Politique
Présidentielle 2 022 : Les Républicains face à l'impasse
-
Evoquée depuis trois ans comme le moment de l'alternance, l'échéance de l'élection présidentielle trouve le parti Les Républicains au sommet de sa méforme.
Force est de constater que le pseudo mystère sur la potentielle candidature de François Baroin, à laquelle seul Christian Jacob, président des LR, semblait croire, aura fait beaucoup de mal à la droite. En voulant imposer un candidat providentiel qui n'avait lui-même pas la motivation nécessaire pour se lancer dans le combat, le parti a empêché l'émergence d'un vrai débat d'idées et de figures pour porter ces dernières.
Quelle est la situation actuelle ?
Au sein du parti, seul le sénateur Bruno Retailleau (président du groupe LR au Sénat) semble se détacher. Celui qui s'est déclaré candidat à la primaire de la droite depuis août dernier, porte une ligne claire et cohérente, notamment sur les sujets régaliens et le totalitarisme islamiste. Sénateur le mieux élu de France il y a quelques semaines (plus de 70 % des suffrages), Bruno Retailleau réclame avec force l'organisation d'une primaire à droite pour départager les candidats. Il est soutenu dans cette démarche par Valérie Pécresse, la Présidente de la région Ile-de-France ayant également des vues sur cette échéance.
Cependant, cette situation fait grincer les dents de plusieurs dirigeants du parti qui jugent Bruno Retailleau trop conservateur. Certains cadres LR ne cessent de l'attaquer avec pour ligne de fond des arguments tels que : « c'est Fillon en pire », « c'est le nouveau Bellamy et ses 10 % ».
Aurélien Pradié (le numéro 3 du parti) est l'un des plus virulents dans cette guerre interne dont personne ne sort grandi, Jean-François Copé n'est pas en reste et se permet des déclarations telle que : « Pitié pas lui ».
Les cadors LR rejettent donc avec un certain dégoût l'idée d'une primaire. Cela se comprend encore mieux lorsqu'on sait que Bruno Retailleau en serait l'un des grands favoris. Le parti préfère par conséquent se couper de sa base militante, bien plus à droite que sa direction, quitte à investir un candidat externe au parti.
Cette situation profite à Xavier Bertrand. Le Président des Hauts-de-France (élu en 2 015 par une coalition LR-PS face au FN), qui a quitté LR au lendemain de l'élection présidentielle de 2 017, profite des divisions internes pour tenter de s'imposer, avec lourdeur.
Lucide sur la situation de la droite, il refuse de participer à une quelconque primaire, estimant que le scrutin des régionales de 2 021 « sera (sa) primaire ». Il impose ainsi à la droite son agenda, et fait prendre à LR le risque d'un sabotage : si le parti investit une autre figure, il y aurait alors deux candidats de droite.
Mais que faut-il penser d'un parti qui investirait un candidat l'ayant quitté et refusant de participer à sa primaire ? Cela a tout l'air de la signature de son propre arrêt de mort.
Le gouffre entre les militants LR et les cadres du parti semble se creuser de jour en jour et le risque de plusieurs candidatures est réel.
Christian Jacob a annoncé que la question de l'éventualité d'une primaire serait tranchée après les régionales de mars prochain, qui risquent elles-mêmes d'être reportées.
Alors qu'on constate une vraie droitisation de la société, 2 022 semble encore loin pour la droite de gouvernement.
Force est de constater que le pseudo mystère sur la potentielle candidature de François Baroin, à laquelle seul Christian Jacob, président des LR, semblait croire, aura fait beaucoup de mal à la droite. En voulant imposer un candidat providentiel qui n'avait lui-même pas la motivation nécessaire pour se lancer dans le combat, le parti a empêché l'émergence d'un vrai débat d'idées et de figures pour porter ces dernières.
Quelle est la situation actuelle ?
Au sein du parti, seul le sénateur Bruno Retailleau (président du groupe LR au Sénat) semble se détacher. Celui qui s'est déclaré candidat à la primaire de la droite depuis août dernier, porte une ligne claire et cohérente, notamment sur les sujets régaliens et le totalitarisme islamiste. Sénateur le mieux élu de France il y a quelques semaines (plus de 70 % des suffrages), Bruno Retailleau réclame avec force l'organisation d'une primaire à droite pour départager les candidats. Il est soutenu dans cette démarche par Valérie Pécresse, la Présidente de la région Ile-de-France ayant également des vues sur cette échéance.
Cependant, cette situation fait grincer les dents de plusieurs dirigeants du parti qui jugent Bruno Retailleau trop conservateur. Certains cadres LR ne cessent de l'attaquer avec pour ligne de fond des arguments tels que : « c'est Fillon en pire », « c'est le nouveau Bellamy et ses 10 % ».
Aurélien Pradié (le numéro 3 du parti) est l'un des plus virulents dans cette guerre interne dont personne ne sort grandi, Jean-François Copé n'est pas en reste et se permet des déclarations telle que : « Pitié pas lui ».
Les cadors LR rejettent donc avec un certain dégoût l'idée d'une primaire. Cela se comprend encore mieux lorsqu'on sait que Bruno Retailleau en serait l'un des grands favoris. Le parti préfère par conséquent se couper de sa base militante, bien plus à droite que sa direction, quitte à investir un candidat externe au parti.
Cette situation profite à Xavier Bertrand. Le Président des Hauts-de-France (élu en 2 015 par une coalition LR-PS face au FN), qui a quitté LR au lendemain de l'élection présidentielle de 2 017, profite des divisions internes pour tenter de s'imposer, avec lourdeur.
Lucide sur la situation de la droite, il refuse de participer à une quelconque primaire, estimant que le scrutin des régionales de 2 021 « sera (sa) primaire ». Il impose ainsi à la droite son agenda, et fait prendre à LR le risque d'un sabotage : si le parti investit une autre figure, il y aurait alors deux candidats de droite.
Mais que faut-il penser d'un parti qui investirait un candidat l'ayant quitté et refusant de participer à sa primaire ? Cela a tout l'air de la signature de son propre arrêt de mort.
Le gouffre entre les militants LR et les cadres du parti semble se creuser de jour en jour et le risque de plusieurs candidatures est réel.
Christian Jacob a annoncé que la question de l'éventualité d'une primaire serait tranchée après les régionales de mars prochain, qui risquent elles-mêmes d'être reportées.
Alors qu'on constate une vraie droitisation de la société, 2 022 semble encore loin pour la droite de gouvernement.