La Parole Libérée sollicite à nouveau la justice en mai 2017 pour les deux mêmes motifs que précédemment. C’est cette procédure en « citation directe » qui était examinée ce 7 janvier.
La décision de justice de ne pas retenir de charge contre Philippe Barbarin semble mettre en fureur nombre de commentateurs. Pourquoi une telle animosité se déchaîne-t-elle dans les médias contre le cardinal depuis près de trois ans ? Des titres et des commentaires, assortis de photos caricaturales de l’archevêque de Lyon, ont instillé dans l’opinion publique qu’il était, sinon pédophile lui-même, du moins complaisant envers la pédophilie et complice d’un agresseur de mineurs… (une journaliste de Mag2Lyon s’est même fait passer pour une victime pour le piéger…en vain : le cardinal l’a encouragée à porter plainte).
Cette décision n’est pourtant pas une défaite pour les victimes du Père Preynat : elles ont obtenu que l’omerta soit rompue devant toute la société, dans l’Eglise et jusque dans leurs propres familles dont aucune n'avait osé porter plainte contre le prêtre et sa hiérarchie au civil. La pédophilie touche toutes les sociétés mais il est particulièrement scandaleux dans l’Eglise. Celle-ci a ouvert un procès pénal canonique contre Bernard Preynat en décembre 2016. Le pape François a convoqué à Rome pour fin février 2019 un sommet mondial des conférences épiscopales afin que les évêques prennent désormais toutes les mesures pour éradiquer ce fléau.
On peut lire ou relire à propos de « l’affaire Barbarin » le témoignage à décharge de trois de ses anciens collaborateurs : Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, ancien évêque auxiliaire de Lyon, Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence, ancien vicaire général de Lyon, et de Pierre Durieux, ancien directeur de cabinet du cardinal Barbarin (tribune publiée dans La Croix le 29 août 2018 et disponible sur le site du diocèse de Lyon).
On comprend la douleur et le ressentiment des victimes du prêtre pédophile Bernard Preynat qui sera prochainement jugé. Aujourd'hui âgé de 73 ans, Bernard Preynat est accusé d'avoir abusé sexuellement d'environ 70 scouts jusqu'en 1991. Pour l’horreur de ces faits, dont les derniers ont été commis plus de dix ans avant qu’il soit nommé archevêque de Lyon, le cardinal Barbarin a fait acte de repentance publique au nom de l’Eglise en mars 2016 et annoncé différentes mesures disciplinaires et préventives particulièrement rigoureuses. Trop tard pour l’association La Parole libérée regroupant les victimes, qui reproche à l’archevêque de Lyon, comme à ses trois prédécesseurs, de ne pas avoir écarté ce prêtre de tout ministère.
Philippe Barbarin a été nommé archevêque de Lyon le 16 juillet 2002. Mais ce n’est qu’en novembre 2014 qu’un ancien scout lui rapporte les agressions dont il a été victime de la part de Bernard Preynat plus de vingt ans auparavant. Ces faits étant prescrits au civil, le cardinal Barbarin demande à ce diocésain d’écrire un témoignage qui est envoyé à Rome à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Au terme de cet échange, le 31 août 2015, B. Preynat est déchargé de son office de curé, suspendu de tout ministère pastoral et interdit de contact avec des mineurs. Au civil, B. Preynat est mis en examen en janvier 2016 pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité commises entre 1986 et 1991, les faits antérieurs étant prescrits.
En février 2016, des membres de l’association La Parole Libérée déposent plaintes contre le cardinal Barbarin, trois personnes du diocèse de Lyon et deux au Vatican, pour non dénonciation d’agressions sexuelles sur des mineurs et omission de porter secours. Malgré le classement sans suite de ces plaintes pour absence d’infraction rendu par le procureur de Lyon en août 2016, La Parole Libérée sollicite à nouveau la justice en mai 2017 pour les deux mêmes motifs que précédemment. C’est cette procédure en « citation directe » qui était examinée ce 7 janvier.
La décision de justice de ne pas retenir de charge contre Philippe Barbarin semble mettre en fureur nombre de commentateurs. Pourquoi une telle animosité se déchaîne-t-elle dans les médias contre le cardinal depuis près de trois ans ? Des titres et des commentaires, assortis de photos caricaturales de l’archevêque de Lyon, ont instillé dans l’opinion publique qu’il était, sinon pédophile lui-même, du moins complaisant envers la pédophilie et complice d’un agresseur de mineurs… (une journaliste de Mag2Lyon s’est même fait passer pour une victime pour le piéger…en vain : le cardinal l’a encouragée à porter plainte).
Cette décision n’est pourtant pas une défaite pour les victimes du Père Preynat : elles ont obtenu que l’omerta soit rompue devant toute la société, dans l’Eglise et jusque dans leurs propres familles dont aucune n'avait osé porter plainte contre le prêtre et sa hiérarchie au civil. La pédophilie touche toutes les sociétés mais il est particulièrement scandaleux dans l’Eglise. Celle-ci a ouvert un procès pénal canonique contre Bernard Preynat en décembre 2016. Le pape François a convoqué à Rome pour fin février 2019 un sommet mondial des conférences épiscopales afin que les évêques prennent désormais toutes les mesures pour éradiquer ce fléau.
On peut lire ou relire à propos de « l’affaire Barbarin » le témoignage à décharge de trois de ses anciens collaborateurs : Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, ancien évêque auxiliaire de Lyon, Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence, ancien vicaire général de Lyon, et de Pierre Durieux, ancien directeur de cabinet du cardinal Barbarin (tribune publiée dans La Croix le 29 août 2018 et disponible sur le site du diocèse de Lyon).