Politique
Pesanteurs et gaîtés courtelinesques du confinement à la française
Interdiction de se déplacer sans attestation, d’acheter des livres, d’aller chez le coiffeur, de participer aux messes, de prier « même en silence » devant les églises, puis soudaine autorisation d’acheter des sapins de Noël, mais pas des fleurs, chez les fleuristes… Les directives gouvernementales se succèdent à un rythme étourdissant. Ainsi, les fleuristes – fermés jusqu’à nouvel ordre comme commercialisant des produits « non essentiels » – devraient être autorisés à partir de vendredi matin, 20 novembre (après la parution de nouveaux « décrets » !), à vendre des sapins de Noël à l’extérieur de leurs boutiques, mais pas des fleurs qui, elles, resteront disponibles dans les jardineries… Autre exemple : pour répondre à la distorsion de concurrence dénoncée par les libraires contraints à fermer, l’exécutif n’a rien trouvé de mieux que d’interdire la vente de livres dans les grandes surfaces. Pas de jaloux, tous punis… sauf Amazon, laissé quasiment seul en course ! Les plates-formes numériques devraient d’ailleurs faire un « carton » lors de l'opération de promotions « Black Friday », le 27 novembre, date à laquelle les commerces dits « non essentiels » seront encore fermés, s’il faut en croire les dernières déclarations du ministre de la Santé.
Les directives gouvernementales ressemblent aux oukases de l'adjudant Flick dans la comédie de Georges Courteline « Les gaîtés de l’escadron ». Le confinement à la française nous ramène aux absurdités dénoncées par Courteline, non pas en l’occurrence celles de « l'ânerie militaire », mais des stupidités administratives de « Messieurs les ronds-de-cuir ». Mais l’envie d’en rire passe vite à ceux qui en sont victimes : simples citoyens attachés à leur liberté d’aller et venir et de se promener au-delà d’un kilomètre, commerçants, libraires, restaurateurs inexorablement asphyxiés par cette seconde fermeture administrative…¨Pour survivre en restant ouverts, des commerçants, libraires ou fleuristes, ont recours au « système D » : par exemple, ils se sont mis à vendre des croquettes pour chats et chiens (aliments « essentiels ») au milieu des livres et des fleurs… De proche en proche, les Français ne supportent plus d’être à la merci d’un « Conseil de défense » n’ayant de comptes à rendre à personne.
Si la Covid-19 est une pandémie mondiale, il y a bien une « exception française » dans les mesures rigides et tatillonnes mises en œuvre pour la combattre. Le confinement à la française est jacobin : il s’applique uniformément sur l’ensemble du territoire (et non selon les régions, en fonction des contaminations comme ailleurs en Europe -voir l’état des lieux en lien ci-dessous). La France est avec l’Italie le seul pays d’Europe à exiger une attestation de sortie, le seul avec l’Irlande à interdire totalement les messes en assemblée (interdiction qui sera peut-être levée le 1er décembre, selon ce qui ressort de la rencontre, le 16 novembre, entre les représentants de l’épiscopat, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur). Aux organisateurs des manifestations de fidèles réclamant le droit de participer aux messes, les préfectures ont intimé l’ordre de ne pas s’agenouiller, de ne pas chanter de cantiques, et même, à Strasbourg, de ne pas « prier en silence » ! Ordres évidemment illégaux, contraires à la loi de 1905 et aux libertés d’expression et de religion, comme l’a souligné Grégor Puppinck, docteur en droit et président du European Center for Law and Justice dans son intervention dimanche dernier, 15 novembre, à Strasbourg.
Alors que la proposition sur la sécurité globale est présentée ce mardi 17 novembre à l'Assemblée nationale, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU a fait part au gouvernement de ses « sérieuses préoccupations » au sujet de ce texte. « Nous craignons que l’adoption et l’application de cette proposition de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales », affirment les rapporteurs de l’ONU dans un communiqué publié lundi 16 novembre. Cette proposition de loi porte notamment sur la restriction de la diffusion d’images des policiers et gendarmes. Son article 24 propose de punir d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende la diffusion, par tout moyen, de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » – à l’exception du numéro de matricule, dit « RIO » – d’un membre des forces de l’ordre en intervention. Dans son communiqué, l’ONU a souligné que « la publication d’images et d’enregistrements relatifs à des interventions de police sont non seulement essentiels pour le respect du droit à l’information, mais elles sont en outre légitimes dans le cadre du contrôle démocratique ». Le sujet est délicat. Protéger les policiers et leurs familles oblige-t-il à censurer des vidéos qui sont aussi des protections pour tout citoyen ? Si tel est le cas, c'est que nous sommes mis en grand danger par la faiblesse de l'Etat.
Les directives gouvernementales ressemblent aux oukases de l'adjudant Flick dans la comédie de Georges Courteline « Les gaîtés de l’escadron ». Le confinement à la française nous ramène aux absurdités dénoncées par Courteline, non pas en l’occurrence celles de « l'ânerie militaire », mais des stupidités administratives de « Messieurs les ronds-de-cuir ». Mais l’envie d’en rire passe vite à ceux qui en sont victimes : simples citoyens attachés à leur liberté d’aller et venir et de se promener au-delà d’un kilomètre, commerçants, libraires, restaurateurs inexorablement asphyxiés par cette seconde fermeture administrative…¨Pour survivre en restant ouverts, des commerçants, libraires ou fleuristes, ont recours au « système D » : par exemple, ils se sont mis à vendre des croquettes pour chats et chiens (aliments « essentiels ») au milieu des livres et des fleurs… De proche en proche, les Français ne supportent plus d’être à la merci d’un « Conseil de défense » n’ayant de comptes à rendre à personne.
Si la Covid-19 est une pandémie mondiale, il y a bien une « exception française » dans les mesures rigides et tatillonnes mises en œuvre pour la combattre. Le confinement à la française est jacobin : il s’applique uniformément sur l’ensemble du territoire (et non selon les régions, en fonction des contaminations comme ailleurs en Europe -voir l’état des lieux en lien ci-dessous). La France est avec l’Italie le seul pays d’Europe à exiger une attestation de sortie, le seul avec l’Irlande à interdire totalement les messes en assemblée (interdiction qui sera peut-être levée le 1er décembre, selon ce qui ressort de la rencontre, le 16 novembre, entre les représentants de l’épiscopat, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur). Aux organisateurs des manifestations de fidèles réclamant le droit de participer aux messes, les préfectures ont intimé l’ordre de ne pas s’agenouiller, de ne pas chanter de cantiques, et même, à Strasbourg, de ne pas « prier en silence » ! Ordres évidemment illégaux, contraires à la loi de 1905 et aux libertés d’expression et de religion, comme l’a souligné Grégor Puppinck, docteur en droit et président du European Center for Law and Justice dans son intervention dimanche dernier, 15 novembre, à Strasbourg.
Alors que la proposition sur la sécurité globale est présentée ce mardi 17 novembre à l'Assemblée nationale, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU a fait part au gouvernement de ses « sérieuses préoccupations » au sujet de ce texte. « Nous craignons que l’adoption et l’application de cette proposition de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales », affirment les rapporteurs de l’ONU dans un communiqué publié lundi 16 novembre. Cette proposition de loi porte notamment sur la restriction de la diffusion d’images des policiers et gendarmes. Son article 24 propose de punir d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende la diffusion, par tout moyen, de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » – à l’exception du numéro de matricule, dit « RIO » – d’un membre des forces de l’ordre en intervention. Dans son communiqué, l’ONU a souligné que « la publication d’images et d’enregistrements relatifs à des interventions de police sont non seulement essentiels pour le respect du droit à l’information, mais elles sont en outre légitimes dans le cadre du contrôle démocratique ». Le sujet est délicat. Protéger les policiers et leurs familles oblige-t-il à censurer des vidéos qui sont aussi des protections pour tout citoyen ? Si tel est le cas, c'est que nous sommes mis en grand danger par la faiblesse de l'Etat.