Bioéthique
PMA pour toutes : porte ouverte au transhumanisme
Etincelante et profonde tribune de François-Xavier Bellamy, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de philosophie, auteur de Les Déshérités, ou l'urgence de transmettre, dans Le Figaro (15 septembre) à propos de l’annonce par Marlène Schiappa, Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de l’ouverture de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) à toutes les femmes. Cette mesure, au programme d’Emmanuel Macron, serait un dévoiement de la médecine et constituerait le point de bascule vers le transhumanisme, dénonce-t-il.
Avec la PMA pour toutes, nous arrivons à la dernière frontière, « le seuil du monde humain connu », explique-t-il : le transhumanisme ou « l’homme augmenté » par la technoscience. Ce n’est plus de la médecine car il ne s’agit pas de réparer les corps mais de « les mettre au service de nos rêves ». Chacun pourrait ainsi « modeler sa vie, et celles des autres à la mesure de son désir ». Ce qui semblait hier encore de la science-fiction est sur le point de se réaliser dans une indifférence quasi-générale, pire, avec la satisfaction d’accomplir une nouvelle avancée, «une mesure de justice sociale».
Or ce qui est en réalité décrété par une telle mesure, c’est que « la nature n'existe plus. S'ouvre le règne du désir »…et des gigantesques profits pour l’industrie pharmaceutique et pseudo-médicale.
François-Xavier Bellamy soulève les objections classiques en forme d’éléments de langage : le progrès, l’évolution de la société, l’impossibilité de refuser à des femmes ce qui est accordé à des couples hétérosexuels au nom de la «justice sociale», en risquant d’être taxé d’ « homophobe ». Sophisme, répond-il : la PMA, acte qui pose des questions éthiques en lui-même, est néanmoins un acte thérapeutique car il vise à remédier à une pathologie dont souffre un couple : l’infécondité. Son objectif est de rétablir le cours régulier de la nature, autrement dit la santé. Tandis que la PMA pour toutes «n'est plus un acte médical: c'est une prestation technique. La différence est aussi grande, qu'entre greffer un bras à une personne amputée, et greffer un troisième bras sur un corps sain. »
En effet les couples de femmes ou les célibataires qui auront recours à ce procédé n’ont pas en réalité un problème de santé. Mettre la PMA à leur service, ce n’est pas corriger un échec aux lois de la biologie, mais effectuer le contraire d'une thérapeutique : non plus rétablir l’équilibre de la nature mais le vaincre, le terrasser pour que « soit enfin brisée cette impuissance douloureuse de leur condition sexuée, qui nous faisant hommes ou femmes, interdit à chacun d'entre nous (…) de se suffire pour engendrer. »
Conclusion en forme d’avertissement : autoriser aujourd’hui « un geste technique qui renie notre condition de vivants » pour engendrer en nous affranchissant de l’altérité biologique, c’est entrer dans la spirale de « la surenchère infinie de nos désirs, qu'aucune transgression nouvelle ne suffira à satisfaire. » Il faut élever le débat -et déjà l’accepter !- pour prendre sa mesure : «Il ne s'agit pas de gauche ou de droite, de croyants ou d'athées, d'homos ou d'hétéros. Une seule question compte: quelle humanité voulons-nous? (…) C'est là sans doute la question politique majeure qui attend notre génération. » Une question d’écologie humaine dont l’enjeu pourrait se résumer par sa conséquence directe : « Comment regarderons-nous ces enfants que notre société (…) aura fait naître orphelins de père? »
Avec la PMA pour toutes, nous arrivons à la dernière frontière, « le seuil du monde humain connu », explique-t-il : le transhumanisme ou « l’homme augmenté » par la technoscience. Ce n’est plus de la médecine car il ne s’agit pas de réparer les corps mais de « les mettre au service de nos rêves ». Chacun pourrait ainsi « modeler sa vie, et celles des autres à la mesure de son désir ». Ce qui semblait hier encore de la science-fiction est sur le point de se réaliser dans une indifférence quasi-générale, pire, avec la satisfaction d’accomplir une nouvelle avancée, «une mesure de justice sociale».
Or ce qui est en réalité décrété par une telle mesure, c’est que « la nature n'existe plus. S'ouvre le règne du désir »…et des gigantesques profits pour l’industrie pharmaceutique et pseudo-médicale.
François-Xavier Bellamy soulève les objections classiques en forme d’éléments de langage : le progrès, l’évolution de la société, l’impossibilité de refuser à des femmes ce qui est accordé à des couples hétérosexuels au nom de la «justice sociale», en risquant d’être taxé d’ « homophobe ». Sophisme, répond-il : la PMA, acte qui pose des questions éthiques en lui-même, est néanmoins un acte thérapeutique car il vise à remédier à une pathologie dont souffre un couple : l’infécondité. Son objectif est de rétablir le cours régulier de la nature, autrement dit la santé. Tandis que la PMA pour toutes «n'est plus un acte médical: c'est une prestation technique. La différence est aussi grande, qu'entre greffer un bras à une personne amputée, et greffer un troisième bras sur un corps sain. »
En effet les couples de femmes ou les célibataires qui auront recours à ce procédé n’ont pas en réalité un problème de santé. Mettre la PMA à leur service, ce n’est pas corriger un échec aux lois de la biologie, mais effectuer le contraire d'une thérapeutique : non plus rétablir l’équilibre de la nature mais le vaincre, le terrasser pour que « soit enfin brisée cette impuissance douloureuse de leur condition sexuée, qui nous faisant hommes ou femmes, interdit à chacun d'entre nous (…) de se suffire pour engendrer. »
Conclusion en forme d’avertissement : autoriser aujourd’hui « un geste technique qui renie notre condition de vivants » pour engendrer en nous affranchissant de l’altérité biologique, c’est entrer dans la spirale de « la surenchère infinie de nos désirs, qu'aucune transgression nouvelle ne suffira à satisfaire. » Il faut élever le débat -et déjà l’accepter !- pour prendre sa mesure : «Il ne s'agit pas de gauche ou de droite, de croyants ou d'athées, d'homos ou d'hétéros. Une seule question compte: quelle humanité voulons-nous? (…) C'est là sans doute la question politique majeure qui attend notre génération. » Une question d’écologie humaine dont l’enjeu pourrait se résumer par sa conséquence directe : « Comment regarderons-nous ces enfants que notre société (…) aura fait naître orphelins de père? »