
Non, le célibat des consacrés, ce n’est pas « cool » !
Sans attendre la conclusion de ce « synode des jeunes » ainsi que la « lettre aux jeunes » qui complètera le document final, des voix s’élèvent pour que l’Eglise ose affronter la vérité, quitte à se mettre à nu comme un blessé dans un « hôpital de campagne » pour reprendre l’expression du pape François. Ce peut-être en effet une question de vie ou de mort comme l’a rappelé tragiquement, le mois dernier, le suicide du père Jean-Baptiste qui s’est pendu dans les combles de son église. Ce jeune prêtre du diocèse de Rouen était accusé d'avoir agressé sexuellement une jeune femme majeure, trois ans auparavant, et venait d’avouer cette faute à son évêque.
Dans une tribune publiée par La Croix le 17 octobre, l’abbé Christian Venard, aumônier militaire, exhorte toute l’Eglise, à commencer par sa hiérarchie, à aborder sans faux semblants la frustration affective et sexuelle qu’implique le célibat consacré. Sortons du déni, écrit-il. Renonçons aux propos « mystico-gélatineux » et aux « à-peu-près psychologiques » avec lesquels on emballe trop souvent la dure réalité que constitue l’appel à la continence parfaite et à la chasteté. Osons dire la vérité : non, le célibat, ce n’est pas « cool », « oui, c’est une croix ! ». Mais ce n’est qu’en regardant en face cette croix pour l’accepter et la porter librement à la suite du Christ, que les consacrés rendront leur sacrifice pleinement fécond, aimant, et en définitive, joyeux !
