
Pacte de Marrakech, le casus belli migratoire
Mais les Gilets Jaunes sont passés par là, et la question des migrants a commencé à apparaître dans les revendications, cristallisant sur la signature de ce traité par Emmanuel Macron. Au point que, mardi 4 décembre, le parti Les Républicains a tardivement fini par demander à ce que cette ratification soit au moins débattue au Parlement. La présidente du Rassemblement national accuse pour sa part ce texte de "préparer une nouvelle étape dans la submersion organisée de notre pays". Non loin, en Belgique, le sujet est en train de faire tomber le gouvernement : la forte opposition des nationalistes flamands de la N-VA à ce texte bloque la coalition gouvernementale.
Ce pacte de 25 pages ne sera finalement pas ratifié par la Hongrie, l'Australie, la République tchèque, Israël, la Pologne, l'Autriche, la Bulgarie, la Slovaquie, la Belgique. Et la liste ne cesse de s’allonger. En cause : la crainte que ce texte institutionnalise, encourage l’immigration clandestine au nom d’une certaine vision des droits de l’Homme. En effet, ce document en passe de se transformer en casus belli international, et européen, liste à la fois des principes généraux à respecter – défense des droits humains, des droits des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale – et des propositions censées aider les pays à faire face aux migrations en facilitant l’information, l’intégration des migrants, l’échange d’expertises... Le texte a certes déjà été revu. En a notamment été ôté le fait de décriminaliser l’immigration irrégulière, tandis que la notion de regroupement familial a été nuancée. Mais au lendemain de la vague migratoire vers l’Europe causée, et voulue, par les terroristes islamistes, à commencer par Daesh, ce texte heurte aux yeux de bon nombre d'Etats le principe même de souveraineté nationale, en imposant à tous les signataires, même sans être contraignant de juris, une certaine vision du monde et des migrations, celle qu’il convient d’avoir. Ou non.