Politique
Pap Ndiaye, ministre de l’Education nationale, c’est du pur Macron !
Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti…tous les « poids lourds » du précédent gouvernement sont restés à leur poste, à l’exception du Premier ministre… et du ministre de l’Education nationale. Pap Ndiaye remplace Jean-Michel Blanquer au 110 rue de Grenelle. Un intellectuel ayant reçu l’illumination « woke », « diversitaire » et « décoloniale » aux Etats-Unis occupe désormais la place d’un républicain dont l’attachement à la laïcité et à un universalisme réfractaire au communautarisme, rassurait « l’ancien monde » …autant qu’il énervait la gauche mélenchoniste. L’objectif tactique du président de la République est évidemment de couper l’herbe sous les pieds de la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), l’improbable coalition créée par Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives. Mais au-delà des prochaines élections, la nomination du nouveau ministre de l’Education nationale répond à une vision récurrente dans la « pensée complexe » d’Emmanuel Macron.
Fils d’un sénégalais et d’une bretonne, Pap Ndiaye a grandi dans la banlieue parisienne. Brillant élève, issu de l’Ecole Normale Supérieure, « pur produit de la méritocratie républicaine » selon la formule consacrée, il est agrégé d’Histoire. Après un long séjour d’études aux Etats-Unis, il s’est spécialisé dans les minorités ethniques et l’immigration. Ayant goûté aux « black studies » en vogue sur les campus américains, il est revenu en France avec la conviction qu’un parallèle pouvait être établi entre la condition de vie des Noirs issus de l’esclavage Outre-Atlantique, et celle des anciens colonisés ou de leurs descendants, mêlés aux plus récents immigrés dans l’Hexagone. Pap Ndiaye a participé à la création du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) en 2005, et a publié « La Condition noire » en 2008. Il se dit convaincu de la persistance de discriminations raciales en France, et partisan d’y importer la discrimination positive pratiquée aux Etats-Unis. Bien qu’ayant naguère critiqué ce qu’il considérait comme une timidité d’Emmanuel Macron sur les questions mémorielles, Pap Ndiaye avait été nommé par celui-ci, l’an dernier, directeur du musée de l’Histoire de l’immigration. L’historien n’aura pas eu de mal à convaincre le président de la République de la continuité entre la colonisation et la condition des immigrés. Or le candidat Macron, en visite à Alger en 2017, avait qualifié la colonisation de « vraie barbarie » et de « crime contre l’humanité »...
C’est donc un universitaire distingué qui s’est présenté aux Français pour cornaquer le vieux « mammouth » de l’Education nationale. Toutefois sa réflexion au long cours sur les discriminations raciales et le « privilège blanc », son adhésion au Cran ou sa participation à des réunions dont l’une était strictement réservée aux Noirs, laissent affleurer le militant sous l’universitaire. Cela n’a pas dissuadé Macron : ses « prises de guerre » ne lui coûtent qu’une légère inflexion dans la fluidité du « en même temps ». Au lendemain de sa réélection, le Président infléchit donc son cap à bâbord. Assez pour faire la nique à Mélenchon, mais pas au point d’effrayer, non seulement les bourgeois, mais tous ces Français plus préoccupés par leur pouvoir d’achat que par l’état désastreux de l’instruction publique. A tort, assurément : c’est en restant fidèle à sa culture et en s’y accrochant qu’une nation peut traverser les pires épreuves. Mais on peut comprendre la préoccupation de nos concitoyens pour leurs fins de mois, comme leur découragement face à l’usine à gaz en totale déshérence administrative et pédagogique qu’est aujourd’hui l’Education nationale. Au fond, de quels pouvoirs dispose son ministre, qu’il se nomme Blanquer ou Pap Ndiaye ? Et que restera-t-il, au lendemain des élections législatives, des petits calculs d’Emmanuel Macron ?
Cependant, les manœuvres politiciennes ne doivent pas occulter la question de fond posée par la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Education nationale. La « vision décoloniale d’une France coupable de racisme structurel » portée par le nouveau ministre est remarquablement cernée par un autre professeur agrégé et ancien élève de l’Ecole normale supérieure, le député européen (PPE) François-Xavier Bellamy, dans cette courte intervention sur la chaîne Public Sénat, le 24 mai (en lien ci-dessous). Bellamy se dit « révolté que le ministère de l’Education nationale, qui devrait être confié à quelqu’un qui reconstruit la communauté nationale, soit confié à quelqu’un qui porte le soupçon sur nos institutions » - soupçon que démentent, par leurs propres parcours, Pap Ndiaye lui-même et sa sœur, la romancière Marie Ndiaye, prix Femina et prix Goncourt ! S’il est révolté par le choix présidentiel, Bellamy n’est pas vraiment surpris : « Cette nomination est un message, on retrouve l’Emmanuel Macron qui expliquait qu’il n’y a pas de culture française », souligne-t-il.
Fils d’un sénégalais et d’une bretonne, Pap Ndiaye a grandi dans la banlieue parisienne. Brillant élève, issu de l’Ecole Normale Supérieure, « pur produit de la méritocratie républicaine » selon la formule consacrée, il est agrégé d’Histoire. Après un long séjour d’études aux Etats-Unis, il s’est spécialisé dans les minorités ethniques et l’immigration. Ayant goûté aux « black studies » en vogue sur les campus américains, il est revenu en France avec la conviction qu’un parallèle pouvait être établi entre la condition de vie des Noirs issus de l’esclavage Outre-Atlantique, et celle des anciens colonisés ou de leurs descendants, mêlés aux plus récents immigrés dans l’Hexagone. Pap Ndiaye a participé à la création du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) en 2005, et a publié « La Condition noire » en 2008. Il se dit convaincu de la persistance de discriminations raciales en France, et partisan d’y importer la discrimination positive pratiquée aux Etats-Unis. Bien qu’ayant naguère critiqué ce qu’il considérait comme une timidité d’Emmanuel Macron sur les questions mémorielles, Pap Ndiaye avait été nommé par celui-ci, l’an dernier, directeur du musée de l’Histoire de l’immigration. L’historien n’aura pas eu de mal à convaincre le président de la République de la continuité entre la colonisation et la condition des immigrés. Or le candidat Macron, en visite à Alger en 2017, avait qualifié la colonisation de « vraie barbarie » et de « crime contre l’humanité »...
C’est donc un universitaire distingué qui s’est présenté aux Français pour cornaquer le vieux « mammouth » de l’Education nationale. Toutefois sa réflexion au long cours sur les discriminations raciales et le « privilège blanc », son adhésion au Cran ou sa participation à des réunions dont l’une était strictement réservée aux Noirs, laissent affleurer le militant sous l’universitaire. Cela n’a pas dissuadé Macron : ses « prises de guerre » ne lui coûtent qu’une légère inflexion dans la fluidité du « en même temps ». Au lendemain de sa réélection, le Président infléchit donc son cap à bâbord. Assez pour faire la nique à Mélenchon, mais pas au point d’effrayer, non seulement les bourgeois, mais tous ces Français plus préoccupés par leur pouvoir d’achat que par l’état désastreux de l’instruction publique. A tort, assurément : c’est en restant fidèle à sa culture et en s’y accrochant qu’une nation peut traverser les pires épreuves. Mais on peut comprendre la préoccupation de nos concitoyens pour leurs fins de mois, comme leur découragement face à l’usine à gaz en totale déshérence administrative et pédagogique qu’est aujourd’hui l’Education nationale. Au fond, de quels pouvoirs dispose son ministre, qu’il se nomme Blanquer ou Pap Ndiaye ? Et que restera-t-il, au lendemain des élections législatives, des petits calculs d’Emmanuel Macron ?
Cependant, les manœuvres politiciennes ne doivent pas occulter la question de fond posée par la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Education nationale. La « vision décoloniale d’une France coupable de racisme structurel » portée par le nouveau ministre est remarquablement cernée par un autre professeur agrégé et ancien élève de l’Ecole normale supérieure, le député européen (PPE) François-Xavier Bellamy, dans cette courte intervention sur la chaîne Public Sénat, le 24 mai (en lien ci-dessous). Bellamy se dit « révolté que le ministère de l’Education nationale, qui devrait être confié à quelqu’un qui reconstruit la communauté nationale, soit confié à quelqu’un qui porte le soupçon sur nos institutions » - soupçon que démentent, par leurs propres parcours, Pap Ndiaye lui-même et sa sœur, la romancière Marie Ndiaye, prix Femina et prix Goncourt ! S’il est révolté par le choix présidentiel, Bellamy n’est pas vraiment surpris : « Cette nomination est un message, on retrouve l’Emmanuel Macron qui expliquait qu’il n’y a pas de culture française », souligne-t-il.