Cinq leçons pour foi et raison garder
Alors que le désarroi est à son comble avec les dernières péripéties de la campagne présidentielle, il est bon de lire le message des évêques de France : « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » publié en octobre 2016.
L’un de ses auteurs, Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, commente et explicite ce texte dans une série de cinq entretiens de 12 minutes diffusés chaque jour à 17h30 sur RCF, du 27 février au 2 mars, mais que l’on peut retrouver en podcasts. Ils sont intitulés : « Pour que le politique soit au service des hommes »
Dans le premier, Mgr Batut précise l’intention des 10 évêques membres du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France : « Nous nous exprimons parce que nous aimons notre pays et que nous sommes citoyens de ce pays ». C'est aussi en tant que pasteurs que ces évêques ont tenu à enrichir le débat politique d'un regard chrétien, sans donner des consignes de vote.
Mgr Batut rappelle que « les catholiques sont des citoyens à part entière ». Il les invite à ne pas céder à la peur – une peur bien compréhensible alors que « les repères classiques de la vie - la famille, l'éducation - sont fragilisés. » Mais l’Évangile et la foi chrétienne invitent aussi « à avoir une finesse d'analyse » en alliant foi et raison. « L’Évangile n’est pas une sagesse spirituelle pour une perfection hors sol » ni « la méthode Coué » : le Christ nous invite à allier la prudence du serpent à la candeur de la colombe…pour incarner la Parole de Dieu dans des situations données.
Dans le deuxième entretien, Mgr Batut revient sur « la question du sens » de la vie, individuelle et collective. Un sens aujourd’hui obscurci, par exemple dans le projet européen. « La politique s’est faite gestionnaire au détriment des projets collectifs, sans se préoccuper du « pour quoi ? » Les « valeurs » ont remplacé les normes. D’où la difficulté à articuler le « je » et le « nous ».
Pour que la parole publique retrouve sa fiabilité, il faut : 1) parler vrai (creusons la déontologie de la parole politique) ; 2) retrouver le sens du dialogue «sans avoir peur d’exprimer nos différences. »
Dans le troisième entretien Mgr Batut aborde les questions du Contrat social et de la laïcité, à repenser dans nos sociétés devenues extrêmement diverses. Plutôt que s’en paniquer, il faut s’inscrire dans une perspective historique et apprendre à penser le long terme. La cohésion est à trouver dans les racines historiques de notre pays, en se souvenant que « si l’Etat est laïque, la société ne l’est pas. »
On ne peut pas vivre sans transcendance. Sans notion du bien et du mal, du juste et de l’injuste. Il y a une transcendance « du » politique, par rapport à « la » politique : la recherche du « bien commun » dépasse celle de « l’intérêt général ». Voici les liens pour les quatrième et cinquième entretiens.